(texte manuscrit – 23 oct. 2019 vers 18h00)
—> 3. « singes savants », considérations philosophiques : information, équilibre, homéostasie, perception
Postulat initial :
Du premier déplacement, de la nécessité de maintenir un état, sa persistance, en recherchant les éléments permettant cet état même des nutriments (sans doute) pour atteindre un équilibre, une stabilisation (la première homéostasie archaïque).
Le premier déplacement serait né de cette nécessité. Ensuite, nous pouvons facilement concevoir que les premières briques du vivant soient apparues fortuitement en divers lieux, dans des contextes variés ; cela a apporté une variation dans la stabilisation de leur persistance, une adaptation au cas par cas, exploratoire, d’échecs en réussites heureuses et fortuites. La mémoire des adaptations heureuses semblait être le facteur premier de la persistance (puisque nous en percevons quelques bribes arrivées jusqu’à nous, la génétique de chaque vivant contient ces plans de fabrique d’elle-même, ils en sont la preuve qu’il y eut des réussites tout de même).
De comprendre la raison de préserver cette information, obéie à une volonté de pérenniser un avenir, une suite : « je garde en mémoire ce qui me permet de survivre ! »
Ensuite, les différents modes de duplication du vivant coulent de source, ils sont autant diversifiés par les types des contextes, des lieux nécessairement différents, jamais exactement identiques.
Cette interaction, entre le milieu minéral (la croûte terrestre qui nous supporte) et les premiers éléments d’une biologie complexe s’y développant, où tous les possibles sont autant d’explorations effectuées, malgré la certitude que la plupart des explorations, des expérimentations, furent avortées et que parfois des aboutissements heureux furent tout de même possibles, favorisant un essor pérennisable.
Tout le souci reste à comprendre pourquoi il y eut cette « volonté » de maintenir un état, une persistance, et sa pérennisation dans le temps. L’idée d’une exploration naquit probablement à ce moment-là ? Les origines semblent dépasser le cadre du vivant, il obéirait plutôt à une nécessité de complexification de la matière et de ses associations, le hasard y serait pour beaucoup. Les théories quantiques tentent d’en comprendre l’origine. Le phénomène originel du vivant est si ancien que la souvenance de sa constitution fut oubliée, trop de choses à retenir sans doute, les débuts ne sont plus dans le souvenir, mais dans une vague idée des premiers instants, du déplacement initial ; son but et sa raison restent encore obscurs.
(ajouts du 7 nov. 2019 à 10h30)
Même en relisant le texte précédent, j’éprouve la sourde sensation de m’approcher d’une perception essentielle sans pouvoir l’atteindre réellement. La réalisation de ce désir semble obéir à un pur mécanisme de tranquillisation biologique dans un contentement désiré, celui d’un esprit en quête d’un absolu où l’ego joue un rôle souvent délétère dans un affect à résorber et bien souvent démuni d’un « moi » infâme. Le principe même où se côtoie une nécessité biologique d’équilibre visant à stabiliser l’être et le désir d’atteindre un inconnu pratiquement impossible à atteindre, ce désir du mouvement, du voyage ; avec la nécessité de maintenir ce qui le pérennise, la conservation de la forme, l’entité ainsi constituée a besoin de cette « homéostasie » pour survivre. En même temps, il y a la conscience que si nous atteignons cette absolue comme une sorte d’éveil ultime, il n’y aurait plus rien à attendre de la vie ; sinon quoi, mourir, laisser la place ? La vie ce serait donc ça : « cette quête d’un absolu ? » Absolu irrésolu, le vivant se perd en brûlant tant d’énergie pour rien, elle cherche et ne trouve pas, c’est dramatiquement vrai quand nous voyons nos semblables se perdre dans des quêtes absolutistes systématiques, pouvoirs dictatoriaux les plus divers, comme ceux-là, religieux, militaires ou financiers, de l’argent roi ; la quête de richesses accumulées, la quête des territoires, accaparés sans cesse, sans pouvoir s’arrêter, de la domination d’autrui, comme de la quête du savoir, de la vérité, de l’exploration scientifique, philosophique, etc. ; toutes ces parcelles désirées sans arriver à les unir à cause de leurs antagonismes, leurs répulsions systématiques ; un désir équivalent existe dans les sciences décrivant l’infiniment grand et l’infiniment petit, des théories où les lois sont tout aussi antagonistes que deux religions distinctes. L’impossibilité apparente d’unifier tout cela, en une perception englobante où tous les possibles seraient convergents, parce que la vie est multiple et ses choix inconciliables à cause de ce fait précis, elle cherche par tous les bouts, un absolu hors d’atteinte, l’origine de ce qui la créa, à l’origine de tous les univers, la substance primordiale de toute création permettant son invention.