(parole en marchant – 10 août 2019 à 8h56)

—> 2. « petit chemin » :
—> beaucoup de vent, à filtrer

(le vent souffle fort et prendra certainement sa part dans le discours…)

Nous allons faire comme les grands ; nous allons imaginer cette interview… comme vous étiez… comme si vous étiez une grande célébrité que l’on encense un peu partout et que (à qui) l’on quémande quelques interviews ; que vous nous parliez de vous, que nous diriez-vous de tout cela ?
De tout cela, quoi ?
Eh bien ! Euh ! Voyons donc, j’en oublie mes mots, je suis intimidé ! Votre charisme est intransigeant, très prégnant sur ma personne, je suis ébloui !
Oh ! Arrêter, je vous prie, c’est gênant !
Oui, vous parliez de rencontrer les belles personnes ?
Oui, j’ai dit à un moment, je me souviens qu’il faut rencontrer les bonnes personnes ! Je disais les bonnes personnes… les personnes qui sauront décider en vous un déclic suffisant pour vous faire avancer, mais le mot n’est pas suffisant. Il faut qu’il y ait quelque chose en plus. Alors j’ai rajouté il faut (faudrait) rencontrer les « belles » personnes ! Une bonne personne, ça peut être un sale type (il vous fait avancer et provoque un déclic en vous), ça peut être n’importe qui ; alors que, « une belle personne » c’est quelqu’un qui aurait tendance comme vous le prétendez, là, devant moi, quelqu’un qui vous éblouit (vous charme, vous influence, un esprit sain ou moral, raisonnable, honnête ou incorruptible), qui a un cran au-dessus de vous dans une perception que vous enviez ou que vous respectiez, qui devient en même tant votre… votre maître, votre guide (pendant un moment), même s’il faut se méfier de cette vision, elle peut vous égarer, vous mettre dans une adoration…
3’00 (il s’arrête de marcher à cause d’un Geai, il crie trois fois, est-il une bonne personne ? ; à 3’07, un oiseau au chant plus doux, répond, « truuu truuu truuu ! »)

de 3’00 à 3’14

Ce récit est relié à d’autres racontements, lire :
—> 1. « İl », peregrinatio, livre 4 : 148. idéal onirique, rencontrer les belles personnes & bonnes ou belles personnes
—> 5. « ajoutements », dictionnaire hétéroclite : « les belles personnes »

(parole en marchant – 10 août 2019 à 09h00)
—> beaucoup de vent, à filtrer
—> texte à améliorer

0’07 (chants très discrets d’un ou deux oiseaux, à travers le vent qui ne cesse, des bourrasques par moments…)

