(texte manuscrit – 20 juin 2019 à 18h30)
—> deuxièmement, livre 4, 150.
aimer comme l’on voudrait
Voilà ! Il lui était impossible d’aimer comme l’on voudrait qu’il aime, de la manière la plus commune qui soit (ce que les gènes ont programmé, de nous et de la tradition, les rites, les mœurs locales de notre tribu). Mais voilà, justement, de cette manière-là, elle l’incommode, il n’en veut pas de cet amour usuel de l’instinct, du plaisir pour le plaisir des sens, cette petite génétique programmée et donc il est l’essence (lui offrant cette petite ration de dopamine, disent les savants, cette petite récompense qui apaise l’esprit inconsciemment, ce dont on dépend). De la manière dont il fut né, il n’éprouvait aucun plaisir à la recommencer, « ce n’est pas beau, ce charnel-là ! » Sa jouissance était ailleurs, dans une extase de soi, livrée à l’écoute de tous les mondes (l’en-dehors de soi), son idylle par-dessus celui de son instinct était commencée ; il aurait pu vous faire un dessin pour ne pas vous blesser, il n’aimait pas de la manière commune des hommes en fait, il ne les aimait pas malgré qu’il soit un des leurs sans conteste (il ne les aimait pas de la bonne manière, celle dont eux voudraient être aimés, celle du rite, des mœurs locales de la tribu). Il ressentait cette plastique du vivant qui ose vous transfigurer par moments, expérimentant même l’indicible, tous les tourments…
(ajouts du 22 juin 2019 à 9h30)
jusqu’à tester même un renoncement, tenter une variation du petit gène insidieux qui sévit au-dedans de nous pour le plaisir, la jouissance, tous les mangements, et la gloire et la fête et le pouvoir ! Le perturber ce petit gène insidieux, lui en faire voir de toutes les couleurs et tenter de l’ajuster un peu mieux, trouver une juste mesure à donner aujourd’hui ; cesser cette guerre, ce conflit qui nous agite pour que l’on s’entre-tue sans autre raison que le dépit, ce maigre contentement de soi qui nous désunit et empeste nos vies.