(parole en marchant - 14 déc. 2016 à 17h34)

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Et puis du discours, puisqu’on a décidé de tout y appréhender, oui, que l’on y appréhende tout, mettons-y toutes les contradictions, même si cela égare le lecteur ; le but au bout du compte, en fin de compte, est de s’y retrouver, et qu’on ne s’y retrouve que parce qu’au préalable il y eut un égarement, sans égarement (l’homme) l’on se perd ; mais dans un voyage, si le chemin est déjà tout tracé, comment voulez-vous avancer sur les sentiers rebattus, sans cesse rebattus, on n’y apprend rien, le regard reste toujours le même, analogue à ceux des autres, puisque le chemin est déjà tracé, si vous déviez de votre chemin habituel, effectivement, là vous y découvrez de nouveaux horizons, de nouveaux traits, de nouveaux paysages ; et c’est peut-être là le plus intéressant, même si l’on s’y égare ; il est important également… de s’égarer ! Chacun a le droit de s’égarer, est-ce une question ? Doit-on en faire une question ? L’égarement est un sujet tout aussi important que la perspective que l’on se donne, et dans celle-ci, on peut s’y perdre ! Aucune vérité au bout, forcément, une découverte ; on ne fait son chemin qu’en marchant, effectivement ! il n’y a pas d’autre allure ; comment pouvons-nous faire autrement ? Alors, égarons-nous, égarons-nous gaillardement… s’il le faut ! Qu’au bout du compte cela nous amène non pas à des certitudes, mais à des contentements, des sensations, des choses éprouvées, nouvelles… des découvertes, des affinements, des particularités auxquelles à travers cette interrogation on n’aurait pas songé auparavant, et qui par ce que l’on vous y a confronté, de par cette critique certes pertinente, mais qui ne doit pas susciter obligatoirement un renoncement a une façon… mais un tâtonnement, considéré, comparé aux autres et qui au fil du temps va vous permettre d’affiner le voyage, le parcours ; et c’est là que l’aspect temporel du discours y prend son importance ; dans celui-ci, cette notion de temps où les premiers mots furent transcrits, écrits, face au reste, ce discours… Je me disais aussi à quel point durera l’instant vierge de toute lecture de cet ouvrage. Au moment des premières lectures il y a les premières réactions et le discours reprend… de ces réactions, sur un air différent, une variante, et à chacune une écriture entame un argument neuf, perpétuellement, qui apporte une… un infini ; il n’est pas nécessaire… de nécessairement y trouver à chaque fois un affrontement, il ne s’agit pas d’affrontement, il s’agit d’affiner une perception du monde, entraîner un échange, une harangue, mais un dialogue entre les entités que nous sommes, car quand un homme parle il ne parle qu’à d’autres hommes, et les autres hommes sont autant homme que lui ; mais nos paroles sont analogues même si nous n’employons pas les mêmes mots, c’est cela, ce qui est important à travers l’imperfection de ceux-ci ne transfigure qu’une chose essentielle, essayer de cerner le discours de cet ouvrage n’ajoutera qu’une réflexion de plus à ses aspects rocailleux, soit à y discuter d’une certaine poésie, d’une apparente folie ? Où il demeure une littérature qui ne représente ni un roman, ni un conte, ni une histoire inventée, avec un début, un parcours et une fin pas forcément classiques, dire enfin que l’on s’aventure dans des considérations indécises ; des égarements aussi, malgré tout c’est ce discours-là qu’au bout du compte, l’auteur désire mettre, même si en définitive cela l’amène à un cul-de-sac, au moins il témoignera que cette thèse-là va vers une impasse et de cette certitude peut-être, l’on pourra y trouver une avancée pour autre chose… voilà !