(parole électronisée – 8 juin 2019 à 11h30)
—> 1. « İl », le détachement, lui, il (le double de lui) 205.
Aujourd’hui, il disait « je ne veux pas apparaître sympathique ni écouter ce qui exprimerait un de mes égos, à entendre cette musique, celle d’un autre lisant une de mes poésies, un de mes écrits, je ne souhaite pas éprouver cette émotion-là, je ne sais pourquoi. Vous pourrez gueuler tout ce qui vient de moi, la petite trace laissée, après ma mort si vous voulez, mais pas avant, surtout pas ! Et je ne sais pourquoi, j’éprouve ce sentiment-là, ce déni de moi ? Serait-ce peut-être d’avoir trop entendu, vu ou lu tant de mes congénères déblatérer des tas de propos similaires, bucoliques ou amers ; je ne sais ? Que m’importent vos gloires, je les défais, je les vomis, je ne sais pas en quoi je suis fait, ma satisfaction n’y trouve rien là-dedans, pas de regrets, pas de vengeance, pas de rancœur, pas de jalousie, aucun de ces haut-le-cœur ne m’adoucit, vous voyez bien, je ne suis pas d’ici, je suis d’ailleurs, mais j’ai perdu l’origine de mon pays, l’information précise de son origine, de sa présence, de son existence, je ne serais donc d’un monde sans origine ; cela se peut-il ? Oh, vous pouvez médire à tant de questions inutiles, les croyants ont résolu tous ces questionnements en récitant leurs théorèmes religieux pour éviter ce genre de pensées dérangeantes, ils ont peur d’un inconnu et c’est bien pour ça qu’ils les achèvent au coin des rues ; cette peur pourtant moi je l’accueille en lui souhaitant la bienvenue et sur le seuil d’un rêve imaginaire, malgré les déconvenues, je l’assois calmement et médite d’une autre manière avec ce qu’elle m’apporte, toutes ses largesses, à mon ignorance… »