(texte manuscrit – 24 juin 2019 vers 23h00)
(ajouts électronisés du 25 juin 2019 vers 11h10)
—> 3. « singes savants », du robote à la chose
—> Cogitement cérébral pour la satisfaction de soi, ou élaboration d’une perception possible dans un éclair de lucidité à peine effleuré, trop vite passé ; impossible de le transcrire en entier, il contenait en son sein toutes les réalités du monde, une seule vie n’y pourrait suffire à tout le raconter ! Et pourtant cet éblouissement, si court, si riche, si fugitif, contenant une totalité inatteignable incluse dans un si bref instant, cela semble inimaginable ?
« concevoir une machine, une forme que l’on anime ensuite »
Si vous concevez une machine quelconque à votre image, vous aurez le meilleur et le pire comme pour vous-même. Ce sera un double et un rival, cette engeance, ni plus ni moins. Ne pouvant produire la vie (son principe), aucune entité à votre solde, à votre faveur que comme un serviteur, une machine à votre usage, c’est ce dont nous avons toujours fait ou réalisé jusqu’à maintenant. Nous ne pouvons être créateurs d’aucune entité autre que la copie de nous-mêmes (nous, une part de la vie), par le simple fait de notre ignorance du reste. Il nous manque un savoir caché ni ennemi ni ami ; simplement l’âme de ce qui nous anime et fait de nous (cette part de) la vie (ce que nous en comprenons). Nous ne sommes pas les inventeurs de nous-mêmes, oserions-nous croire à ce possible stratagème ? Toutes entités imaginées dans nos histoires, filmographies, romans, narrations de toutes parts, sont nos miroirs tout au plus, nos fantasmes exacerbés à cause du mystère de cet inconnu mécanisme qui nous animent ; en connaissons-nous la raison, de ce qui nous anime ? Et quand bien, même, si nous la connaissions, serions-nous plus sages, saurions-nous éviter l’horreur de nos guerres ? Cette rengaine de l’espèce qui se croie seule et contre tous, cette peur ancestrale sans cesse reproduite comme si le monde n’était qu’ennemi potentiel ; c’est ignoré une autre réalité, nous sommes multiples (au-dedans de nous) et dépendants du reste (autour de nous), non, nous ne sommes pas seuls ! Quelle névrose les inspire tant ces drames ? Évidemment que l’univers nous dépasse, nous forme, et nous construit ! Quel est ce grand mystère qui s’accomplit ? Éternelles questions sans réponse, cela semble au-delà de notre entendement.
(ajout électronisé du 25 juin 2019 vers 11h10)
Le vivant ne se diversifie qu’à partir de lui-même, ne puisant les ressources de ce qui l’anime qu’à partir de la formule initiale instaurée au début, la formule de tous les commencements, l’algorithme essentiel, le programme fondamental du processus animal, pire ! La source créatrice de notre animation, et ce processus de la transmission d’une information, génitrice de nous-mêmes, comme des autres autour de nous, la réalité de cet engendrement nous est cachée définitivement ? À quoi bon le savoir si c’est pour faire les bêtises que nous faisons en ce moment dans nos guerres stupides ? En effet, pour une engeance telle que nous, il vaut mieux lui cacher le mystère de sa création, qu’il n’en sache rien et éviter cette tentation, celle de s’en servir à son seul profit ; il est dans cette croyance de ne pouvoir subsister que de lui seul, cette aberration de la pensée, cet algorithme défectueux de notre évolution qui nous fait réaliser de telles aberrations. Non ! Le monde n’existe pas à notre seul profit, mais devrait se concevoir dans un partage des territoires, sans aucune domination de qui que ce soit ; quel individu de notre espèce peut prétendre à cette acceptation sans condition ? La plupart (dans une pensée dégénérée, semble-t-il) n’arrivent même pas à concevoir un monde sans leur domination, l’accaparement étant leur seule obsession, ils croient survivre uniquement à travers ce concept (la limite d’un cerveau déficient incapable de concevoir autrement). Toutefois, soyons indulgents, cette carence, nous le voyons bien, s’exprime de manière analogue à travers tous les êtres multicellulaires que cette planète a engendrés. Que cette limite soit aussi la carence des êtres unicellulaires qui permettent notre existence, ceux dont nous sommes les héritiers ; c’est probablement la limite du processus qui nous a engendrés ? Malgré tout le fait même que je puisse émettre une opinion nuancée sur la perception de cette limite, montre que le vivant en moi-même est conscient de cette carence évidente et qu’il cherche, tente de trouver la solution élégante d’une évolution possible. Le simple fait qu’elle émerge au creux de ma cervelle, cette appréciation, ne semble pas s’exprimer en moi comme un leurre, mais comme la tentative d’une élaboration possible d’un futur acceptable, même si l’essentiel de ce que je perçois ne peut s’exprimer en ces quelques lignes, la compréhension de ce que je suis en train d’exprimer justement devrait intégrer toutes les notions que j’ai déjà appréhendées pour quiconque lirait ceci, la plupart du temps il n’en comprend rien de ce que je dis, c’est bien normal ! Alors, ce propos, il ne serait pour moi-même qu’un élément de repère ? Un repère pour ma compréhension, une étape indiquée de la sorte pour m’amener à comprendre le reste à venir, ce que j’ignore encore, la folie ordinaire du processus vivant qui m’anime, le degré de raison qui peut s’élaborer au fond de moi-même ; qu’est-ce à dire dans ce théorème probablement vaseux, cela n’a pas beaucoup d’importance que l’on élabore ainsi, je cherche je cherche, mais je ne trouve rien aussi. Quelle était donc cette perception fugitive, qui m’était venue tout à l’heure et dont je n’ai su en exprimer la sensation suffisamment vite pour qu’elle s’évade déjà aussitôt ? À peine qu’elle m’effleurât, elle s’envola je ne sais où et je tente de la retrouver sans succès ; mais de ça, j’y suis habitué, depuis tout ce temps où je ne cesse de tenter cette captation d’un univers éphémère, qui me frôle sans cesse sans pouvoir y entrer totalement, cette minute d’éternité de découverte, voire d’éveil ; de féliciter, comme le croyant s’illusionnant d’un tel éblouissement, de cela je serais peut-être tenté, mais je reste froid à ce stratagème, à ce leurre, disais-je tout à l’heure, il ne cesse de le tarabuster, mon esprit ; et dont je dois me méfier, afin de déterminer le plus clairement possible la part du fantasme, la part d’une réalité, où trouver une vérité dans ces élaborations peut-être sans queue ni tête. À quoi ai-je à faire, me dirais-je sans cesse, la voilà, la sombre affaire qui agite ma cervelle ? Oui, il n’y a rien d’autre à faire que d’annoter tous ces faits, les relater afin de ne pas les perdre afin d’établir ce repère d’une pensée. Oh ! je le sais trop bien, cela n’a d’intérêt que pour moi-même dans mon petit cogitement cérébral, mon illusion de devenir un être phénoménal, abusé par un petit ego qui ne cesse de m’insuffler sa suffisance démesurée ! Qu’il la déverse sa molécule du plaisir ainsi supporté à me satisfaire d’une grandeur quelconque pour avoir dit tout ceci, c’est bien navrant. Et dire que certains y croient, à cette parodie, se laissent abuser parce qu’ils en éprouvent du plaisir, cela les apaise, cela les tranquillise, même si au fond d’eux-mêmes une petite voix malicieuse ne cesse de les duper, ils persévèrent et tentent une gloire éphémère.