de 0’08 à 0’37

zoom de 0’18 à 0’24

zoom de 0’31 à 0’36

1’26
Les oiseaux vous ont coupé le sifflet !
Oui ! S’ils sont les plus importants…
Ce sont eux, les belles personnes ?
Ah ! Certainement ! Pour la plupart, ce sont de belles personnes, ils peuvent avoir des comportements entre eux problématiques, c’est leur vie, elle ne me concerne pas. J’ai un infini respect vis-à-vis de ces êtres-là ; ils m’apportent beaucoup, c’est (ce sont) des gens qui savent s’élever, voyez-vous ! C’est vraiment le cas de le dire ! Ils volent au-dessus de vous, c’est déjà beaucoup ! En plus, ils vous apprendraient bien à chanter, si ce n’est mon oreille déficiente, je pourrais les imiter, c’est déjà beaucoup, ils vous élèvent au-dessus de tout ! Si vous les suivez, eh voilà, je suis trop lourd ? Et comme dans certaines perceptions ou croyances, c’est selon votre point de vue, quand l’on meurt (et que) l’on renaîsse sous une autre forme, c’est pas totalement faux ! J’aimerais goûter à cette vie de l’oiseau qui s’élève dans les airs ; leur vie coutumière ne devrait pas être plus sévère que la nôtre, avec les mêmes embarra ; mais seulement de goûter aux voyages aériens, s’élever au-dessus de tout ça, c’est comme voguer dans les mers, les amoureux de l’eau, des océans, des étendues immenses qui voguent…
4’08 (une forme indéfinie traverse subitement le chemin)
Ah !… Eux le comprennent bien ; dans les aires, c’est un cran au-dessus, vraiment ! Un animal est passé devant toi, tu n’as pas fait attention ! Qui étais-tu toi, ombre noire qui passa devant moi, discrètement ?
5’10
Euh, permettez un instant !
Oui, qui a-t-il ?
Il faut que je me renfroque, mon pantalon est mal attaché !
Mais faite donc ! (il lui tend son bâton)
Permettez !
Aaah ! Vous tenez votre pantalon à l’aide d’une ficelle ?
Oui, on a les moyens qu’on peut ! Une ficelle de coton ! On a tué du coton pour la faire, la tisser, quand je vois ceux qui ne veulent pas s’équiper de cuir, ben pfft ! C’est une tradition millénaire, si elle n’est pas faite (pratiquée) avec excès, elle est acceptable. De toute façon, quoi que l’on fasse, on doit tuer autrui pour subsister, bâtir quoi que ce soit, ce que l’on construit, il faut des matériaux, on puise dans le vivant, toujours, quoi que vous fassiez, on ne veut plus tuer d’animaux, mais ce sont des êtres vivants comme les plantes ! Et les plantes, on ne dit rien pour elles quand on les tue, on les mange ? Il faut se nourrir et le vivant se nourrit du vivant depuis la nuit des temps. Peut-être, les plantes avant nous qui sommes des animaux, elles n’ont pas besoin des autres vies pour subsister, puisque leurs nutriments sont les minéraux de la terre, l’eau, l’air, le vent, le soleil ! C’est un peu différent, mais comme un hasard généreux, la nature décida qu’il doit exister d’autres entités qui se nourrissent des êtres précurseurs, les plantes entre autres, qui (elles) serviront de support aux autres, les animaux que nous sommes ! Donc vous arrêtez de vous nourrir de toute vie, vous mourrez aussitôt ! Oh ! Vous allez mettre un certain temps, mais dans les jours qui suivent vous allez dépérir, très vite, très vite ! Il faut faire des choix, tout le souci est dans la mesure, la juste mesure des choses et la juste part des choses, ce devrait être une des… un des premiers éléments que l’on apprenne à l’école, à l’école de la vie, ce n’est pas à l’école dans (sur) les bancs de classe que l’on apprend cela, malheureusement ! Savoir percevoir le juste équilibre, dans toute votre… toutes vos actions, voilà ! Je ne trouve pas d’autres mots à ajouter ? (vous avez votre quota de parole à rentabiliser pour la gloriole de votre article ? Je vous précise à nouveau que je tiens à ne pas être cité ni nommé, je tiens à mon anonymat absolu, inconnu, je tiens à le rester !)
