(parole en marchant – 29 août 2019 à 09h55)
—> 2. « petit chemin » :
—> durée : 53’39
(Des machineries administratives de tous les jours)
Vous êtes pressé aujourd’hui ?
Oui ! D’abord, j’ai oublié de quoi entendre, je suis à moitié sourd, et je dois vaquer à des occupations administratives où il faut réunir des éléments d’une paperasserie absolument délirante, sous prétexte d’une simplification paperassière on vous fait passer par les fourches caudines des machines électronisées, ne fonctionnant guère… elle dit ne pas pouvoir valider, mais elle valide quand même (la machine est défaillante), c’est à n’y rien comprendre…
2’00
La machine électronisée vous permet de plus la contrôler, à distance, on peut l’agréger à un pouvoir centralisé, c’est plus facile de contrôler « à distance ». C’est une bonne technique pour tout paralyser, prendre le pouvoir, monopoliser, recenser, avec le peu de confiance que l’on a et ces possibilités d’usurper un quelconque pouvoir ; magouiller de droite et de gauche, nous y sommes habitués. C’est ce que j’appellerai du pourrissement de la vie, à occuper les êtres à des tâches imbéciles sans intérêts qui ne sont faites que pour les réglementer, où les arguments sont abstraits, on veut absolument contrôler ! (les rôles sont inversés, contrôler les hommes avec des machines)… D’un côté, nous le voyons bien, nous sommes trop nombreux, sur cette planète, nous, espèce prétendant être dominante, dominante de quoi, je vous le demande ? Ah ! Dominante certainement, dans la perspective de foutre le bordel, certainement ! Mais, quant à la maîtrise de tous ces engrenages, on peut se poser des questions. On ne maîtrise rien du tout, allons ! En vieillissant, le problème que l’on a avec notre corps, c’est de dépenser une énergie pour les choses essentielles, de plus en plus, et de mettre de côté voire oublier ce qui peut apparaître subalterne ou fatigant, secondaire…
Sous prétexte d’une simplification, on complique ! Parce que ceux qui prétextent ces simplifications sont la plupart du temps des technocrates qui n’ont jamais vraiment véritablement mis en pratique, se sont mis à la place de celui qui, à l’autre bout, devra user de ce mécanisme qu’ils mettent en place pour agencer leur vie courante. On veut robotiser, automatiser les tâches, enlever le facteur humain, le facteur vivant, on veut « rentabiliser », le grand argument, tous ces actes pénibles pour tous, alors on tente de s’en détacher (avec cette robotisation), mais on a créé deux phénomènes : un manque d’adaptation aux réalités de la vie courante, je vous le disais, et ce centralisme où l’on peut très facilement ensuite contrôler les êtres à travers toute cette logique administrative, où la machine devient un outil central. Une machine aux ordres, mais très fragile ! Elle réclame une énergie suffisante. En cas de panne, plus rien ne fonctionne et tout ce qu’on lui avait délégué, de ce que l’on faisait avant, manuellement, n’est plus possible, il faut retourner aux anciennes pratiques, car cela inévitablement se produira. Ils n’ont pas ce… cette perception de concevoir des machineries sur la durée, sur le temps, sur une adaptation à ce que l’on appellerait…
8’10 (au loin s’affairent quelques individus autour de véhicules)
Ah ! Une machine roulante de deux-pattes… (il s’arrête…) Bon, on va aller de l’autre côté… (il reprend sa marche…) Ouais, tiens, on descend par là…
S’adapter à tous les cas de figure, disais-je, est un… une notion qui est de plus en plus devenue abstraite, à la moindre panne de la machine, on perd les gens (dans des considérations techniques) parce que, on ne sait plus faire autrement. Derrière, il y a toujours un esprit financier qui veut accaparer tout cela, contrôler les gens, savoir ce qu’ils font et les utiliser comme du bétail, pour qu’eux s’enrichissent encore plus (les financiers, ces envieux), les envi… les évi… les empêcher de penser, de réagir en fonction de ce qu’on leur dit (il tousse)… les apaiser, les tranquilliser, les endormir pour qu’ils ne se révoltent pas et obtempèrent à leurs fructifications passagères d’une finance qui s’enrichit sur leur dos, ces pauvres deux-pattes, qui pour la plupart sont de braves gens, mais dénués de toute intelligence, puisque la plupart du temps on les a décérébrés volontairement pour qu’ils ne puissent penser suffisamment en dehors des fourches caudines du système. Ça ! C’est important pour la finance, pour la dictature, quelle qu’elle soit, financière, armée physique, c’est toujours le même principe, on veut « accaparer », ce mot est persistant, il dit bien ce qu’il veut dire. Et quand je le dis, je parais méchant envers ces gens-là, mais bougrement ils le sont, « méchants », eux, d’abord ! Avant que je le sois, moi, qui crache (au-devant d’eux) devant eux, tous leurs délits.
