(texte manuscrit – 26 juin 2019 à 13h05)

—> 1. « İl », peregrinatio, le détachement : il le double de lui, 205.

À partir de ce moment indéfini, il étudia à l’idée de changer de corps, ou plutôt de transférer l’information qu’il représente dans un autre support, qu’il soit un corps ou non ; déplacer son processus de vie, dans un autre mécanisme moins pesant…
Devrait-il se poser la question d’éternité ? Il ne savait quoi en penser, se transférer d’un support à un autre cela serait-il possible ? La vie ne fait-elle pas déjà cet effort depuis le temps qu’elle ne cesse de se dupliquer, concocter des doubles d’elle-même ; la simple cellule des procaryotes le réalise depuis le début ; pourquoi lui, un être multicellulaire ne pourrait-il pas réaliser un pareil transfert ? Faut-il l’accord tacite du vivant pour réaliser une pareille prouesse ? L’information de son animation, doit-elle occuper qu’un seul organisme toujours le même ? Un transfert dans une autre structure, sera-t-elle possible et réalisable, le mécanisme du vivant s’interroge à travers ma propre réflexion, puisque j’en fais partie du règne vivant, sauf erreur ! Alors pourquoi ces questionnements ? Qu’en ferait un dictateur pour son usage d’une éternité envisagée ? « Rien que d’y penser à cette éventualité, me fait peur ! » Changer de corps, oui, mais encore ?

(ajout électronisé)
Mais il semblerait qu’il n’y aurait pas qu’une sorte d’information à transférer, c’est un peu plus subtil que cela, une autre forme d’intonation semble subsister, ce dont nous en ignorons beaucoup, si ce n’est la totalité. Il ne suffit pas, le processus biologique au creux d’une savante chimie, qui décide d’un mouvement ou d’une duplication, il faut l’impulsion, un point de départ, un déterminisme présupposé semble s’incruster, il dit tout en peu de mots, en peu de code, dans un maigre algorithme indéterminé immatériel et indéfini ; une immanence malgré tout très définie dans sa volonté initiale, celle du premier mouvement à cause d’une duplication, un double de soi initié, c’est cela la vérité ! Mais nous n’en connaissons pas la formule exacte de ce qui nous a formés et le vivant en nous ne cesse de la rechercher. Peut-être bien qu’elle ne devrait pas être divulguée à n’importe qui, son usage autre opportuniste deviendrait dangereux. Doit-on la protéger, cette formule initiale, la forge de nos vies, sa réalité toute crue, d’une réalité insaisissable, si infime et pourtant essentielle, son battement est probablement né au creux des étoiles, cette image de l’esprit d’une immense poésie correspond bien au déterminisme initial. Le secret me raconte qu’il n’en est pas un, de secrets ! Tous, nous le possédons, enfoui au creux de nous dans chacune de nos particules, il compose avec nous ; il est peut-être bien là au-delà de la chimie du vivant ; cette dernière n’en est qu’une de ses expressions locales ici sur cette terre, et ailleurs dans un autre envers d’autres engeances, des entités sans nom de nous à donner puisque nous les ignorons ces perspectives du mouvement initial d’où tout devient. La vie ne fait que répéter ce déterminisme initié au début des temps, le mouvement naquit à cet instant. Aucune auréole divine ne peut lui être décernée, la pensée des hommes est trop limitée, leurs croyances trop usurpées pour qu’elle reflète un soupçon de vérité. Nous le disions déjà auparavant, nous ne sommes que des instruments, des expérimentations que des formes invisibles à nos yeux manipulent dans un leurre bien rodé maintenant. Que croyons-nous, me direz-vous, et bien, c’est là le problème, nous croyons ! Et cette perspective ne répond aucunement à l’interrogation, elle obéit au leurre instauré au creux de notre génétique. « Mais quelle est donc cette prétention », me diriez-vous, « vous prétendez tout savoir, déjà, comme un gardien d’un secret qu’il divulgue peu à peu pour la gloire de soi, dans un ego démesuré, veut nous faire croire à quoi ? » Mais à rien justement ! Il n’y a rien à croire (la ligne de fracture est fragile et confondante). Il n’y a rien à comprendre, véritablement ; ni à émettre toute une logique de mots dans un intellectualisme bidon. La formule est simple, comme le dit le gourou qui veut t’abuser, une partie de sa prétendue initiation n’est pas totalement erronée, cela commence bien, mais finie très mal, tu deviens un initié, un adepte, un apôtre, un croyant… Beaucoup d’entre nous la font cette erreur. Alors que nous sommes construits sur le même moule, au creux de nous, la formule est toujours simple, elle l’a toujours été, mais nous ne savons pas comment la transporter ni la lire véritablement, cela semble déjà là une erreur, rien n’est à lire puisqu’il n’y a rien à lire. Et dans cette formule (dîne l’escale), je pourrais prétendre tout dire et mettre un point final à ce récit, c’est déjà trop en dire, de l’imbécillité de mon propos, qui tente de découvrir ce que je ne puis découvrir véritablement sans un renoncement à quelques glorioles d’un passé révolu. En fait, c’est très simple pour celui qui renonce à toutes les réalités des hommes ; et très dur pour celui-là, imbu de sa personne qu’il soit au fait d’une gloire, un tyran, un croyant ou fanatique, mécréant, savant, toutes les allégories que vous voudrez y mettre. Très dur, oui ! Alors le niais me dirait, « si je renonce à tout, j’y trouverai là mon éveil ? » Il veut une réponse avant le renoncement, avant d’y goûter pour la paix de ses méninges, il ne voudrait pas douter, il a déjà peur et c’est raté ! Oui, c’est ça, chacun a sa solution, possède la réponse unique d’une perception sans ego, cru, d’une réalité toute nue, non fardé… De se la dévoiler sans un minimum de préparation, je comprends que cela puisse rendre fou, abrutir le moindre sot et l’égarer à jamais ; rien n’est simple quand c’est trop simple, on n’y pense jamais, à ça ! Ce serait trop facile. Oui, cette réalité-là vous fait perdre tout de go votre ego, d’une démesure qu’une dopamine trop abondante vous aveugle ; le processus génétique de votre existence s’en trouve perturber, vous ne pouvez plus penser comme avant, vous êtes au milieu d’un tourment, le vôtre, seul ! Seul, à le digérer comme vous pourrez jusqu’à l’achèvement de votre existence ! Là, à cet instant, vous éprouvez un mal profond à vivre complètement auprès des hommes, les formes qui vous ressemblent ; une distance s’établit, vous n’entrez plus dans leur logique, leurs arguments vous deviennent incompréhensibles, vous devez vous taire pour ne pas vous trahir et survivre malgré tout dans toutes sortes de subterfuges à inventer continuellement, pour survivre oui, tout bêtement.