Oh, c’est bien, c’est bien ! Ça va, on en a dans la petite boîte enregistreuse suffisamment pour susciter quelques commentaires…
Puisque vous allez commenter tout ça ?
Ben oui ! Nous ne faisons que ça, nous qui interviewons sans cesse, nous sommes là pour élever le débat !
Et vous croyez que ceci va élever le débat ?
Ah ! Il va le susciter de toute façon ! L’élever, après, c’est en fonction des gens qui feront partie du débat !
C’est pas faux, ce que vous dîtes ; tout dépend, tout dépend de ceux qui débattent… (long silence pendant la marche, dans le vent)
10’56
Ah ! Du Houx !
Où ?
Le Houx, là !
Ah, ah oui !
Ilex aquifolium, je crois ?
Ah bon ?
Oui !
Ah, vous m’en direz tant !… Les herbes sont hautes ici ?
Oui ! La nature est sauvage vous savez, elle pousse comme elle peut et quand elle peut monter, elle s’élève parfois au-dessus de la tête des hommes, vous n’êtes pas les seuls à dominer, tenter de dominer, il y a longtemps que les arbres vous ont dépassés, vous savez, c’est peut-être pour ça que vous les coupez tant d’ailleurs ?
Oh ! Moi, je ne coupe pas d’arbres, Monsieur !
Oui, mais vos semblables…
12’06
Vous n’en avez pas coupé vous, des arbres ?
Si, ça m’est arrivé ! J’ai toujours regretté cela, je n’ai (n’avais) pas compris, je m’étais égaré ! Mais, je suis semblable à vous, je suis un deux-pattes comme vous, j’ai hérité des mêmes tares que vous-même, avez héritées…
Vous prétendez que nous soyons (sommes) donc tarés tous les deux ?
En partie, en partie seulement, car il y a toujours un moment ou un autre l’espoir qu’une tare, soit amoindrie par un je-ne-sais-quoi qui nous sauverait. Oui, là, j’ai failli marcher sur la plante pour la casser encore plus, eh bien, je l’ai évité par simple souci de respect, ne pas l’amoindrir de mon pas ; c’est une petite attention insignifiante qui se répercute sur toutes mes attitudes prochaines et à venir, ma prise de conscience de ma situation et que je peux faire autrement que d’ignorer la plante que je vais bouleverser un moment, c’est ce qu’on appelle le respect, on respecte ses semblables, parce qu’on ne peut pas faire autrement, mais on respecte tous les autres aussi, en essayant d’y prêter un peu plus attention, voilà ce que signifie ce genre de geste, il doit être présent dans mon esprit tout le temps, de plus en plus, c’est une rigueur morale (il ne voit pas un branchage sur son chemin)…
Là, vous vous êtes payé une branche !
Oui, parce que je ne regardais pas devant moi, toute mon attention était intérieure et c’est bien fait pour moi. Je me suis payé une branche avec tout plein de toile d’Araignée, c’est très agréable. Je suis tout imprégné de (restes de leur toile) fil d’Ariane… et quelques petites Araignées montent autour de moi, c’est réjouissant…
Vous ne les époussetez pas ?
Oh ! Je vais les transvaser de mon corps à la surface du sol à l’aide d’une petite pichenaude que je ferai de mon doigt…
Une quoi ?
Une pichenaude ! Un p’tit coup de doigt !
Ah, tiens ? Nous avons reçu une goutte !
Oui, le ciel est quelque peu humide, il a envie de pleurer, c’est bien ! Tout le monde attend la pluie et j’entends les oiseaux dire « alors ça vient ? » (il rit sourdement)
Ça vous fait rire ?
