(parole en marchant – 29 mai 2019 à 19h21)

—> 3. « singes savants », considérations philosophiques :
—> reformulation des perceptions de nos sens, revisité la manière dont nous définissons ces choses ; en reformulant, on appréhende le monde d’une autre manière, plus humble, en recherchant ce qui permettrait une symbiose…

« Arrêtez de vous esbaudir de vous-même ! »
« Ah ! le cerveau des zommes est le plus gros du règne vivant ; ah ! nous avons la mémoire du savoir des anciens et nous sommes supérieurs en tout ; ah ! toutes les combinaisons de notre cerveau sont plus nombreuses que les étoiles dans l’univers ; ah ! nous sommes les maîtres de cette planète ; ah ! qu’une espèce animale cherche à nous dominer, nous l’écraserons aussitôt ; etc., etc. »

(version)

Ah oui, tout à l’heure, vous disiez « arrêter donc de vous prendre comme des dieux, de vous prendre pour des dieux ! »
Oui, oh, mon constat est très simple. Quand je dis cela, c’est pour affirmer que nous sommes dans la croyance, dans le leurre qui est fait de nous où l’on nous fait croire que nous sommes les propres inventeurs de notre conscience, les propres décideurs de ce que nous sommes (faisons), alors qu’une expérience est faite de nous et tout nous est insinué (c’est ma perception, mon postulat), nous obéissons à des mécanismes que la vie expérimente ; évidemment en disant cela, je suis un peu en contradiction avec cette réalité que j’exprime, mais pas tout à fait ! Quelque chose, si j’exprime cela, quelque chose en nous me le dit, me le fait envisager, me met dans ce questionnement et me laisse tergiverser sur cette éventualité. J’y adhère ou je n’y adhère pas, ce que l’on fait de moi est de voir comment je réagis ; un être dans cette situation, dans l’expérience qui est faite de lui, comment réagit-il et comment va-t-il solutionner le paradigme que l’on vous a insinué ? Prenez un savant, admettons, qui découvre les prémices d’une future théorie qui va s’avérer confirmée par la suite par les faits et l’expérience. Il l’a dit, il l’a écrit : « d’un seul coup m’a été insinuée une définition d’une réalité qui m’est apparue comme une évidence, ça m’est venu comme ça d’un seul coup, j’y étais prédestiné, car j’étudiais la chose (depuis un certain temps déjà), mais n’en trouvais pas une définition satisfaisante… Et d’un seul coup, les choses me sont venues (et c’était très clair d’un seul coup !) » Ce sont les termes qu’il employa, en quelque sorte ; il admet qu’il n’est pas implicitement l’auteur de cette perception, il a été inspiré quelque part, des faits, des considérations lui apportant une cohérence sont devenues une évidence au creux de sa pensée. Il perçoit de toute évidence qu’il n’est pas le maître de ce qui lui a été insinué, il ne l’a pas inventé, car si vous étiez le maître de quoi que ce soit, vous inventeriez la chose, vous définiriez ce que vous devez créer, inventer, non ! Le processus d’exploration qui s’insinue au creux de nous, quoi que nous fassions, dans un travail quelconque, artistique, technique, scientifique, tout ce que vous voudrez, même philosophique, ce sont des réalisations qui nous sont peu à peu, comment dire, euh… nous sommes peu à peu guidés, on insinue une chose au creux de votre cerveau et l’on voit comment vous réagissez, on apporte par petites bribes des informations (qui est-ce, ce « on » là, dont je parle déjà ?), que de l’information, uniquement de l’information, immatérielle, et qui s’élabore dans votre cerveau, et votre cerveau agit ! « Ah ! Tiens, j’ai une idée qui me vient ? » Vous n’êtes pas maître de votre idée, vous ne l’avez pas inventé, qui peut prétendre cela se prend pour Dieu ? Justement, nous ne sommes pas des dieux ! Tout le processus de notre mécanique, nous n’en sommes pas maîtres ; l’aspect végétatif, digestif, entretien dans notre corps se fait à notre insu ; alors vous croyez que le reste, ce qui émerge dans votre cerveau et qui me fait parler comme je parle actuellement, est une maîtrise totale de mon être ; pas du tout ! Ce que j’allais dire et le début du questionnement que vous faites sont un questionnement qui était dans l’air, par des forces, des mémoires qui se juxtaposent et nous demandent de réagir
7’32 (l’oiseau lui siffle la réponse ; eh oui !)
au questionnement apporté
7’45 (il ajoute la suite, l’oiseau… auprès de lui)