Oui, vous avez une dent amère !
Oui ! Car je vois bien où ils nous mènent, les gens comme moi, on les fait taire, quel qu’en soit l’endroit. Soit l’on me récupère, on tente de me corrompre, de diverses manières, c’est courant, soit l’on m’enferme, selon le régime où je puis être. Je dis « moi », c’est un moi générique commun à tout être, qui se révolte contre un système voulant l’enfermer.
Vous savez, « on n’apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces », cette expression est valable pour un être de mon âge… Elle n’est pas valable pour une jeunesse qui se laisse avoir la plupart du temps, par quelques vieux singes désirant les endoctriner ; un vieux singe n’est pas forcément un être plus sage que les autres, « Il a plus d’expérience », c’est ça que cela veut dire, ça ne veut pas dire qu’il est plus sage ! Et si pour ce qui me concerne, dans mon jeune âge, je fus quelque peu naïf, idéaliste, cela m’a passé. Je rêve d’un monde tranquille où l’on ne m’ennuie pas à travers des tracasseries administratives austères et sans intérêt, où l’on tente de m’utiliser à des fins que je ne souhaite pas… auxquelles je n’adhère pas ni ne souhaite obtempérer, donc je ne les accepte pas… On voit toujours cette mainmise qui se fait, petit à petit, peu à peu, par tout système, quel qu’il soit. Ces changements qui sont toujours orientés vers un contrôle, c’est flagrant ! Serait-ce que le vivant n’a pas trouvé la manière ultime, idéale, de changer tout cela sans provoquer de tels agissements, d’une tentation éprouvée par quelques opportunistes, on en vienne à exploiter une partie de la population ; la majorité, disons-le tout de suite. Ensuite, les plus malins tentent une prise de pouvoir, toujours dès qu’il y a une faille qu’ils détectent, ils s’y engouffrent et tentent comme une envolée lyrique de tout rafler, rafler la mise, gagner le jackpot et s’en glorifier, jouir de cela ! N’y a-t-il pas d’autres manières d’agir, de penser, de faire, d’exister ? « la vie ne se réduit-elle qu’à cela ? » dira le naïf. C’est un monstre, tout ce qui la constitue sur cette planète, c’est un monstre énorme où personne ne contrôle véritablement personne, où les victoires du moment ne restent qu’éphémères et ne sont que très localisées. Aucune entité, fût-elle divine, ne pourrait y arriver, il faudrait un déterminisme global, qui se produise, ou une volonté primaire essentielle ayant la primauté sur tous les êtres sur cette planète. Les hommes y ont mis Dieu, eh, ce n’est que leur perception à eux, ils le sentent bien, il y a quelque chose en grand, qui les dépasse. Le monde, tel qu’il est, plus nous l’observons, plus nous voyons loin, plus nous découvrons quelque chose ressemblant à une immensité incommensurable, dont nous n’envoyons pas la fin, voilà !…
20’05 (il regarde autour de lui, farouche, il ne souhaite pas qu’on l’observe…)
Je n’entends rien, mais ils sont là, je les évite autant que possible…
Qui ça ?
Ben, les deux-pattes !
Vous avez vraiment une dent contre eux ?
Ah, plus qu’une dent !
C’est votre raison d’être, de les maudire à ce point ?
Presque ! Ils ne m’apportent que des désagréments, que voulez-vous… Je n’y ai jamais éprouvé de véritable plaisir parmi eux, toujours une petite contradiction est là, à vous mettre des bâtons dans les roues.
Aucun plaisir parmi eux ?
