(parole du soir – 8 sept. 2019 à 22h56)
—> fragilité, art poétique désuet
—> 1. « İl », livre 3, 95. c’est fragile une vie !
—> relier à philosophia vitae
C’est fragile une vie !
Aujourd’hui, j’ai écrasé par mégarde une fourmi,
Pendant que j’ai placé, est-ce…
Pendant que j’épluchais cette pomme, elle est sortie d’un petit trou, elle mangeait, elle la mangeait, c’était son fruit qu’elle avait choisi…
C’est fragile une vie !
Quand j’ai ouvert la porte, j’ai vu derrière le rideau, un petit papillon de nuit, attendre la nuit, attendre le soir, posé contre le mur, ne faisait aucun mouvement pour qu’on ne le voie, on ne le repère (pas). J’aurais pu, d’un doigt, l’écraser, je ne l’ai pas fait, je n’en avais pas envie…
Oui, c’est fragile une vie !
Hier encore, une abeille est rentrée dans la maison, elle tournoyait autour des aliments que je préparais, cela sentait bon, je l’écartais d’un geste, elle revenait, puis voyant bien qu’elle gênait, je réussis à ouvrir la fenêtre sous l’évier au-dessus de l’évier, pour qu’elle s’en aille. Elle a compris, je l’ai poussée un peu et elle est partie par la fenêtre ouverte.
Oui, c’est fragile une vie !
L’autre jour, encore, me souvient à un moment, trébuché sur un être que l’on avait rudoyé… voyez bien, qu’on avait battu, il était amoché, un œil fermé, il ne râlait plus, son mal était parti, il devait se soigner.
Oui, c’est fragile une vie !
Et que devrais-je dire pour moi-même, cesser de souffrir, de toutes les sortes de souffrances, c’est un désir aussi. Et puis encore, d’autres jours où avec précautions, je marchais dans les chemins, dans la forêt, sur quelques plantes qui se pliaient sous mon passage, je m’excusais pour ne pas trop les ennuyer, m’écartais parfois ; je pris conscience qu’il était nécessaire d’avoir cette conscience (patience), cette attention à l’autre différent de moi, il subsiste autant que moi sur cette terre ; pourquoi devrais-je l’abattre, le couper, le détruire systématiquement, un petit effort à faire (sur moi)…
Oui, c’est fragile une vie !
Il prend au minéral, quelques nutriments qu’il nous donne, l’arbre, de son fruit, et autour de celui-ci tout le jour à cette saison, je ramasse quelques pommes tombées pour en faire quelques compotes que je donnerai à qui en voudrait bien… Même ce fruit tombé par terre, devrais-je le prendre délicatement, déjà, il se trouvait occupé par quelques becquetés d’oiseaux juste avant mon arrivée, des fourmis, quelques guêpes au-dedans, un ver aussi, parce qu’il la fit tomber cette pomme. Comment faire si je la prends, qu’il reste encore de quoi me nourrir au-dedans, j’en écarte l’abeille, la fourmi, le ver, l’oiseau, cette pomme prise en (sans) partage.
Oui, c’est fragile une vie !
Et à cause de cela, nous devons apprendre cette délicatesse offerte à l’esprit, un partage de ce qui nous donne vie ; partager avec quelques altérités le monde tel qu’il est et faire, avec !
Alors oui, la fragilité de cette vie que l’on pourrait y voir, c’est aussi sa force, cette force qu’elle nous donne, à régurgiter ce nouveau savoir, il me vient au-dedans de moi et que je vous crache là dans cette sonorité…
…
(parole du soir – 9 sept. 2019 à 0h21)
—> fragilité
C’est fragile une vie ! Pourquoi faut-il que j’écrase cette araignée ? Et je vois qu’elles sont partout ?
C’est fragile une vie !
(poursuivre sur la vulnérabilité des extrémistes de tous bords…)
…
(ajout 9 sept. vers 15h30)
Ça fait n’importe quoi aussi, une vie !
Regardez ce soldat tirer à vue sur un ennemi. En face, on canarde avec les mêmes arguments ; tout cela à cause de quelques imbéciles usants d’un pouvoir méprisant, pour des chamailleries vaines, ils réussirent à corrompre le pauvre bougre au fond de sa tranchée, à l’illusionner d’une victoire s’il tuait l’ennemi présupposé, « en face ! »
Qui le dira encore, « c’est fragile une vie ! »
Dans les sols, le vermisseau endure tant bien que mal, se résigne à supporter bombes, mines et fracas, nous le rend en mille morceaux.
Alors, oui, c’est fragile une vie !
Même dans les décombres, elle s’égrène et laisse pousser, toujours à la fin des combats orduriers, quelques fleurs pour parsemer vos champs d’horreur et les tombes de vos soldats !
Finalement, ce n’est pas si fragile, une vie ! Puisque après, toujours, elle renaît de quelques fruits…
(ajout 11 sept. vers 14h00)
Que l’on t’abatte un jour, découpe et mange, détruit toujours, demain tu renaîtras autrement, sans ce souvenir immédiat de ce que tu fus auparavant ; à travers une éclosion imprévue, avec au fond de toi la petite logique, le mécanisme, la génétique, ce par quoi tu t’animes, vis, crois, régresses, meurt et renaît comme une proie offerte aux autres, ceux qui te broieront ; eux-mêmes seront broyés, n’ayez crainte, dans ce partage-là c’est à chacun son tour…
Fragilité toute relative de la vie… qui pour survivre, ne cesse de renaître incessamment…