Le sale type, un dictateur par exemple, est dans la même situation, sauf qu’il n’a pas le bon rôle, lui
7’59 (il perturbe le discours du marcheur, l’oiseau…)
il joue le rôle du sa… du salop ! Parce que la vie a besoin de savoir ce qu’est un salop, alors elle en fait des quantités pour varier indéfiniment dans la saloperie d’un être, tout ce qui peut inventer du pire au meilleur ; il n’a pas forcément, ce salop, cet imbécile, choisi de l’être. Les conditions de son existence l’ont amené à jouer ce rôle. Il n’est pas un inventeur de sa saloperie, il en est le cobaye. Le peintre, quand il peint un tableau qui s’avérera par la suite un chef-d’œuvre extrêmement parlant pour les autres, d’une expression unique !

9’00 (il a tant à dire sur le sujet, l’oiseau…)
Plus la valeur de ce tableau est grande pour l’affect des autres qui le verront, si l’expression de l’artiste est sincère, c’est mon avis, plus il sera l’expression d’une chose la plus impersonnelle, hors de lui qui soit, il n’en est que le transducteur, le transformateur, l’intermédiaire, l’interface qui permet la réalisation de l’ouvrage. L’ego que nous ajoutons dans tout cela est une fonction génétique qui vous fait réagir avec une notion de soi plus ou moins défaillante, opérante…