Oui ! Mais vous savez, on se contente de peu par chez nous. Je dors sur un matelas rapiécé plein de trous, je n’ai qu’un évier en guise de douche, mon logement est bricolé, quelques souris le traversent par moments quand elle découvre une anfractuosité, je vis modestement, savez-vous ! Ah ! Nous allons croiser un deux-pattes, c’est inévitable, il fallait bien que cela arrive avec une voiture, un « vésicule ! » Une machine roulante, comme vous dites…
Oui… Elle avance difficilement sur la route, évite les ornières, c’est amusant ! Nous allons la laisser passer… (le véhicule les croise)
17’52
La machine enregistreuse l’intriguait… C’était une deux-pattes avec sa meute de chiens, je crois bien que c’est les crottes que je vois sur le chemin, celles de ses chiens ; celles de ses chiens, cela correspond au gabarit de ceux que j’ai vus dans l’habitacle du véhicule… (C’était une deux-pattes avec sa meute de chiens, je crois bien que les crottes que je vois sur le chemin sont celles de ses chiens, cela correspond au gabarit de ceux présents dans l’habitacle du véhicule…)
Un mystère élucidé donc ?
En partie, il demande à être confirmé… d’interroger la deux-pattes en question, de savoir si elle les emmène promener (où nous allons)… Ah ! Nous nous sommes trompés de chemin, qu’allons-nous faire ? Descendre, remonter ?
19’30 (le vent persiste !)
Oui, descendons !
Une petite brise du matin, fraîche, cela fait du bien !
20’49
Le temps change !…
21’27
Il est vrai que la petite machine enregistreuse intrigue beaucoup ceux qui me croisent (snif), je l’amène toujours avec moi, elle est moins discrète que la chose que j’utilisais précédemment, plus discrète elle était… Ah ! L’outil nécessite un support, le haut de mon bâton et sa couleur toute noire (à la machine) se distinguent bien au loin. « Qu’est-ce donc ? » se dit-on, ce qui mémorise nos voix, nos sons, hein ? Qu’est-ce donc que cela ? Les vieux ne savent pas encore tout à fait que les bandes (magnétiques) enregistreuses qui défilèrent autour de bobines magnétisées, cela n’existe plus ; maintenant, tout est électronisé à travers des circuits (appareillages où plus rien ne bouge) qui ne bougent plus, où des impulsions électriques sont transmises directement de la chose qui transmet la vibration sonore, le technicien vous dira, l’ingénieur vous dira « ah, vous parlez du transducteur ? » Oui ! Dans le langage courant, on parle ici d’un microphone qui transforme la vibration sonore en vibration électrique, il transforme, il transcrit, et je vais me taire l’oiseau me dit…
24’02 (un chant discret tout triste)
24’18
… il me dit qu’il attend la pluie, « casse-toi ! »
Ah bon, c’est ce qu’il vous dit ?
Oui ! Bon, je n’insiste pas !
25’29
Vous aimez bien annoter vos récits ?
Oui, c’est amusant ! On renvoie une pensée à une autre, déjà appréhender précédemment, comparer un discours à un autre, quand l’on parle de la même chose, c’est intéressant ; on en voit l’évolution, les variations et comme toute chose, la variation c’est ce qui est le plus intéressant sur un même thème. Beaucoup d’individus s’adonnent à ce genre de choses et je dirais même que le vivant dans son entier ne cesse de faire cela : varier sans cesse… Eh, d’une variation l’on en apprend beaucoup. À chaque chant d’oiseau ou de toutes sonorités, de toute façon, il y a la forme qui se répète, mais toujours la nuance est là, qui apportent la petite variation qui fait que la sonorité n’est jamais tout à fait la même, c’est pareil dans tous travaux, même quand dans une industrie où l’on reproduit des pièces manufacturées, toutes les mêmes en apparence, il n’y en a aucune qui a exactement la même structure, il y a toujours une