(parole en marchant – 9 févr. 2020 à 13h45)

—> 2. « petit chemin » : pousse-moi le vent
—> durée : 14’12

(pendant la tempête)

Pousse-moi le vent, pousse-moi !
Pour que j’avance tout droit, je suis fatigué.
Pousse-moi le vent, pousse-moi !
Une substance nauséabonde j’ai ingurgité, elle me fatigue, elle m’amoindrit.
Pousse-moi le vent, pousse-moi !
Que j’avance sans lambiner, je suis fatigué.
Quoi, tu t’en vas le vent, tu t’en vas le vent, et derrière moins toujours cette étoile rayonnante, dans son voile diffus, protégé par quelques nébulosités…
Protège-moi le vent, protège-moi le vent !
Je ne sais si je vais tomber, parce que derrière moins cette lueur d’une étoile brillant de mille feux, m’observe, rayonne sa journée, elle me tirallionne pour que je voie sur quel sol je marche, l’étoile du grand jour, celle par qui je vis…
Oui revient le vent, revient le vent !
Pousse-moi le vent, pousse-moi le vent !
Je suis fatigué. Pousse-moi par mes devants, que j’avance facilement.
Mauvaise substance j’ai ingurgité, elle m’amoindrit, et me fatigue assidûment ; mais tu t’en vas encore le vent, encore le vent !
Tu surnages au-dessus des arbres, tu surveilles quelques élans et toujours cette lumière diffuse derrière mon dos, qui me suit, elle éclaire par mes devants pour que je voie où je suis…
Pousse-moi le vent, pousse-moi !
Je suis fatigué…

à 4’23, pendant à peine une seconde, ce grincement modulé riche de cinq harmoniques, de 1 kHz à 5,6 kHz, ce n’est ni une respiration asthmatique ni le chuintement d’un oiseau, non, seulement un frottement de branches attisé par une légère bourrasque…

Les arbres grincent, par le vent avancé d’une manière alambiquée peut-être une branche va tomber ?
Pousse-moi le vent, pousse-moi !
Tu t’en vas, reviens ! Accompagne mes pas, vois comment je deviens ; fatigué, je suis, avance-moi, avance-moi…
Par cette parole auquel je ne pense plus, par cette parole pour que je ne pense plus au mal qui me ronge et dont je parle tout le temps ici. Alors je dis…
Pousse-moi le vent, pousse-moi !
Que j’avance assidûment ! Mais non, tu ne reviens pas le vent, tu t’éloignes, tu t’en vas, je ne t’intéresse pas le vent, tu ne m’enlèverais pas un petit peu, par petit bond, que je m’envole un peu comme l’oiseau !
Pousse-moi le vent, pousse-moi !
Et toujours derrière moi, cette lueur invasive, elle promulgue le jour, pour que je voie par mes devants et que j’avance, alors !
Pousse-moi le vent, pousse-moi !
Allons ! Un petit effort. Je sais, je ne suis pas bien gros, tu me distingues à peine, mais pousse-moi tout de même le vent, que tu m’emmènes par mes devants.
Ah, l’allée se découvre, tout autour des arbres abattus, une plaine future où tu vogueras le vent, sans aspérités… Tu reviens, le vent, la route monte, j’ai besoin d’un accompagnement, pousse-moi le vent, pas de travers, par mes devants !
Pousse-moi le vent ! Je suis fatigué, je ne sais pas dire autrement, j’ai mal partout ; une substance, je ne sais laquelle j’ai ingurgité, elle me bousille le corps, alors tu vois, pousse-moi le vent, un petit effort accompagnerait le mien, un gros effort je fais… Je vacille, je tintinnabule, heureusement que mon bâton est là…
Pousse-moi le vent, pousse-moi !
Mais non, tu t’en vas encore une fois, tu me dis « ça suffit, à une autre fois, parce que tu vois, où je m’en vais… »
Pousse-moi le vent, aide-moi !
Je n’en puis plus de cette marche longue, je suis fatigué.
Fatigué, je vais rentrer si je le peux, épuisé, épuisé du paysage ainsi traversé où l’on a coupé tant d’arbres, tombés pour la cause des hommes…
Pousse-moi le vent, pour que je m’en aille, c’est trop triste ici, tous ces troncs que l’on dépenaille, amoindris de toutes parts, allongés sur le sol pour un emportement futur…
Pousse-moi le vent, que je m’en aille, je vole, oui c’est bien, c’est bien, tu as raison le vent ; je ne peux aller plus loin, le chemin s’en va de travers, je dois t’affronter le vent, tu ne peux plus me pousser, bientôt j’irai contre toi…
Tu ne peux te retourner, tu n’as qu’un sens, le vent. Je vais tenter la remontée, peut-être à la fin, je tomberais, le vent, contre toi, alors envole-moi, loin, loin d’ici, si tu le peux. Merci d’avance !