10’01 (quelques virgules de lui, l’oiseau, des nuances…)
Il y a des êtres qui ont le désir d’être dans la lumière, car cela rapporte réconfort et satisfaction ; la satisfaction d’un ego sur développée, ils sont dans l’expérience de ce fait-là ! Tout comme moi, ici, en ce moment quand je parle, je suis dans l’expérimentation d’une interrogation. Je vous laisse parler, Monsieur l’oiseau…
10’48 (intermède de l’oiseau, son chant commente…)
12’34
J’espère que vous avez compris, je n’ai pas besoin de traduire !
Qu’en est-il de lui, l’oiseau ?
Ben, il est dans la même problématique que nous, il chante, il exprime ce don, pourquoi il a été construit. Il n’est pas l’inventeur de lui-même, tout comme nous. Si nous étions l’inventeur de nous-mêmes, nous serions maîtres de nous-mêmes et nos choix nous seront propres, nous serions des dieux, mais c’est tout l’inverse aujourd’hui ! Le jour où nous maîtrisons tout le système qui nous fait fonctionner, toute notre génétique et tous les appareillages de nos… de nos viscères, si nous en comprenions le moindre mécanisme, là, je ne dis pas ? Mais c’est loin d’être le cas, nous ne faisons que découvrir ce qui nous est dévoilé peu à peu dans nos recherches. Eh ! nos recherches, ce sont les traces de ce que nous sommes. Le vivant tente peut-être volontairement ou involontairement de retrouver les traces de lui-même, il semblerait ! Ça, c’est une hypothèse proposée, dans l’élaboration qui est faite de nous, il y a la tentative… mais probablement pour nous comme pour tout autre être vivant, chacun à leur niveau, dans leurs différences ; l’expérience qui est faite de nous est une tentative (disais-je) de retrouver une information perdue, égarée ! Cela représente un des premiers aspects de mon hypothèse ; le suivant représente cette interrogation : sommes-nous élaborés pour construire des machineries, des processus pour garder cette mémoire, la transporter, la diffuser et en faciliter l’usage ? C’est le second volet de mon hypothèse, ce qui n’est pas forcément antagoniste avec le premier volet que je vous exprimais tout à l’heure, mais il se complète, il y a peut-être un peu des deux. J’ai dit « il y a peut-être » parce que je n’en sais rien ? L’idée m’est venue dans ma tête, d’élaborer cela, sans que j’en aie la preuve de quoi que ce soit, il faut que j’approfondisse pour comprendre…
15’44 (le Pinson des arbres ajoute une ponctuation !)
16’04
Vous voyez ! Donc, nous sommes toujours dans un monde où ce que nous voyons n’est pas la totalité des choses, la totalité de la réalité ; nous ne percevons, à travers nos sens, qu’à un certain degré les choses. Les autres animaux ont des capteurs différents des nôtres, certains voient des couleurs que nous ne voyons pas, perçoivent des ondes, ou des rayonnements ou des vibrations que nous ne discernons pas. Nous sommes spécialisés dans des perceptions qui nous ont été données par la nécessité de notre expérimentation (celle que la nature fait de nous), par la nécessité qui a été faite, de percevoir les sons, les sonorités, et d’élaborer un langage ; c’est une élaboration, non pas de l’homme, spécifiquement, mais de la nature, qui a donné à l’espèce que nous sommes cette capacité, au fil des millénaires, comme elle a donné à l’oiseau la capacité (de voler,) de chanter et que nous l’avons imité. Il y a une part d’autonomie, évidemment, de chaque être, c’est évident ! Mais c’est une autonomie qui obéit à des plans de fabrique *, nous sommes copiés sur un même modèle et l’on n’est pas laissé comme ça dans la nature à tout-va, complètement libre, ayant notre libre arbitre total (c’est un leurre complet de croire à ça !). L’aspect végétatif en nous, et l’extrême majorité des éléments nous constituant en est le moteur sous-jacent, il permet le reste parce que la mécanique de mon corps est gérée d’une façon euh… sourde ! sans que j’en perçoive la totalité ; des informations, des processus de mon corps, tout se passe à mon insu. Déjà ça ! Ça devrait vous mettre la puce à l’oreille ; que l’on s’aperçoive que 98 % de notre génétique nous composant ne nous appartient pas **, mais fait partie des êtres qui nous habitent, ils nous gèrent, et font fonctionner tout l’aspect végétatif ; les 2 % restants sont notre génétique propre qui me permet de parler comme je parle, le reste est occupé par des bactéries essentiellement, des êtres de toute façon invisibles, souvent (essentiellement) unicellulaires… J’y reviens, mais c’est important : c’est 98 % de nous (qui ne sont pas nous au sens propre) ! Nos propres cellules, c’est 10 % du corps et 90 % des cellules vivantes composant notre corps proprement dit, font partie des êtres qui nous occupent (toujours ces procaryotes) ; les 10 % restants représentent les cellules nous composant, celle de nos dents, nos cheveux, nos synapses, tous les organes du corps, sont les 10 % restants.

Ce corps, voyez-vous, est très habité ; alors ces 10 % et 2 % dont je vous parlais à l’instant ; comment voulez-vous qu’ils soient maîtres de quelque chose dans un tel déséquilibre ? Nous ne sommes que des instruments ! Eh, de l’admettre, quand vous avez un ego surdimensionné *** qui reste aveugle (que disent ceux-là qui s’en émeuvent ?), ils ne veulent pas l’admettre, ils s’en offusquent, ils se vexent ! « Quoi, on m’a rien dit, je ne veux pas l’admettre, je suis le maître, oui ! » On nous expérimente, on nous leurre ; donc, quoi que vous fassiez, vous êtes pris (au piège), vous ne maîtrisez rien ! (mais chut ! il ne faut pas le dire, c’est mal de médire !)
20’49 (chants de Grillons, et d’oiseaux au loin)
21’14
Eh, je le dis d’une certaine manière avec certains mots qui correspondent au langage, mais on pourrait utiliser dans d’autres langages des expressions similaires, qui aboutissent à une perception égale ! N’est-ce pas l’oiseau ?
21’34 (Gazouillis d’oiseaux importants, conversations multiples, dont chant d’un Troglodyte)

