(parole en marchant - 7 avr. 2017 à 18h53)
—> durée : 15’52
—> (à relire)
L’idée d’un « auteur » que l’on interviewerait ; il analyse à travers l’évocation des récits du « premièrement » sa perception des choses de ce monde. Il faut comprendre ce discours comme un cheminement de pensées que les récits suivants vont éclaircir, contredire ou anéantir…
—> Le discours est laborieux, confus, et par moments l’enregistrement sonore est fortement altéré par les humeurs du vent, les parenthèses tentent d’en clarifier le propos : absence de mots (certains sont restés dans sa tête), contresens, imprécisions, erreurs, etc. ; quelques chants d’oiseaux par moments.
…
(version filtrée)
Si nous prenons pour exemple, dans la démonstration que je veux vous faire, sur le fait de non cité dans le texte proprement dit, des choses, seulement mettre que des renvois, de jamais nommé les choses par leur nom. Si je prends par exemple, un fait que j’ai constaté qui m’intéresse dans ce mode de fonctionnement, je fais parler le professeur, le vieux savant fou, que l’on dit fou, en euh… lui (le) faisant parler de la nature et de la position de l’homme dans la nature, dans ce qu’il précise, que l’homme fait partie de la nature, il est dedans, il n’est pas en dehors, il est inclus, il est dedans ; cette idée, vous la retrouvée… et ça, je l’ai euh… à travers mes lectures, euh, je l’ai retrouvée dans des écrits d’un philosophe important, occidental qui s’appelle Spinoza, où parle de cela exactement, il dit déjà exactement textuellement « que l’homme n’est pas en dehors de la nature, il est dedans », eh, qu’il ne faut pas exclure cette vision, car elle est très importante ; sans savoir que des gens comme lui l’ont exprimé, j’ai ré… exprimer cette chose, dans l’éducation que l’on a (acquise), peut-être l’avais-je (déjà) entendu, mais j’ai (je l’avais) complètement oublié, mais ce fut totalement assimilé, que cette conception d’être en dedans de la nature et non pas en dehors, si Spinoza l’avait exprimée en premier, moi, inconsciemment, je l’ai exprimée ! Et ça, c’est un acquis ! Un acquis ou n’a plus besoin de citer de référents, les hommes, les êtres qui ont émis l’idée, elle devient commune, communément admise, ça tient d’une réalité, dans la conception de chacun ; et se fait là bien précis, se reproduit très souvent, on ne va pas… toutes les conceptions des perceptions du monde, certains les ont exprimés avant d’autres, fatalement, toujours, il est très rare maintenant, depuis le temps que nous existons, de trouver des euh… des êtres qui vont exprimé une perception nouvelle, c’est quasiment presque impossible et très rare ; peut-être, moi-même, en ai-je exprimé certaines, mais euh, elles sont de toute façon relativement rares ; toutes les conceptions que je puis émettre à travers cet ouvrage, elles seront l’agrégat, l’accumulation de perceptions, de connaissances, de savoir euh… glanés à droite à gauche, à travers ma vie, à travers ma perception du monde, et que j’ai agglomérée dans cet ouvrage. Ce procédé-là n’est pas unique, tout le monde fait un peu ça, c’est pas… quoi que vous fassiez, le résultat de vos écrits, est un agrégat de, de… de choses de votre vécu, que vous écriviez de la poésie, fassiez un roman ou un discours politique, peu importe, vous utiliser des éléments de la vie courante pour… pour fournir des mots à votre texte et des concepts, que vous essayez de développer ! C’est pas, c’est pas de vous (exclusivement), c’est… c’est courant ! Eh, le fait de non citer les choses, va dans… justement, leee… d’essayer de nous faire percevoir les choses sous un angle où on ne vous cite pas le « dit » d’un autre, mais on le fait dire d’une autre manière, pour revoir la même perception, le même concept sous un biais différent. Et moi, ce qui m’intéresse, c’est d’avoir justement ce biais différent, c’est ça qui m’intéresse ! Dire, aborder (un sujet), comme si vous regardiez un cube, où l’habitude est de le regarder sur telle et telle face et d’en oublier certaines autres, eh bien moi j’essaye de les voir, les autres faces qui ne sont pas vues habituellement, ou de regarder toutes les faces à la fois, si cela ne se fait pas ; c’est de changer le biais, le regard que l’on a des choses, essayé d’avoir une vue décalée à chaque fois. Ce principe-là est inhérent dans tout le discours de l’ouvrage, et le fait de non cité est justement, pour enlever des éléments de références qui peuvent perturber la perception que je souhaite avoir, aller jusqu’au nœud des choses, jusqu’à l’origine des choses de la façon la plus intime, la plus précise qui soit, l’argumentaire, il est toujours à ce niveau-là. Donc voilà, je crois que j’ai à peu près tout dit ?