Oh ! S’il arrive parfois, il est très fugitif, on peut s’épater d’un petit moment heureux… De bonheur, oh, que d’une manière étroite, fugitive disais-je, sans audace ! Le bonheur, c’est une idée qui lasse. Imaginez-vous vivant heureux tout le jour, d’un bonheur continu, quelle lassitude ? Il faut quelques tourments, quelques tracas, pour animer votre existence. Elle ne se satisfait pas d’une vie toute rose. D’ailleurs, elle ne le peut pas, les réalités ne sont pas roses (snif), vous devez survivre tout le jour, et la nuit, tenter de dormir pour vous reposer ; eh, le lendemain refaire de même, tenter de vivre encore un autre jour, cela ne se fait pas forcément d’une manière apaisée (snif). La plupart vivent un drame régulier, et moi je vous parle, je n’ai pas à me plaindre, mon drame est tout petit, au côté de ceux… de certains, et déjà, c’est beaucoup, c’est trop !…
23’55
Une question lancinante revient, « pourquoi faut-il toujours ces drames ? », me direz-vous. Pourquoi faut-il qu’il y en ait toujours un à traverser, je vous le demande ; mais je sais très bien que vous ne pouvez répondre absolument. C’est… ce sont les conditions de notre existence qui sont ainsi, et l’on devrait tout faire pour tenter de les améliorer ; mais c’est toujours une lutte où la survie se fait sur le dos des autres, comme pour escalader un obstacle, l’on monte sur le dos des autres sans se soucier de leur bien-être. Le but est de dépasser l’obstacle, peu importe l’accumulation d’êtres que cela suscite, même si l’on en écrase certains, le but est de passer par-dessus la barrière et de la dépasser, et de s’éloigner le plus vite possible de ce moment… pénible ! Ah, vous en avez abîmé des êtres, en faisant cela, alors que cela pourrait se faire gentiment, mais, quoi que vous fassiez, vous écrasez toujours un certain nombre d’êtres, ne serait-ce que dans ce chemin pour avancer, j’écrase quelques plantes, des petits animaux plus ou moins visibles sous mon piétinement vont être écrabouillés. Le moindre parcours à partir d’une certaine masse (votre pesanteur) ne se fait pas sans décombres, sans quelques massacres involontaires. Eh, quand ils sont intentionnels, produits en toute conscience, l’on parle là d’une dictature, d’un despote qui le fait lui, volontairement pour survivre ! Eh, il en est au même point que vous, il veut survivre ! Il fait comme vous, et lui, ayant suffisamment de psychologie pour amadouer quelques opportunistes autour de lui, de former ainsi toute sa clique pour embêter autrui, exploiter les autres, afin de survivre. Ils en sont, cette clique, tous au même point que vous, sauf que les pratiques de chacun ne sont pas les mêmes. À un être, si l’on ne lui a jamais appris une certaine forme de pacifisme, de mesure, dans tout acte, il ne sait pas ! Un dictateur, il ne le devient que parce qu’il a eu quelques drames probablement dans sa vie, le faisant agir ainsi, ce n’est pas de les excuser de dire cela, c’est un minimum de psychologie, de réalisme, d’affirmer cela, c’est une évidence civile… et militaire, pour ce qui les concerne ; car un despote sans armée, c’est un géant de paille, ce n’est pas un roc, à peine que l’on y touche, il s’enflamme ! Non ! Il faut quelque chose de dur, pour que cela résiste, la dureté dans tous ses états…
29’32 (il se mouche)
29’51
Donc, vous nous dîtes que la vie n’est pas une partie de plaisir ?