22’39
Regardez (entendez plutôt) la subtilité des chants des oiseaux, ils ne se recouvrent à aucun moment ; c’est un gazouillis, un méli-mélo de sons, et qu’ils sont dans des gammes de fréquences qui s’entrecroisent, se superposent (guère) sans s’additionner, en ajoutant des harmoniques supplémentaires, non ! ****, Ils sont décalés les uns par rapport aux autres, afin que le langage de chacun puisse être clair pour l’individu de chacune des familles à qui il s’adresse, et se reconnaître ; ils le font volontairement, dans une gymnastique qui s’est élaborée dans (depuis) des millions d’années, à partir de millions de millions d’années d’une expérimentation à l’élaboration d’un langage.
23’37
Pour revenir à ce qui nous concerne, sur ce qu’on appelle la création ; nous fûmes créés par le vivant, il est évident que si nous avons été créés, ce n’est pas pour nous laisser totalement libres, d’être nous-mêmes créateurs de ce qui nous a créés ; dans la même logique, il y aura toujours une différence, il y a trop de décalage, on ne peut pas être à la place de ce qui nous créa, on ne peut pas être Dieu à la place de Dieu (s’il existe) ; c’est pour ça que je dis « les hommes se prennent pour des dieux », mais ils sont leurrés par cet aspect ; moi ça ne me dérange pas d’admettre que je ne suis pas un dieu, et je ne suis pas maître de ce que je dis. Je suis une élaboration en cours, un entendement, un être qui cherche parce qu’on me destine à chercher ce que j’exprime en ce moment, par exemple, et c’est pareil dans tous les moments de la vie. Il y a des moments où vous ne réfléchissez pas, vous ne faites que vous nourrir, ou en vous nourrissant il vous arrive de réfléchir, évidemment, d’écouter la radio, de regarder quelques vidéogrammes de quelques machines, montreuses d’images, tout en mangeant votre esprit parfois se repose, la physiologie a besoin de s’exprimer d’une façon basique, pour se sustenter, ça, c’est une nécessité dont nous nous acquittons sans trop y réfléchir, puisque toute la génétique de notre corps nous pousse à faire cela, comme elle nous pousse à dormir ! On n’a pas décidé nous les hommes, on dormira la nuit et nous nous animerons le jour. Ce n’est pas nous qui avons décidé de cela, ce n’est pas nous qui avons décidé de ce que nous sommes, donc si l’on comprend cette élaboration et qu’on l’admet enfin, le reste est du même acabit : nous ne sommes pas maîtres de nous, nous sommes des objets de la nature qui ont une certaine autonomie de mouvement ; ce mouvement s’est amélioré avec différents organes, soit des ailes, soit des pattes, soit des nageoires, selon la substance où nous nous déplaçons, dans l’air ou dans l’eau, ou dans la terre. Nos organes sont adaptés au milieu où nous sommes, c’est une élaboration qui n’opère pas de la décision de l’être lui-même. C’est une adaptation, une variation à son milieu qui se fait progressivement au cours des milliers d’années, nous sommes le résultat de milliards d’années d’existence du vivant. En quelques milliards d’années, il est évident que des solutions ont été trouvées, des élaborations ont été trouvées ; mais moi, ce qui m’intéresse c’est de comprendre pourquoi moi un vivant, se percevant comme maître de rien du tout, j’en viens toutefois à élaborer tout ça ? On pourrait très bien nous le masquer totalement, nous empêcher d’élaborer cela ; ben non ! quelque part, une nécessité se fait en nous, nous nous devons de rechercher la cause, où certains d’entre nous sont dans cette recherche, nous devons rechercher ce que nous sommes : « qui suis-je ? » Grosses questions ! Ah oui ! Si on l’a cette question, c’est qu’elle n’est pas venue par hasard ; on t’a fait naître avec cette question, « qui suis-je, qu’est-ce que je fous là ? » pour parler crûment…
(si vous posez cette question à la vie, ce « on » de tout à l’heure, qu’est-ce qu’elle vous répondra ?)
« Eh oui ! Qu’es-tu fous, tu fais quelque chose ? »
« Eh ben, on prend différents individus ayant des capacités propres, toutes différentes, aux origines diverses ; voir ensuite comment ça se passe, comment ils parviennent à se déplacer, puis se métamorphoser… »
Ce qu’il voit, ce « on » multiple qu’est la vie, c’est l’information qui va se mémoriser dans la trace que nous avons laissée, c’est une information qui se forme à notre insu, nous la laisserons de toute façon, qu’on le veuille ou non, nous laisserons tous des traces.
29’06
Eh, ces informations influencent notre génétique ; dans la mémoire qui s’élabore au creux de nous, dans les constructions que nous laisserons autres que celle de notre corps, si nous écrivons, si nous réalisons des films, si nous travaillons dans des usines où nous fabriquons des objets, nous laisserons des traces, une marque spécifique, chacun d’entre nous (se montrera) plus ou moins identifiés…
29’46 (intermède de l’oiseau),
c’est cette somme d’informations qui serrent à l’ensemble du vivant pour avancer
30’01 (encouragements de l’oiseau)
il faut considérer le vivant dans sa totalité, comme notre corps est occupé par des milliards d’individus que nous ne voyons même pas et qui s’insinuent en nous (dès notre naissance) et qui nous permettent d’exister, de digérer, simplement de digérer
30’16 (confirmations de l’oiseau)