petite variation, peut-être une petite crasse, une petite imperfection, ou une amélioration, qui s’est ajoutée par hasard dans une pièce qui n’est pas reproduite sur les autres copies de la chose manufacturée (comme un composant venant d’une autre provenance), et qui fera que l’acquéreur de la chose en question profitera d’une machine de meilleure qualité ; que les autres (ces derniers) auront (aient) une machine défectueuse, c’est une loterie ! Dans la réplication du vivant vous avez exactement le même mécanisme, on se reproduit, on se reproduit, mais à chaque fois on varie, on varie et dans la variation il y a des variations heureuses et celles qui sont malheureuses. Il y a tellement d’impondérables, que ces variations liées à des facteurs environnementaux, physiques, la radioactivité savez-vous à une grande part dans ces variations. La radioactivité des énergies (éléments) de l’univers, qui sévit en permanence sur terre, et vous-même vous êtes radioactifs puisque vous possédez au sein de vous-même quelques éléments tels que le potassium qui se désintègre régulièrement, c’est-à-dire que l’association potassium des particules qui le composent, cet atome se disloque, se transforme en un élément plus dégradé (comme le sodium ou l’argon), et cette dégradation entraîne une émission radioactive. C’est un phénomène naturel courant dans la nature, et de la vous émettez, si je me souviens bien entre dix et quinze mille becquerels * comme disent les savants, les ingénieurs de la chose, c’est tout à fait naturel, Monsieur ! Alors, si vous mesurez dans la nature des choses qui émettent quinze mille becquerels c’est dans l’ordre du raisonnable, au même niveau que vous, donc vous n’allez pas dire que le lieu est plus radioactif que les autres, il émet sa radioactivité au même titre que vous. Tout le problème est dans la mesure des proportions, si vous avez un million de fois plus d’émission radioactive, là on peut s’inquiéter, c’est trop, mais pour quelques milliers de becquerels, c’est de l’ordre du naturel ! Nous sommes baignés dans ces phénomènes. La lumière est une manifestation électromagnétique de l’univers, une de ses forces. Et si l’on dit que certains sont plus sensibles aux rayonnements électromagnétiques, c’est possible, difficilement mesurable avec les connaissances que nous avons, il y a une part psychologique (et physiologique) là-dedans, de refuser la technologie (probablement). Il est vrai, que l’accumulation de champs électromagnétiques, radio de tous ordres, dans une maison, si vous utilisez les appareillages courants que vous offre moyennant quelques paiements, la société (la vie moderne actuelle, dans son ensemble), il est certain que vous serez baignés dans des champs électromagnétiques plus ou moins intenses selon l’appareillage concerné. Ces machines (portables) pour téléphoner comme l’on dit, à longue distance, émettent des champs radioélectriques assez importants, et il est fortement probable que certains y soient plus sensibles que d’autres, c’est inévitable ! Tout n’est qu’affaire de proportions, trouver la juste mesure à chaque chose, à chaque moment, un équilibre, voilà !
Vous voilà bien savant, Monsieur, aujourd’hui ?
Ben, c’est que les questions qui s’amènent sont de cet ordre…
33’16
