(parole entre deux sommeils – 9 juill. 2019 à 0h14)
—> 1. « İl », livre 4, 149.
—> affect démuni, juste avant son geste, d’où il serait né…
(À une amie inconnue)
Nous aurions pu… tout un tas de choses. J’aurais pu te prendre dans mes bras et te dire « on verra ? ». Nous aurions pu faire un tas de choses, mais voilà, je ne fis rien, même de te prendre dans mes bras et d’agir en quoi que ce soit à ce sujet-là. Pourquoi donc ? Parce que j’en étais incapable ? Non ! C’est pire que cela, c’est pour te protéger de moi, de ce que je suis ; je me méfie de moi-même comme des autres aussi d’ailleurs, dans une moindre mesure, à toute heure ! Te préserver de moi, certes ! Ça n’aurait pas été un enfer, mais mes humeurs ne le permettent pas, que l’on vive tout un temps auprès de moi. Je ne sais ce qui m’affecte tant, ou plutôt, je le sais trop bien, et rien n’y fera ; aucun remède, aucune solution, sinon le temps qui passera. J’aurais pu apprendre, faire des efforts, mais cela n’aurait rien… ou plutôt, cela n’aurait pas suffi, je le sais trop bien. Non, vraiment, je ne suis plus d’ici même ni de nulle part, d’ailleurs ! Je ne fais que passer, voilà ! Je me sens comme ce passager du temps, qui reluque quelques histoires, croise certains certaines, et imagine une histoire, la leur, la sienne, mais jamais la mienne, je n’en ai pas ; comme de nom, d’ailleurs. Celui que l’on affubla, effectivement, il n’est pas mon nom, ce n’est pas mon nom, cela ! Puisque je n’ai pas de nom, je ne suis qu’un vulgaire amas de chairs, que l’on domestique, que l’on expérimente, et c’est justement l’expérimentation qui est faite de moi, et que je le sais trop bien dorénavant, empêche toute vie commune avec qui que ce soit, c’est mieux ainsi. Alors, que dis-je, aurais-je pu te prendre dans mes bras, faire un bout de chemin ensemble. À aucun moment, cela ne se pourra, pour toutes ces raisons, et puis voilà ! C’est mieux comme ça, on m’oubliera, je suis peu de chose et ma vie n’a pas d’importance. Que l’on m’oublie, et cela m’ira très bien comme ça !