Il est évident que l’on doit s’incliner face à la quantité ; ce monde-là, ils ne pensent pas comme nous, ils pensent dans la fonctionnalité qui lui a été donnée au même titre que nous-mêmes, je laisse parler l’oiseau (il insiste tant)…
30’40 (précisions de l’oiseau)
31’30
Tout cela est une masse d’information qui nous dépasse complètement. Nous sommes tous reliés, car les informations de chaque individu, chaque entité multicellulaire ou unicellulaire laissera des informations, qui à un moment ou un autre seront utilisées, relues, réexploitées, réincorporées dans d’autres entités, quelles qu’elles soient, vivantes ou non.
Nous vivons en complémentarité avec le minéral, comme les coraux, comme les termitières (comme nos maisons), sont des constructions minérales élaborées par le vivant
32’29 (intermède du Grillon et gazouillis divers).
32’44
Ce que j’essaye d’apporter, c’est de changer, de tenter, je ne dis pas que j’y réussis, de tenter d’appréhender le monde avec un regard différent et d’en faire cette expérience. Voilà ! D’accord, je veux penser le monde, je le percevais d’une certaine manière avant et j’essaye de faire la tentative de percevoir le monde différemment, de l’appréhender, de le regarder sous un angle différent ; cette vision ou cette nuance serviront indirectement aux autres, que je le veuille ou non, que je laisse la trace d’un ouvrage, un écrit ou des écrits ; cette interaction, avec mes semblables, les actions, que j’aurais dans les zones où je sévis, où j’agis, comme si je jardinais par exemple, il y aura la trace de mon jardinage, qui sera une élaboration spécifique, recopiera des modes de jardinages ancestraux ou inventera une autre façon de jardiner, peu importe ; c’est comme avec le reste. Mes excréments sont rejetés dans la nature, comme la pisse ; dans ma pisse, il y a ce que le corps rejette pour son nettoiement, pour son épuration, mais il y a dans cette pisse, une information, des informations qui serviront, seront exploitées par un monde bactérien évidemment, que je pisse au sol ou dans des toilettes, tout retourne à la terre. Nous en faisons partie (de cette terre), nous ne sommes pas un monde en dehors, nous sommes dedans (répétons-le incessamment) ! Et j’essaye de concevoir le monde d’une manière inclusive, ne pas me détacher du monde dont je fais partie. Je ne suis pas en dehors et ne dois pas m’en détacher, puisque je considère que c’est une erreur ! Et une grande partie de notre langage tend à créer cette distinction (abusive)*****. Elle est nocive, car elle brouille les pistes, maintenant, puisqu’on peut arriver à penser le monde différemment, dans une différence par rapport à une perception d’hier, à renouveler un mode de pensée perdue jadis, peut-être, d’une façon, d’une élaboration ancienne qui était oubliée. Je pense qu’il y a quelque chose comme ça. Le vivant en nous tente de retrouver de l’information, de la réorganiser et de la stocker quelque part pour un usage futur ; qui servira aux générations futures, aussi, qu’elles soient humaines ou non ! Le vivant devrait être considéré dans sa totalité puisque nous sommes fabriqués à partir de briques essentielles primitives, les organismes unicellulaires du début de la vie ; au creux de chacun de nous, reste l’information de cet héritage. Chaque individu n’est qu’une variation qui s’est élaborée au fil du temps, et ces variations sont la richesse du patrimoine des entités existentielles sur cette planète. Si le vivant devait quitter la terre, parce que la terre serait vouée à être détruite, ce qui arrivera un jour, elle ne pourrait plus être vivable (quand le soleil s’éteindra) ; il semblerait que le vivant envisage les mécanismes qui vont lui permettre de se déplacer dans l’espace, et pour cela, c’est toute une terre, tout le cycle du vivant qui devra se déplacer ; ce n’est pas l’homme tout seul, avec des stocks de sandwiches dans ses soutes, dans les soutes de ses vaisseaux, et puis les bouteilles d’eau ! C’est tout un cycle du vivant (à adapter au-dedans du vaisseau, c’est la vie qui cherche à voyager, tout simplement, elle l’a toujours fait, et l’homme n’est qu’un des outils de ce déplacement envisagé : impossible de voyager seul, impossible ! Que faites-vous de ceux qui vous habitent ?), une terre miniature où les entités vivantes qui utiliseront ce vaisseau ne pourront exister que dans un futur pas du tout immédiat, elles devront préalablement s’adapter au monde cosmique. Les hommes ou les êtres qui vivent (actuellement) sur terre ne sont pas adaptés pour vivre dans ces vaisseaux d’une manière prolongée, nous avons quelques millions d’années pour élaborer ça, il n’y a pas d’urgence absolue ; mais peu à peu, il s’insinue cet aspect, me semble-t-il, qui nous fait réaliser par exemple, pour ce qui concerne notre espèce, des films de science-fiction élaborant ces voyages interplanétaires, où il s’envisage un certain nombre de possibilités, d’éventualités, autant de questions, autant de solutions. Là où il y a une pierre d’achoppement, c’est que nous concevons ces mondes à travers des rivalités, avec des êtres inconnus (des extraterrestres aussi versatiles que nous, nous n’arrivons pas à les concevoir autrement, c’est curieux cette sorte de miroir de nous-mêmes, dans ces étrangers venant d’autres mondes ?), je ne pense pas que ça se passera de cette manière-là ; nous ignorons ce qui existe, la plupart des choses qui existent dans l’univers, nous ne connaissons que notre monde local, et la vie n’est qu’une manifestation, une forme d’existence. Il y a peut-être d’autres formes d’existence ailleurs, mais ce n’est pas forcément de la vie, c’est autre chose, que nous ignorons. La vie n’est pas forcément un processus réplicable partout ; l’univers est tellement vaste, il est évident qu’il n’y aura que des différences…