La bise est agréable, je ne sais pas si l’enregistrement sera satisfaisant. La fraîcheur faite du bien, profitez-en, elle va devenir rare… vous êtes comme une centrale nucléaire, il faut vous refroidir, car si vous brûlez votre carburant, ben, vous chauffez ! Et plus vous mangez, plus vous brûlez de carburant et plus vous chaufferez. Le fait de vous déplacer comme l’on fait en forêt, dans une balade, élégamment comme ça vous déplacer sans gêner autrui, sinon déplacer quelques plantes comme tout à l’heure, marcher par hasard sur une Fourmi, s’en excuser si on la voit, tout cela dissipe une énergie salutaire, vous videz votre trop-plein !
C’est ce que vous faites en ce moment ?
Oui, à ma mesure, sans être obèse, j’estime trop me nourrir et dois m’éduquer moi-même, à un juste équilibre entre le trop et le pas assez. Me sustenter de la meilleure façon qui soit, c’est très difficile et il n’est nul besoin d’avoir un éducateur, c’est une histoire de volonté, de discipline de vie. Il y a que vous qui puissiez résoudre ce problème et personne d’autre, l’autre peut vous guider, mais il faut user d’une psychologie certaine pour arriver à l’équilibre souhaité…
36’37
La nature patiente, elle attend que le vent transporte quelques pluviosités, on sent cette attente un peu partout. Le vent vient, il dit « ça vient ! ça vient ! »
Vous fait parler les choses naturelles ?
Je tente de traduire, d’interpréter, de transcrire, on fait toujours cela. Il ne dit pas « ça vient ! ça vient ! » avec une parole d’homme, non, c’est un mouvement d’air qui nous dit « voilà les effluves que je t’amène, goûte-les si tu veux, de toute façon tu n’as pas le choix ! » Eh, quand l’orage s’abat sur vous, effectivement vous n’avez pas le choix ! Si vous vous trouvez sous l’éclair et que vous en receviez une partie et que cela vous traverse jusqu’au-dedans de la terre, si vous ressuscitez ou subsistez après cela, vous avez eu beaucoup de chance ; cela vous rendra-t-il plus lumineux qu’avant, c’est pas sûr ? Eh ! Qui sait, parfois quelques hasards vous apportent des éclairements fructueux. Si vous subsistez après cela, c’est que l’éclair n’a pas été très fort ; il était à la mesure de vous laisser survivre, vous avez eu de la chance ! (snif)… Et si vous prenez dans la main une lampe électrique et qu’elle s’allume, c’est qu’une partie de l’énergie que l’éclair vous transmit ne s’est pas totalement évacuée, mais, cette péripétie que j’imagine est une vue de l’esprit, une rigolade, une forme d’humour, cela ne se peut guère, quoique ! Parfois, les mystères de la nature nous apportent de ces extravagances ? Quand l’énergie sera partie de vous, on ne pourra plus la constater, car elle ne sera plus là, aucune mesure ne pourra être faite, sinon à recommencer l’exercice d’un éclair sur vous, mais c’est vous là qui risquerez de ne pas subsister suffisamment longtemps pour pouvoir témoigner. Nous sommes des êtres fragiles malgré tout, même si nous construisons quelques bombinettes extravagantes pour nous entre-tuer. C’est la bombinette qui est dangereuse et l’esprit qui l’a conçu, et ceux qui la lâchèrent, cette bombinette, qui sont dangereux indirectement, une forme d’inconscience plus ou moins partagée. Je médis encore de mon espèce, mais nous sommes capables de ces extrémités, (à) les reproduire fréquemment, encore, maintenant… (le vent enfle)
41’56
Nous allons arriver dans la zone ombragée où il y aura moins de vent, où l’on entendra quelques zoziaux, cachés du vent… Là, un arbre mort éclaté, le pauvre, le lierre est en train de le conquérir (son tronc toujours debout), il fut arraché (abîmé) au moment des coupes, des coupes que firent les deux-pattes, c’est certain ; on le laisse là pour laisser du bois mort debout (offrir une niche écologique à la forêt, comme ils disent), ça prend moins de place…
43’37 (il se mouche)

