(texte manuscrit – 27 déc. 2019 de 14h à 19h30)
—> ajoutements, préambules débutants ou autour et sur le récit, livre des préalables
—> parcours d’une mémoire, trouver un langage
Lire entre les lignes, là où se trouvent les manques…
Il fallait donc trouver un langage, une écriture, un mouvement des bras irréversibles, irrésistibles, irrépressibles, la nécessité de transcrire quelque chose. D’une écriture ancienne devenue désuète, à renier, trouver un palliatif dans un nouveau langage irrépressible (viscérale) ; une agitation nerveuse du poignet, pour que l’on extériorise du mouvement, que cela sorte, peu importe comment, peu importe quoi, les expressions précédentes n’étaient plus à la hauteur. Ce fut d’abord ce dessinement irréfléchi sur la base d’un visage emblématique, puis ce fut de varier indéfiniment avec ce canevas, trouver une multitude d’expressions, en partant presque toujours d’un premier trait, de la face ou du sourcil, varier le profil, œil, nez et bouche, jusqu’au cou, et s’arrêter là ; varier les formes dans des grimaces retrouvées, le mouvement de la bouche, la voix muette du dessin, la sensation d’une élocution insaisissable sans vibration de l’air, un silence, une alerte ? Non, rien n’est né de l’inerte, il fallait une impulsion, mais laquelle ? Alors, dévier et revenir aux traits essentiels ; tenter de trouver au-dedans de cela un nouveau langage, un nouveau partage.
Mais, au bout, rien ! Un fourvoiement de plus, une chute brutale, le corps en alerte, les viscères ulcérés par des obturations excessives à déboucher, elles apportent la maladive intempérie, le lit d’hôpital ; de multiples opérations pour déboucher les occlusions des organes, la caillouteuse obturation et lui ôter une misère à ce corps démuni, une sorte de drame cloué sur une coucherie aseptisée, vaincre le mal, attendre qu’il se fasse la malle !
Et trouver à nouveau un tout autre langage, nettoyé, rénové, revenir à une écriture faite de mots ordinaires et variés sur des phrases lapidaires, la forme nouvelle du langage, se ressaisir, de nouveau, réfléchir à ce qui vous vient…
(ajouts et version)
Toutes les émergences du corps, n’y trouvant rien à cette expression du geste maladif et répété d’un visage (portrait) insuffisant…
Pour tout dire, ratisser tous les champs, à savoir, d’un visage, quoi dire d’un monde sans âge ? Ah ! Vous voilà guéri ! Vous êtes prêts pour une nouvelle expression, pour trouver à nouveau un tout autre langage, nettoyé, rénové, la pelouse de vos affects à nouveau démise ; revenir à une écriture faite de mots ordinaires et variés sur des phrases lapidaires, la forme nouvelle du langage, se ressaisir, de nouveau, réfléchir à l’inspiration du moment, oh ! Et puis non ! Ne plus réfléchir, laisser venir, tout mettre, ce qui vous vient, le bon comme le mauvais ni l’irrépressible envie de transmettre, ce par quoi l’on vit ; une idée saugrenue quand on y pense, et puis s’étiole l’idée d’y réfléchir intensément, de juger cette prose irréfléchie n’est plus à l’ordre du jour ; laissez-la venir à profusion, cette entente, veillez à transcrire la chose plus qu’il ne faudrait, au-delà du doute, de trop sans doute ; ne plus réfléchir à cet ordonnancement des idées bien mises où l’on renie l’instinct d’une parole sans destin, sans haine ni reproche ôter toute envie de la mettre en poche cette prose rabougrie ; elle se démène pourtant, elles m’amènent des peurs des envies des drames tout petits, la rumeur d’un appétit, le partage et puis l’oubli. À tout cela, ne pas y réfléchir de trop, je l’ai déjà dit, « laissez faire, laissez l’envie de tout y mettre, le bon comme le mauvais, afin de se faire une idée de ce qui vous vient… » (ajout électronisé) de ce que vous régurgitez plus qu’à l’envie, tout un monde plus que nos vies, plus que l’enfer ; eh, l’idée n’était pas d’hier, elle regarde déjà vers des lendemains plus heureux sans doute, je ne sais trop quoi ajouter à cette envie détestable de tout mettre. Et puis de renaître perpétuellement à chaque prose émise dans des sonorités de tous horizons, au moment d’une marche, entre deux sommeils, du soir au matin, puis au hasard d’une envie, toute la journée, à n’importe quelle heure ; cette idée vous venant comme toujours à l’accoutumée imprévisible, débonnaire, invincible, terrible, elle vous assène sa terrible sentence, sans envergure toutefois, celle de l’inscrire quelque part cette parade de la voix ; une irrépressible envie n’ayant qu’une idée, vous submerger de paroles, une ivresse pour combler un affect démuni, un aveu d’une solitude détendue toutefois. Ce mécanisme totalement impopulaire au-delà de vous-même exalte cette solitude désirée, plus qu’une envie, une décision offre tout un entonnoir aux idées vous venant, pour qu’elles se déversent et s’écoulent dans l’anfractuosité de son resserrement, la pente douce de son déversement, à cet entonnoir, ce déverseur d’histoire ; une manie, ici, de racler les fonds de la mémoire, pour y trouver peut-être, une perle rare, un soubresaut oublié dans les méandres de souvenirs perdus ; retrouver par hasard cette perle d’eau nauséabonde et ingénue, le sort d’un imprévu, un miracle bienvenu ; on voudrait que tous les jours vous offrent plus que les nuits ces miracles, ces vibrations d’une parole bienvenue, un entendement, bien entendu.