Et bien, pour la plupart des êtres, oui ! Ah, si vous vous adressez à un philosophe, un scientifique, dans un monde occidental où actuellement ne subsiste aucune… aucun conflit majeur, où le monde y est relativement apaisé, momentanément, il vous dira bien confortablement, que cela existe (une vie paisible), puisqu’il le vit tous les jours pour lui-même. Mais ce n’est pas le cas de la plupart, même si au fil du temps, cela s’arrange plus ou moins, nous ne pouvons voir l’évolution des conséquences de nos actes sur le long terme, ce à quoi cela nous amènera. Et là, si nous ne nous voilons pas la face, la réalité nous saute aux yeux d’une manière admirable de clarté ! Voyez tous ces êtres offensés, à juste ou mauvais titre d’ailleurs, ils sont une multitude, ils sont la majorité ! Vous, dans l’histoire, vous n’êtes qu’une infime partie de cette réalité ; si vous en arrivez à penser comme moi, c’est que votre esprit n’a pas trop été endommagé probablement, où vous vous restez avec un certain degré de lucidité, malgré tout ! Même si toute lucidité est plus ou moins déformée par les aléas de la vie, on a que l’expérience de notre propre existence, on ne peut pas parler à la place des autres. Nous ne vivons pas ce qu’ils vivent, voilà où nous en sommes. Et le tableau est peu reluisant, en effet. Cela ne veut pas dire que plus rien n’est permis ni on ne peut plus rien faire, c’est à la mesure de votre révolte et de votre don à vous révolter, à réagir ! Là, estimerons-nous, c’est une loterie régulière, perpétuelle ! À quelques moments, nous avons de la chance, nous trouverons les biais qui nous permettent de nous en sortir avec le moins de dégâts possible (snif), mais il y a toujours un moment où cela coince. Un être, quel qu’il soit, vous barre la route plus ou moins volontairement, il se trouve que vous vous croisez, que lui est là, au même moment que vous, et parfois, souvent dans une incompréhension commune, il y a une altercation, il n’y a pas forcément de laissez-passer, la discussion n’est pas forcément possible (snif). Prenez un fauve de la savane, par exemple, vous vous trouvez nez à nez devant lui. Il a autant peur que vous, il rugit ! Il vous dit « passe ton chemin, sinon il t’en cuira ! » Vous, si vous avez un fusil, vous allez le menacer, et si vous n’avez qu’une cartouche dans votre arme, vous devez viser, tirer pour survivre, peut-être ? Eh, vous avez l’obligation de ne pas le rater ! Vous pouvez l’épargner aussi ! Si vous passez là, ne désirant être qu’un simple chasseur accoutumé à ce rituel, vous pouvez toujours l’épargner (snif), mais c’est à vos risques et périls ! Alors vous méditez, quelle est la meilleure solution : avoir la possibilité d’un trophée, de pouvoir s’en glorifier ou l’épargner, cette bête ? Plusieurs considérations vous seront apportées, êtes-vous un contrebandier, vous chassez les fauves, alors que la plupart du temps cette chasse est interdite aujourd’hui et que là en face, le fauve est une espèce en voie de disparition ? Lui, le fauve, il a été bâti pour rugir, pour se défendre, pour être un charognard de la vie, c’est son rôle, il ne sait pas faire autrement (c’est une tâche ingrate). On ne lui a pas appris autrement, la vie l’a formé ainsi, de siècle en siècle, de millénaire en millénaire. Tout comme pour vous (snif), elle vous a donné, la vie, des qualités de réflexion que le lion n’a pas, mais vous, vous n’avez pas les qualités de réflexion propre du Lion… Le Lion rugit ! (snif) Que faites-vous ? Voilà ! Un… une altercation telle qu’elle se produit tous les jours, en face ce n’est pas forcément un Lion, c’est un semblable à vous-même. Eh, si on ne lui a pas appris à vivre autrement qu’en étant un fauve, il rugira de même ; tout dépend de l’acquis de chacun. La solution momentanée, elle ne peut pas être généralisée, elle correspond à la situation du moment, à votre avantage ou votre désavantage (snif). La question se pose des deux côtés, « survivre ? » La vie vous a donné les armes suffisantes pour réagir d’une manière adéquate. Alors, c’est la joie de la jungle, du plus fort, du plus intelligent, du plus adroit ? Refuser de combattre ? Si on le peut, fuir, s’en aller, éviter la confrontation est une solution, mais encore faut-il le pouvoir ? Monter en haut d’un arbre va vous isoler, le fauve risque de vous attendre en bas et il faudra vous nourrir, la situation sera bien inconfortable ! Et dans la savane (snif), c’est évident, les arbres ne courent pas les rues, comme on dit, il n’y en a pas beaucoup puisque c’est une savane, ce n’est pas une forêt ! Et les Lions sont dans la savane. Dans la forêt, il y a d’autres êtres… (il se mouche)… d’autres fauves, d’autres espèces, d’autres charognards… Nous vous le disions, la plupart du temps, et cela essentiellement pour les êtres multicellulaires que nous sommes, nous en avons déjà parlé bien des fois, nous sommes faits pour nous nourrir des autres vivants ; il n’y a guère que les plantes qui, elles, ne se nourrissent que de minéraux, de l’air et du soleil, elles n’ont pas besoin des protéines de l’animal pour survivre, elles sont très rares ces plantes-là, on les dit même carnivores, pensées donc ! C’est une exception dans le règne végétal, pareil pour les champignons, les champignons sont les pharmaciens de la nature, ne l’oublions