(parole entre deux sommeils – 8 nov. 2019 à 1h34)

—> 3. « singes savants », philosophia vitae : de l’origine du racontement et de sa mémoire
—> version corrigée

(à corriger beaucoup d’incohérences et de redites : simplifier)

Les anciens, aux époques archaïques, avaient déjà pressenti la nécessité de ce moment ultime, où notre monde, notre univers, apparaît et où tout devient ! Avant, nous n’en savons rien… des autres univers, s’il en eut, nous les ignorons ! Ce que nous percevons, c’est que notre univers commença à un moment. Depuis longtemps, des semblables à nous-mêmes l’ont perçu, l’ont défini de la sorte ; il semblerait que cela se passa ainsi : à un moment, tout commença, par on ne sait quelle conjonction ? Des éléments qui nous constituent, l’univers actuel, la matière et le vide, la lumière (après) et toutes les particules qui nous assemblent, la biologie qui en est la conséquence, tout cela commença il y a fort longtemps ; nous en sommes le résultat, un résultat parmi d’autres. Cette perception de ce monde, nous n’en comprenons que peu de choses, une partie infime ; de là où nous sommes, nous n’en percevrons pas au-delà d’un certain horizon. Au-delà de cet horizon… au-delà de cet horizon, nous ne voyons rien, nous ne percevons rien, nous ne pouvons qu’imaginer ! Ce que nous savons ou pressentons, c’est qu’il n’y a pas un vide immense, il n’y a pas « rien », il y a autre chose, que nous ignorons.
La persistance de ces débuts et des premiers éléments que nous arrivons à définir, nous arrivons peu à peu à en construire le mécanisme et à en reproduire des trajectoires plus ou moins essentielles.
Donc ce mécanisme nous constitue, il nous forme ; que pouvons-nous en dire de plus ? Que nous sommes un assemblage de matières animées d’une biologie qu’on appelle le vivant, et ce vivant s’interroge sur ce qui le conçoit, à travers ce qu’il en perçoit, il tente d’élaborer des hypothèses, des théories, il veut comprendre quelle est l’origine de son monde ; alors, où ce monde le mène-t-il ? A-t-il acquis un déterminisme précis, le prédestinant à une existence particulière dont il ne connaît rien ni les prémisses ni le destin qui lui sera accordé ? Ce que nous savons de notre biologie, où nous en sommes, un assemblage de matières, d’éléments fondamentaux de la vie, en grande partie bactériens, qui nous assemble et nous désassemble à un moment précis de l’évolution de notre propre mécanisme existentiel, et nous recombine en permanence, en formant des entités que nous appellerons des êtres ; des êtres vivants qui s’assemblent et se désassemblent en permanence à travers divers mécanismes, dans le mouvement, se propagent sur la planète, s’affrontent, subsistent, survivent, se nourrissent, s’entre-mangent, constituent une variété extraordinairement riche d’êtres tous différents ; même les plus semblables ont dans leur comportement (acquis) une différence. Tout cela forme notre univers immédiat. Eh, dans cet univers nous ne sommes qu’un élément du puzzle ni le plus évolué ni le moins évolué, en fait cela ne veut rien dire, une pièce parmi d’autres. Notre existence, nous la devons au reste (c’est-à-dire les autres, nos colocataires), sans ce reste, nous ne sommes rien, nous n’existons pas. Notre situation, notre persistance, nous lie aux autres vivants, ils complètent, permettent notre survie ; si bien que nous pouvons dire que la vie dans son ensemble, dans quelques entités que nous prenons, au-dedans d’elle, ne peut se concevoir que globalement ; si elle doit se déplacer [pour survivre], de quelques éléments que ce soit d’elle-même, cela ne se pourra, que dans un déplacement de son univers en entier, avec son biotope particulier, qu’il lui faudra en permanence maintenir partout où la vie se propagera. Sans cesse, elle devra s’adapter, mais tout en reproduisant les mécanismes existentiels, essentiels de ce qui la constitue, en maintenant son biotope si particulier autorisant sa subsistance. Une partie de ce monde bactérien est lié à nous, comme nous nous sommes liés aux bactéries, ces êtres infimes nous forment, ils sont l’essentiel du vivant, qui permet le développement d’être multicellulaire plus visible, important en taille, plus à notre échelle et que nous arrivons à percevoir. Des bactéries, nous n’en percevons que les agglomérats, quand elles deviennent fort nombreuses, formant des masses visqueuses apparemment uniformes, mais extrêmement riches. Nous sommes issus de ce monde infime et notre complexité est liée à l’infime. Nous sommes si peu de chose par rapport à cette infime, il nous habite en majorité, il nous constitue en majorité. L’élément particulier, cellulaire, correspondant à nous-mêmes n’occupe que 10 % de notre propre corps, le reste est uniquement occupé par ce qu’on appelle les procaryotes, les bactéries, des virus, des archées, des êtres que nous ne percevons pas, et dans ce microcosme nous constituant, permettent la subsistance de ce que nous sommes ; nous faisant percevoir, entrevoir que dans l’histoire, nous ne sommes que peu de chose. Et notre déterminisme propre, notre intelligence propre, est étroitement lié aux êtres infimes qui nous composent et permettent notre animation, notre mouvement, notre intelligence, notre développement et notre croissance. Le propre développement d’un être tel que ma forme, dans l’expression qui est la mienne, de ma