46’19 (note pour l’écriture de l’ouvrage)

« Ce livre est vierge de tout regard ! »

Début de l’ouvrage, du récit : ceci est un récit long, il est vierge de tout regard autre que celui qui le réalisa, autre que l’entité qui le réalisa, une forme semblable à vous-même, vous qui lisez ceci. En effet d’aucun regard autre que le sien, le rédacteur de ceci s’ingénia à ne laisser cet ouvrage sans aucune correction autre que les siennes. Il sera donc comme un portrait avec ses qualités et ses défauts, et il faudra le prendre ainsi, comme cela, avec cet aspect. D’un portrait, si on le peignait, il y aura toujours quelques imperfections que l’on pourrait améliorer esthétiquement, mais on dévierait de la réalité du portrait ainsi dépeint, ce n’est pas le but ici, on veut réaliser un portrait brut, vierge de tout regard, avec ses qualités et ses défauts, avec ses aspérités et ses douceurs s’il en est, et toutes les variations qui iront avec…
Trouver un en-tête très court, synthétique, exprimant ce que je viens de dire, voilà ! Tenter d’ajouter une petite boîte du début qui pourra s’emboîter avec le reste, comme « des boîtes qui s’emboîtent et se déboîtent », j’aime bien cette image, je ne trouve pas d’autre terme, que « boîte », à ce moment-là du récit. Laisser cela dans la balade du petit chemin, ne pas y revenir, laisser, là, les choses brutes de décoffrage, expression disant bien ce qu’elle veut dire… On y revient depuis quelques balades à ce souci, ce tracas, car malgré tout on approche de la forme finale, petitement, mais sûrement, peu à peu… Et peu à peu, tout autant, se dessine les nivellements de la forme finale, celle où l’on pourrait dire, « cela suffit ! »
51’16
Retourne-toi, que vois-tu ? Rien, derrière moi ! Retourne-toi encore et avance à nouveau !
Est-ce intéressant ce que vous venez de dire ?
Oui, c’est une virgule, une pause de l’esprit, Monsieur, non-mais ! (snif) Dans le portrait, vous disais-je, vous aurez à la fois les belles choses, comme les mauvaises, les insipides et les inutiles, tout ce qui fait qu’un portrait est reconnaissable, envisageable… Qui peut prétendre à la perfection ? À l’ultime précision ? La précision inclut des harmoniques indésirables qui font partie de la musique, enlever les, et vous aurez une mélodie fade sans ampleur, il faut laisser les particularismes légers, tout est dans une sorte d’équilibre, disais-je, comme tout à l’heure, on n’y revient toujours, c’est toujours le même tracas, le même souci, on est encerclé par ce souci, on ne peut faire autrement ! C’est ce que nous demande en gros la vie, hein ! Ne cherchez pas midi à quatorze heures…
53’29 (il se mouche)
… puisque même les snifs, même les moucheries, peu importe (il marmonne) ilpeuyavoirunnouveaumot… on les laissera, c’est amusant ! Et j’adore cette forme d’agacement où le lecteur, s’il en est un, je lui souhaite du courage, devra se taper ces snifs et ces éternuements, quoique rares, comme ces mouchages plus ou moins élégants, cela ajoute au rythme. À tout rythme, il existe une musique, son attrait vous le trouverez si vous voulez, c’est comme les pas ! J’aurais pu mettre (ajouter) les pas, mais c’est dans la prosodie du récit qu’on les trouve, les pas, le rythme des mots s’ajoute à chaque piétinement pas à pas, cela aide grandement au récit, le rend peut-être plus précis, mais il est certain que la nuance, le rythme s’en trouve fortement agréger à ce rythme-là, vous aurez une mélodie inévitable. N’oubliez pas que les mots en dehors de leur entendement, de leur compréhension qu’ils peuvent vous apporter, sont avant tout des sonorités ; des mots, au même titre qu’une note de musique, c’est aussi une musique, des tonalités diverses et graves, aiguës ou médiums, avec une richesse harmonique qui dépend de la voix, si elle est sourde (grave) ou si elle est aiguë, entre ces deux extrêmes vous naviguez. C’est cela, les mots, une musique ! On tente à chaque fois, dans le récit, cette mélodie, oh, je ne dis pas qu’on arrive, souvent c’est raté, mais par moments cela fonctionne, et le principal, oui, c’est que cela vous convienne ! Euh, le reste n’est qu’une appréciation, une critique qui dans ce récit ici, n’entre pas en ligne de compte, puisque ce n’est nullement notre souci. Autrui, d’autres que vous, toute forme vous ressemblant des deux-pattes donc, nous ne nous en soucions guère puisque nous n’arrêtons pas de médire d’eux, et de leur travers. Eh, nous, je me répète encore, nous pouvons nous permettre de les critiquer étant deux-pattes nous-mêmes, cela nous est facile, car on a tous les travers, tous les défauts, comme les qualités que l’on décrit ; nous en sommes aussi les possesseurs, le possesseur au même titre que les autres. N’y voyez, dans ce récit, aucune tentation de s’élever au-dessus des autres, ce n’est qu’une manifestation d’un vivant qui crache toute sa bile, parce qu’il ne peut pas faire autrement, puisque c’est une commande qu’on lui passe au-dedans de sa tête ! Eh, si je redis cela, c’est pour m’en convaincre, euh, je n’arrive pas de toute façon à m’en sortir, et que cela n’est pas bien grave, puisqu’on te le demande ainsi (snif), va donc jusqu’au bout ! C’est un travail comme un autre, nécessitant une solitude presque exemplaire, une misanthropie accrue, par conséquent ! Évidemment (snif) ! Médire des autres que soi, médire de ces formes qui vous ressemblent, il est évident que cela vous amène plus ou moins à détester vos semblables, ou du moins, d’avoir de plus en plus de mal à supporter (snif) toutes nos tares, et quand on vieillit quand on regarde sa vie, voir que l’on ne fut pas forcément meilleure que les autres. Qui n’a pas eu un jour, des petitesses, des manques de délicatesse ? D’en être conscient, c’est déjà une demande d’excuses, l’acceptation de ce que l’on est, ni exemplaire ni parfait on a fait ce qu’on a pu, à la mesure de ce qui nous construit. De toute façon, c’est ce que vous demande la vie… Vous êtes programmés (afin) d’agir ainsi, pour agir ainsi, alors, impossible de se défiler… Le vent s’est calmé ?
Oui, et la pluie n’est pas encore là, on ne sait même pas si elle va arriver, cela passe à côté en haut en bas, mais ici, nous sommes épargnés, je dirais qu’on serait presque vexé…