pas, ils produisent l’essentiel des substances médicamenteuses, ils permettent soit de survivre, soit de mourir, ils sont capables de générer les médications les plus admirables que la nature ait inventées ; tout autant comme les plantes, d’ailleurs, sont capables de produire les poisons les plus violents, nous ne faisons que les utiliser plus ou moins à bon escient, après les avoir découverts. Depuis presque quatre milliards d’années la vie est apparue sur cette planète, elle a eu le temps de perfectionner toutes ces substances, elles nous ont permis de nous agréger en entité et de nous reproduire ; nous sommes des êtres multiples, « multicellulaires », nous l’avons appris, nous l’avons compris, puisqu’il existe maintenant des mots, des termes qui définissent cela. Eh, ironie subtile de notre constitution, elle est formée en grande partie par des êtres unicellulaires, et elles sont partout, les bactéries essentiellement, les archées… Oh, on en a maintes fois discuté à ce propos…
Pour en revenir au sujet qui me tracassait au début du dialogue, ou du moins, du monologue que vous me faites exprimer : les tracasseries administratives, dans toutes ces considérations sont un surplus d’énergie que nous sommes obligés plus ou moins de dégager, dans un épuisement imbécile… Qui trouvera l’art de simplifier la vie aux gens ? On ne fait qu’augmenter une réglementation, un contrôle de ces derniers. Et si certains prennent trop de liberté, s’ils ne sont pas contrôlés suffisamment, ils risquent… certains seront tentés de produire quelques méfaits envers les autres, tenter une conquête, un accaparement, c’est maladif ! (snif). L’être ne sait pas raisonner autrement, la plupart du temps. Un caïd ou un dictateur, quand il devient plus cossu (snif), vis-à-vis d’un peuple, est un caïd qui est entouré, nous le disions, d’une clique à sa solde, à son service, parce qu’ils y ont intérêt, ils servent une cause qui permet à eux de remplir leurs besaces avec leurs petites magouilles quotidiennes ; s’en mettre plein les poches. Le temps des fortunes est éphémère, ils le savent, bien sûr, que cela ne durera pas ! Car à un moment ou un autre une dictature est toujours renversée, même si elle dure longtemps (snif), il y aura toujours un achèvement. L’histoire nous le montre perpétuellement (snif), il y aura un changement pire ou meilleur, c’est variable ! Et les (la) pires des dictatures, nous n’avons peut-être pas vécu ce moment encore, elle sera mondiale, basée sur une finance ordurière, elle est en train de s’établir, mais elle nous montre aussi une grande fragilité, car elle est consommatrice d’une grande part de l’énergie qui existe sur cette planète, qu’il est possible de produire. Toutes les énergies diverses, mais aussi les éléments essentiels de la planète sont… ne sont pas illimités (snif), l’eau, l’air… les éléments naturels ne sont pas illimités, ils sont répartis d’une manière irrégulière, plus dans certains endroits, moins dans d’autres, et les populaces qui s’y trouvent en profitent, ou si cela manque, en sont désavantagés, comme (pour) une substance fondamentale, l’eau (snif) ! Il y a des guerres pour l’eau, elles se sont déjà produites, et se produisent encore, et se produiront encore plus demain (snif). Mais l’eau reste sur terre, elle ne s’évapore pas, elle est simplement déplacée, polluée, il faudra la filtrer, et plus nous polluerons, plus il faudra la filtrer et cela demande encore plus d’énergie (snif), on ne pourra le faire infiniment. Il y a un moment où une régression de notre place sur cette planète s’avérera indispensable. Il faudrait dès maintenant arrêter de faire des enfants…
47’01 (il se mouche)
… faire une pause, mettre de côté ce petit désir d’enfanter si cher à certaines femmes, elles ne se rendent pas compte du monde qu’elles vont donner (laisser) aux petits êtres qui naîtront, quel monde elles vont leur apporter, il est préférable d’éviter cela, évidemment ! Mais cette sagesse qui m’apparaît évidente n’est pas comprise de la même manière partout. C’est une atteinte à une liberté (celle d’enfanter), de pensée, comme je le pense, on tient à sa liberté de jouissance de la vie, on veut absolument jouir ! * La satisfaction de son propre égo, de sa propre personne, n’est pas une fin en soi, elle produira un jour ou l’autre des désagréments, votre jouissance au fil du temps se fait toujours sur le dos des autres **, quelle que soit la jouissance, sexuelle, ou autre, c’est le même principe, la satisfaction d’un égo pour apaiser son âme, la tranquilliser, produire la petite homéostasie personnelle qui vous rassasie ; mais l’homéostasie peut être malsaine si elle est mal comprise. Elle n’est pas une régulation globale de la nature, c’est un système interne à votre propre génétique, permet de vous réguler autant que possible, de vous adapter, de vous apaiser. Les religiosités (des hommes) sont un phénomène analogue, au départ, le but est d’apaiser les âmes, de dire « ne pensez pas (vous allez souffrir de cette inconnue qu’il vous amène), voilà, les choses sont ainsi, pensez de cette manière ! », jusqu’à en utiliser la force pour ensuite avoir le pouvoir sur vous-même, vous ne pouvez plus penser autrement, cela est interdit ! Voilà tout le souci que vous avez (avec ces modes de spiritualités douteuses) !