(parole en marchant – 9 févr. 2020 à 14h18) [S] ??

—> 2. « petit chemin » : pourchassement forestier

de 0’00 à 0’03, pendant 2 s, le chant rapide d’un oiseau (??) (de 4,3 kHz à 7,3 kHz)…

Quelque chose au-dedans de lui, lui insuffle « tourne ici, vite ! », il ne comprend pas, « pourquoi devrais-je tourner à un endroit où le chemin n’y est plus, que des embûches ? » Mais une force indicible qu’il n’a pas comprise tout de suite lui ordonne ce revirement. Eh, ce qu’il ne sait pas, c’est qu’au loin une police de la ville cherchait un brigand, et (un agent muni) d’une (paire de) jumelle l’observait au loin, le prirent pour cible comme ce brigand qu’il n’était pas, mais eux ne le savaient pas, ils suspectaient tout le monde, alors ils se dépêchèrent de l’atteindre. Mais la forêt, elle voit tout, et ses oiseaux allant plus vite que les arbres pour transmettre un message à tire-d’aile s’en allèrent ameuter la parcelle où il avançait. Sans trop réfléchir, étonner de cet ordre au-dedans de lui, il suivit son instinct, et avança malgré lui dans ce qui n’était pas un chemin.

Tout le long de la journée où il avait décidé de se balader et d’observer au-dedans de la forêt, ses multiples aspects, ce chemin… ce cheminement, cette piste qu’il inventait de la sorte dans un cheminement inhabituel pris par aucune bête, un avancement de travers. Il découvrit des choses inaccoutumées et remercia la providence de lui avoir amené cette initiative. Effectivement, cela en valait la peine. Il ne s’aperçut pas de la brigade policière qui le recherchait assidûment. Tous les détournements de ses découvertes qu’il prenait avaient pour effet de brouiller les pistes. Ses poursuivants peu habitués à pister un individu dans une forêt, malgré tous les engins à leurs dispositions, ne purent le découvrir ; toutes les directions qu’il prenait étaient sans cesse contrebalancées par l’oiseau qui les observait et envoyait comme une alerte, un chant que lui interprétait inconsciemment, lui faisant tourner à droite ou à gauche reculer ou allant par-devant, de manière à s’éloigner le plus possible de ces agents (le) poursuivants. Il ne se rendit pas compte de cela immédiatement. Ce n’est qu’à la fin de la journée, un peu épuisé, qu’il comprit qu’il y avait quelque part dans la forêt, un pourchassement, mais il ne savait pas encore qu’il s’agissait de lui.
Alors, etc. vous devez raconter la suite de l’histoire, car cette histoire vous est amenée par le chant de l’oiseau et de tous les habitants de la forêt, qui communièrent pour vous amener cette information, cette idée d’un racontement, n’est-ce pas ! Merci bien la forêt, je m’en vais poursuivre mon chemin et inventer une suite que vous me demandez…

(parole en marchant – 09 févr. 2020 à 14h25)

—> 2. « petit chemin » : (suite)

Oh, peut-être quand cesse le vent, et que l’oiseau se remet à chanter, cette suite, la trouverais-je en revenant au-dedans de la forêt ; vous m’en direz plus, sur ce qu’elle vous ingéniait au-dedans de vous, pour que j’amène ce racontement.
Au loin, des coups de fusil aux alentours, on chasse assidûment !
Vais-je pouvoir rentrer sans essuyer quelques coups de fusil ?
Ah, je ne sais ?

Sonagrammes audiométriques :