* (Le becquerel [symbole : Bq] : unité de dégradation par seconde d’un élément naturel émettant de la radioactivité)

(parole en marchant – 10 août 2019 à 10h02)

—> 2. « petit chemin » :
—> beaucoup de vent, à filtrer

… (il marmonne) que l’on n’usait pas par ici, on ne demande pas un ouragan, un tsunami…
0’08 (il se mouche, le vent est très présent)
Même légère, on demande une pluie…
Oh, elle arrivera bien, mais vous savez, nous sommes impatients ! Et « la patience est d’or », dit le proverbe…
Effectivement, les oiseaux s’endorment, les bruits sont très discrets… et insidieusement peu à peu, je ne sais si cela va se réaliser de mon vivant, nous allons voir les choses se transformer à la mesure de ce que nous avons fait, parce que la nature change tout le temps, des bouleversements se produisent peu à peu, assidûment, cela vient, cela monte comme le vent…
2’44
Que voyez-vous dans les sonorités et les sonagrammes, que vous nous présentez chaque soir, rapporter des sonorités mémorisées précédemment ; ces images que vous nous montrez, que pouvez-vous nous en dire ?
Que certaines images, si l’on sait y regarder, en zoomant sur les choses les plus délicates et discrètes, c’est de trouver fréquemment des surprises. Nous traversâmes des sonorités, sans nous en apercevoir, d’une élégance f… f… folle ! Des virgules, des déclinaisons à n’en plus finir, outre celles des oiseaux, la nature elle-même dans sa frivolité nous apportait à travers le bzzz d’un Moucheron passant près de la machine enregistreuse, comme en ce moment, ajouter d’un éclat d’aile d’un grillon passant par là, où vous le frôlant par inadvertance, une stridulation fugitive, un branchage qui tombe, le bruit de craquements de vos pas sur le sol, tout cela ajoute parfois des images insolites ; sans parler d’harmonie, mais des merveilles visuelles ; ce qu’ils vous montrent (les sonagrammes), les merveilles ! Et l’on zoome un peu trop, et cela disparaît ! Vous reculez, et cela réapparaît, tout n’est que nuance et distance. Le juste regard, au bon moment, au bon endroit, une harmonique fugitive de la chose naturelle, cela se produit perpétuellement, les particules élémentaires de la nature, celles que l’univers nous apporta et qui nous construisent, sont en permanence en train de produire ce genre de stratagèmes, et je suis prêt à comprendre, concevoir, que la chose vivante est un de ces éclairs, une de ces harmoniques qui s’est produites (construites) et qui se réalisent encore en produisant une animation à travers différents processus, de quelques algorithmes physiques que l’univers nous apportât, qui firent que les choses s’animèrent ici, dans ce que nous en comprenons, le vivant en nous !
7’11 (il se mouche)
10’05 (chant d’oiseau, un Faucon crécerelle, à vérifier ?)

Sonagrammes audiométriques :