(texte manuscrit – le 14 juin 2019 à 1h55)
—> 3. « singes savants », philosophia vitae :
Les tueries ordinaires de la vie : la mouche que l’on écrase par dépit, les microbes que l’on écrase par appétit, la salade du soir ou du midi mangé avec envie, tous ceux qui meurent pour votre survie, tout ce qui survit pour un jour vous voir périr ici ou ailleurs (et de vous se nourrir dans votre pourrissement exaltant), c’est pareil cet entre-mangement sans souci au fur et à mesure que l’on oublie, la véritable teneur de notre existence, l’information nécessaire pour que je sourie ou maudisse celui ou celle qui un jour retrouvera un bout de moi dans une partie de lui ou d’elle, c’est selon le partage du déchiquettement de toute vie au moment du transvasement, la grande dislocation pour de futurs assemblages. Nous n’existons qu’un instant infime, pour une mémoire délaissée, pour laisser oui, des traces un peu partout, des pistes, des chemins, les aspérités des coraux pour un logement minéral, un minéral délaissement pour bien longtemps, sans fards, sans heurts ni traîtrise dans ce cheminement obscur à tous, au bout, oui, une lumière reconnaissable entre toutes !
(variante, corrigé)
Les tueries ordinaires de la vie : la mouche que l’on écrase par dépit, les microbes que l’on écrase sans appétit, la salade du soir ou du midi mangé avec envie, tout ce qui meurt pour votre survie, tout ce qui survit pour un jour, vous voir périr, ici ou ailleurs, et puis se nourrir de votre pourrissement exaltant, c’est pareil cet entre-mangement sans souci au fur et à mesure que l’on oublie, la véritable teneur de notre existence, l’information nécessaire pour que je sourie ou maudisse celui ou celle qui un jour retrouvera un bout de moi dans une partie de son corps, c’est selon le partage du déchiquettement de toute vie au moment du transvasement, la grande dislocation pour de futurs assemblages. Notre existence exprime un infime instant, éphémère moment d’une mémoire délaissée, abandonnée ; ces quelques traces un peu partout, des pistes, des chemins, des abris, comme les aspérités des coraux pour un logement minéral délaissé comme la ruine d’une forteresse oubliée depuis longtemps ; sans fards, sans heurts ni traîtrise dans ce cheminement obscur à tous, au bout, oui, une lumière reconnaissable entre toutes !