40’52 (le chant du coucou survient, il apporte quelques notes)
Donc il faut concevoir le monde dans une globalité et non pas dans la domination d’une espèce sur les autres, ou de croire qu’elle serait destinée à gérer la terre entière (cette éventualité d’une humanitude dominant le monde futur est une vue d’esprit), c’est une idée fausse. On ne sait même pas si notre espèce perdurera demain, la vie peut refaire sa copie s’il s’avère que nous ne sommes pas capables de survivre en bonne entente (entre nous et avec le reste du vivant), tant nous faisons des erreurs. Les erreurs que nous faisons sont les erreurs du vivant lui-même. Donc l’élaboration qui a été faite de nous n’est pas optimum, elle est pleine d’imperfections et je vous disais déjà les jours précédents, la vie ne cesse d’avancer à travers ses erreurs qu’elle reproduit en permanence, mais en tentant toujours une variation, une tentative pour trouver une élaboration satisfaisante pour demain et qu’elle soit pérenne ou apporte un avenir. C’est ça, ce qu’elle recherche, la vie !
Eh, nous sommes chacun d’entre nous dans ce processus d’élaboration, où l’on nous laisse aller (jusqu’à) à un certain niveau, en ne nous disant pas tout, car certains esprits s’en affoleraient ; d’où l’idée de croyances, d’ailleurs, cela fait partie du même processus ; et nous avançons dans cette logique-là, mais nous sommes un moment, là où je parle pour ce qui me concerne, à l’époque où je suis, dans un processus très bref (quant à l’espérance d’un avenir radieux) ; je vois à peu près ce qui s’est passé précédemment avant moi et j’envisage très mal l’avenir. Ce n’est pas l’avenir de l’humanité (uniquement, nous devrons apprendre la modestie, notre réussite apparente reste une illusion bien fragile), c’est de l’avenir du vivant dans son entier qu’il s’agit, il faut penser dans une globalité à l’échelle de la planète, c’est ça qui nous est demandé, ce n’est pas autre chose, voilà ! Ce que l’on peut en dire aujourd’hui et maintenant…
(et l’oiseau, à la fin, me dit « coucou »)