voix, est le résultat de probablement un déterminisme qui désire exprimer ce que je suis en train de dire ; ou dans la superficialité de ma perception, qui n’est pas profonde, dans cette émergence, cette fine pellicule, où je perçois les choses, n’a aucune profondeur, quelque chose me dit, insinue cette parole pour que je l’exprime, la verbalise, la mémorise et la définisse à travers des termes, des mots, des significations, pour qu’elle reste comme une information possible à exploiter pour demain. Elle s’ajoute aux innombrables commentaires, expressions d’autres êtres semblables à moi-même, qui chacun à leur tour ont déjà, expriment en même temps que moi, ou exprimeront plus tard des propos analogues ou différents, mémorisés pour que l’information subsiste, voyage à travers le temps, pour avancer, seulement avancer. Nous n’avons pas autre chose à faire que d’avancer dans le temps, nous mouvoir dans l’espace, dans cet univers ; nous ne cessons de bouger, d’évoluer, de nous nourrir pour vivre, naître et disparaître, naître et mourir. Eh, notre mort appelle la recombinaison d’un être semblable ou différent, rien n’est perdu, tout est toujours repris, réutilisé, dans ce principe ; chacune de ces particules, nous constituants, à quelque échelle qu’elle puisse être, va probablement conserver l’information des éléments qui la constitua, dans le grand ensemble que nous formons, un être multicellulaire composé d’une myriade d’éléments infimes, particulaires. Chacun de ces éléments infimes, qui composent l’univers, possède probablement en leur sein l’information de leur constitution, de ce qu’ils ont traversé à travers le temps, de ce qui les combina. Cette information (cette mémoire de ce qui fut), qui n’a pas de physique, que nous pressentons immatériel, doit bien se loger quelque part dans un quelconque univers, celui qui nous supporte ou un univers parallèle dont nous ignorons tout. Peut-être est-ce une part de la matière invisible que nous pressentons aussi à travers nos théories récentes, cette matière noire indécelable, ne serait-elle que de l’information, une somme de perceptions ? L’histoire de l’univers garde la trace d’elle-même, comme un trait de lumière possède l’information de ce qui le constitua en se déplaçant indéfiniment dans l’univers, jusqu’à des limites indéterminées où nous n’en percevons pas les limites, nous ne sommes qu’un point indéfini dans ce mécanisme, sans dimension, sans échelle propre ; quelque part, la persistance de notre existence ne se révèle qu’à travers la transmission de cette mémoire immatérielle de ce que nous fûmes au départ, sommes actuellement, et deviendrons plus tard dans ce perpétuel mouvement des choses.
À partir de ce raisonnement m’apparaissant primordial m’est venue une idée, ou plutôt, l’on m’a insinué on ne sait quel mécanisme, il dépasse l’ordre du divin qui n’est qu’une perception réduite des choses, cela va bien au-delà ! J’ai confiné ce raisonnement, parlant de ce qui nous constitue, à travers une histoire, celle que l’on me fit élaborer, insinuer au-dedans de ma tête, elle conjugue les perceptions d’un monde environnant, celui des êtres autour de moi, des formes qui me ressemblent. Et celles qui se distinguent de moi, cette altérité conjugue la mémoire de ce que je fus naguère, ou perçut naguère, et comprit plus tard, pour constituer une somme d’histoires, de perceptions, d’affects, ont été réunies pour former ce récit global, cet ouvrage indéfini. Nous, ayant tenté de vous faire comprendre le mécanisme qui s’ingénie au-dedans de ma tête pour vous amener cela de la sorte ; on peut commencer maintenant, à partir de cet instant, le racontement, le long racontement des perceptions successives qui s’élaborèrent au-dedans de ma tête.
Pour pondre un pareil racontement, nous procéderons à l’envers, nous ne commençons pas par le début, mais par la fin, car ce que… ce qui vient d’être dit ce sont les dernières paroles du récit ; ce qui vient après, c’est ce qui fut compris avant ! Nous faisons découler le temps à l’envers, jusqu’à atteindre un commencement, « le premièrement » du récit, où se déroulent de multiples histoires et elles pourraient très bien se passer à n’importe quelle époque. Elle n’est que le mimétisme d’un racontement possible, peu importe sa forme, sa maladresse, son incompréhension. Il ne s’agit pas ici d’une quelconque romance ni d’une historiette ou de quoi que ce soit d’autre, correspondant à une idéologie, un racontement figé à travers des concepts déjà élaborés naguère. On casse tout cela, on tente quelque chose, on laisse une trace, peu importe la trace, il y aura probablement beaucoup de déchets, mais ce n’est pas notre souci, il suffit d’avancer ! De tenter de comprendre ce qui nous anime, de tenter de comprendre quelles sont les choses, et quelle est notre situation à travers des personnages emblématiques qui ne sont un racontement ni de moi-même ni de quiconque de précis. Ils n’ont pas de nom pour ne contrarier personne, ils sont la représentation hypothétique de quelconques possibilités d’existences, à établir ici ou là, d’êtres ayant existé, existant encore ou pouvant naître plus tard. Des notions temporelles ont été enlevées véritablement, peu importe que cela se soit passé il y a un an, dix ans, cent ans, mille ans, avant ou après cet instant, là où je rédige ce récit, voilà, c’est tout !

