(parole en marchant – 22 oct. 2019 à 15h52)
—> 2. « petit chemin » : mourir en forêt
De son geste condescendant, comme il vous disait, et voulait en finir ici, l’arbre y mit du sien, grâce à une de ses grosses branches mortes qui ne tenaient que par quelques fibres encore tenaces (snif), il (ce dernier) appela la rescousse du vent (snif) pour en finir de cet épanchement, embranchements. Une légère bourrasque suffit au moment de son passage à lui, la branche craqua et tomba comme par enchantement pile-poil sur sa tête dégarnie. Elle était suffisamment grosse (la branche), pour qu’il tressaille et s’abatte en même temps que la branche morte ; lui aussi suivit ce chemin (snif) (du repos éternel). Si on lui raconta (racontai) cela auparavant, comment il finirait, il en serait enchanté de cette manière, qu’on lui a fait (préparée), exprès pour lui… Sur son passage, la nature en avait fini avec lui, ne restait qu’à dégarnir ce corps velu, reprendre ce qui lui permit d’exister, le redonner aux autres, tous les êtres qui ne sont pas de sa forme, ceux habitués comme la mouche, comme le scarabée, à décortiquer les corps en décomposition ; tout ce petit monde insignifiant se mettait peu à peu (snif) en ordre de marche, et tranquillement comme à leur habitude (snif), (ils) s’en allèrent le dépecer goulûment (snif), pour que l’on ne l’oublie (pour qu’on l’oublie), pour que l’on ne l’oublie (pour qu’on l’oublie) jusqu’à la fin des temps… (version : tout ce petit monde insignifiant se mettait peu à peu [snif] en ordre de marche, et tranquillement comme à leur habitude [snif] ils s’en allèrent le dépecer goulûment [snif], pour qu’on l’oublie, pour qu’on l’oublie jusqu’à la fin des temps…)
C’est gai, votre histoire ?
(snif) Oui, mais, nous disons cela parce qu’il trouve cela charmant, Monsieur ! Alors, euh… nous lui devons bien ça (snif), nous qui l’avons fait naître dans « ce monde pourri » comme il dit. Il mérite bien cet enchantement, cette gaîté de l’âme ; mort par la branche d’un arbre, tombée sur son crâne, on ne peut rêver mieux…
(version)
De son geste condescendant comme il vous disait, et lui, voulant en finir ici, l’arbre y mit du sien ; grâce à une de ses grosses branches (à moitié morte) mortes qui ne tenaient que par quelques fibres encore tenaces (snif), ce dernier appela la rescousse du vent (snif), pour en terminer de cet épanchement, embranchements. Une légère bourrasque suffit au moment de son passage à lui, la branche craqua et tomba comme par enchantement pile-poil sur sa tête dégarnie. Elle était suffisamment importante cette branche, pour qu’il tressaille et s’abatte en même temps qu’elle, elle aussi suivait ce chemin (snif) du repos éternel. Si on lui avait raconté cela auparavant, du comment il finirait, il en aurait été enchanté de cette opportunité du hasard préparé exprès pour lui ? Dès lors, sur son passage, ici, à cause de ce hasard bien venu, la nature en terminait avec lui, ne lui restait qu’à dégarnir ce corps velu, reprendre à sa forme ce qui lui permit d’exister, le redistribuer aux autres, tous les êtres qui ne sont pas de son genre, ceux habitués comme la mouche, comme le scarabée, à décortiquer les corps en décomposition ; tout ce petit monde insignifiant d’apparence se mettait peu à peu (snif) en ordre de marche, et tranquillement comme à leur habitude (snif), ils s’en allèrent le dépecer goulûment (snif), pour qu’on l’oublie, pour qu’on l’oublie jusqu’à la fin des temps…
C’est gai, votre histoire ?
(snif) Oui, mais, nous disons cela parce qu’il trouve cela charmant, Monsieur ! Alors, euh… nous lui devons bien ça (snif), nous qui l’avons fait naître dans « ce monde pourri » comme il dit. Il mérite bien cet enchantement, cette gaîté de l’âme ; mort par la branche d’un arbre tombé sur son crâne, on ne peut rêver mieux…
…
(parole en marchant – 22 oct. 2019 à 15h59)
—> 2. « petit chemin » : mourir en forêt (suite)
Quel festin ! Aujourd’hui, le mets sera copieux ! D’un apparent malheur pour certains, vous en ferez toujours un bonheur pour d’autres. Une grosse masse comme ça à dépecer, quelle merveille ! Ils vont pouvoir s’en délecter plusieurs jours d’affilée, peut-être des mois ? À moins qu’on le trouve et qu’on l’enterre (avant) ? Alors ce sera le ver de terre, les petites bactéries mangeuses de chair qui s’en occupent. De toute façon, de toutes les manières, il sera dépecé, sa forme n’a plus de raison d’être et il est inutile de s’en plaindre.