* (Établir les récits abordant le thème des plans de fabrique, et formuler une définition globale) le code génétique au sens large…

** (Critiquer cette manière commune de dire) de dire « ne nous appartiens pas » est une formulation égotique à dépasser, je devrais dire « ne constituant pas notre forme propre, ou constituer d’êtres autres que nous… »

*** L’ego surdimensionné ne vient pas de notre propre chef, mais il fut généré au début par les nécessités d’une évolution, pour survivre et s’adapter dans un milieu hostile. Notre évolution fut telle que nous avons réussi à dominer la plupart de nos rivaux, mais cette évolution a laissé déborder cet ego à un tel point, qu’il devient aujourd’hui délétère ! La recherche d’une gloire quelconque, à tout propos, dans tous les domaines (art, science, politique, religion), en est une des expressions les plus voyantes, cela s’accompagne souvent d’un arrivisme sans borne, suscitant trop souvent des dictatures, des prises de pouvoir absurdes, etc., etc. ; cela provoque des conflits perpétuels entre nous, et vis-à-vis de notre milieu. Nous ne sommes pas capables de réguler cette dérive évolutionniste par nous-mêmes, a priori. Alors que fera la nature, quel contre-balancement va-t-elle trouver pour y remédier ? Réfléchir à cela pourra peut-être aider à notre survie future ; l’ignorer, ajoute à notre déclin, il est déjà en cours…

**** L’exemple de ce gazouillis charmant nous montre, à travers le sonagramme, on ne voit aucune fréquence harmonique résultant de l’addition de deux sons de sources différentes, donc pas de chevauchement, et chacun parle dans son registre propre ; à travers des sonorités épurées, respectueuses de la parole des autres, il faut (la distinction est apparue de ce besoin) que son semblable perçoive le chant de la famille Pinson, Mésange, Pic, Geai, etc., à travers ce mélange harmonieux. Faites l’essai avec des hommes, la richesse harmonique d’une voix humaine ne permet pas ce type de superposition, et la discussion difficile dans une assemblée où chacun parle en même temps… L’oiseau, pour se faire entendre, fera varier le registre de sa voix, pour qu’il soit en dehors de ce qui le recouvre.

***** Relier tous les textes abordant cet excès du langage « nous laissant croire que notre monde humain se situe en dehors de la nature, ou à côté… » Reprendre les énoncés des anciens, ayant depuis longtemps déjà établi cette dérive d’un langage « non inclusif » de notre espèce dans son milieu.