(parole entre deux sommeils – 8 nov. 2019 à 2h02)

—> (C’est le complément du texte précédent !)

Avant, donc, nous n’existions pas !
Avant il n’y avait pas de mots, il n’existait pas ce monde tel que nous le concevons aujourd’hui, il n’y avait probablement rien de comparable à l’univers actuel, puisqu’il n’existait pas, il y a beaucoup d’ignorance, l’ignorance de cette époque…
Puis, notre univers apparut, s’y élabora des astres à un endroit précis, ici, sur cette planète, pour arriver à nous concevoir, nous, infime partie du vivant, le vivant dans son entier. Peu à peu émergèrent parmi ces êtres vivants des entités extrêmement diverses, dont une, dont je suis une des formes le représentant, exprime ce monde, cet univers à travers des termes, des mots préétablis, que l’histoire d’un langage me permet d’exprimer ici ! C’est un langage de mots, de vibrations sonores, d’abord ! Une parole ! Qu’il me faudra transcrire ensuite pour la coucher sur du papier ou dans des formes (mémoires) électronisées, à travers les technologies modernes, les mécanismes de ce monde où je suis apparu, un parmi d’autres, indépendants des autres ; des autres formes lui rassemblant, mais des autres formes, surtout, ne lui ressemblant pas, mais qui l’habite en grande partie ; mon logement propre dans la forme qui m’anime occupe à peine 10 % de mon corps ; ma génétique propre n’occupe que 2 % de mon corps, le reste (en dehors) de ces 10 et 2 %, appartient à des êtres qui m’habitent et qui me permettent d’exister. Je ne suis donc pas seul, et ma conception, ma parole, mon existence et mes actes sont étroitement dépendants du bon vouloir, du bon désir des êtres qui font partie de moi. J’obéis à un mécanisme inventé il y a des milliards d’années sur cette planète ; il est bien évident, à mes yeux, que l’entité que je représente ne peut appréhender cette histoire dans sa totalité, celle du vivant, de la matière et de l’univers. Ici, nous allons seulement tenter d’en aborder quelques points, de ce que nous avons remarqué, notre affect l’exprima à travers un ressenti et nous y avons mis quelques mots, quelques phrases, quelques discours, voilà…