50’34
Et le principal problème que nous avons, c’est de se… arriver à dépasser toutes ces limites, nous le voyons bien nous prennent la tête ! La plupart des êtres veulent vivre une vie calme, sans souci, mais leur discipline de vie n’est pas suffisante (snif), à peine devons-nous, comme dit le dicton, « à peine devons-nous apprendre à vivre qu’il est déjà trop tard ». Nous avons passé les trois quarts de notre existence à faire cet apprentissage et quand nous devenons vieux, dans la dernière partie de notre âge, au moment où nous avons acquis les notions suffisantes pour s’exprimer dans une vie plus… souhaitable, meilleure, vous n’en avez plus les moyens physiques (snif), vous êtes fatigué, et vous devez passer le relais aux autres (les plus jeunes).
52’06 (il arrête sa marche)
La vie ne s’apprend pas en deux coups de cuillère à pot, il en faut du temps pour acquérir ce que d’autres ont appris avant nous (c’est une mémoire transmise en dehors de notre génétique) ; eh, notre principe dans son vieillissement ne nous permet pas, comme pour un arbre, de vivre plusieurs siècles comme ils le font sans peine, ce qui fait dire à bien des hommes que l’on estime quelque peu vertueux : le plus grand des sages serait le vieil arbre, il a plusieurs siècles, voire des millénaires (snif), à tant d’expériences acquises, la forêt ne s’y est pas trompée, ils en sont sa mémoire !
(à partir de 52’51, de petites vocalises venues d’un oiseau parasites la voix de l’hominidé parlant, jusqu’à la fin de l’enregistrement ; vers 53’26, le « uii ! » bien détaché de l’oiseau discret, il répète ses ondulations suspectes, il bat la mesure sur la parole du marcheur, il l’inspecte et s’en délecte, l’hominien à tout gobé ! et l’oiseau répète « uii ! », en ajoutant une virgule à son chant… dans la forêt, l’homme n’est pas maître de sa propre mélodie, malgré qu’il abatte sans cesse tout ce qui pousse au-dessus de sa tête)
de 52’58 à 53’00, sur les paroles ci-dessous, quatre petites modulations de l’oiseau (??), entre 5 kHz et 8 kHz
Beaucoup vénèrent ce genre d’être, on voit bien qu’ils ont une certaine forme de supériorité (existentielle) dans leur inaction apparente, mais elle n’est qu’apparente. Nous sommes loin d’acquérir ce stade, notre temps est compté, donc vouloir vivre une éternité, ce n’est pas possible actuellement…
à 53’24, deux virgules élégantes de l’oiseau (??), sur les derniers mots de la phrase suivante…
… nous ne sommes pas programmés, fabriqués, pour exister de cette manière ; alors, comment faire ? (à suivre)
…
* (Allez-y mollo mollo, vos jouissances coûtent un gaspillage énergétique considérable à la planète ! Et ici, ce n’est pas une histoire de gros sous, il s’agit de savoir comment l’on veut survivre : dans la douleur du cahot ou dans la modération d’une vie économe de son milieu ?)
** Les autres, ceux-là, les différends de vous, les autres vivants, par qui vous pouvez exister : tout organisme vivant, animal, végétal, microbien, etc.
…
Sonagrammes audiométriques :