Et nous ne… et nous ne pouvons avancer dans le récit que dans ce cheminement-là ; eh, tout ce qu’éprouve le personnage, d’autres l’ont déjà éprouvé, sauf qu’à la fin, on ouvre une conception qui peut s’avérer aventureuse, proche du mythe, de la légende ; mais justement, c’est d’essayer d’une façon complètement poétique (chaotique), car j’ai essentiellement une expression onirique et poétique, avant d’être philosophique, j’essaye de… d’appréhender le monde, la possibilité d’un autre monde, d’un ailleurs après la mort, d’un monde, quoi qu’il soit, autre que celui des hommes ; et dans cet inconnu absolu, j’essaye d’y placer des mots, des sens, et (dans) le peu de perception que j’en ai, j’essaye de… d’y faire sens justement, en élaborant des concepts, une aventure ; c’est une aventure complètement hasardeuse, mais euh… qui (qu’il) me plaisait de tenter, parce que c’est venu au fond de moi-même ; eh, que (quand) je dis que les mots que j’exprime ne sont pas vraiment de moi, si j’admets que l’auteur dans le récit, c’est « moi ! », c’est que je surjoue le jeu de l’auteur, du narrateur et des personnages, et du héros principal… enfin, c’est pas un héros, du personnage principal ; eh, dans ce surjouement de l’auteur, je le fais partir avant ma fin, pour qu’il n’ait plus une influence dans la narration, et (de) voir comment ça ferait, si la narration ne se faisait toute seule ; si l’auteur, qui est une sorte d’intermédiaire, capte ce qui vient au fond de lui, il ne sait pas trop pourquoi, et le met dans les pages, la narration s’imprime, ssss… s’introduit elle-même dans les pages, et les mots s’assemblent d’eux-mêmes sans intermédiaire ; c’est ce discours-là qui m’intéressait d’exprimer, voir où cela allait me mener ?
Et la fin est un essai extrêmement périlleux d’aventurements, dans l’au-delà… l’au-delà des hommes, et la notion temporelle, est là est… complètement évidé, dans ce sens qu’il n’y a pas… il n’y a plus de temporalité (naturelle). L’événement déjà dans le… vous constaterez qu’il y a très peu de dates, euh… la vie du personnage aurait pu se passer il y a… un siècle auparavant ; d’ailleurs, chaque moment peut être transposé dans des siècles différents. À chaque moment, le récit des personnages, on pourrait le transposer dans différents siècles presque à l’identique ; à la fin, il y a plus de notions temporelles, c’est-à-dire que l’événement pourrait être à l’avenir, du présent, du passé, voire hors de nous, c’est le même ! Et que cette temporalité, si vous voulez, est de l’ordre d’un… d’une chose extrêmement difficile à discerner pour le commun des mortelles et par moi-même, évidemment, c’est cette perception euh… que la science nomme (à travers) le mot « quantique » (à travers les théories quantiques), qui moi, m’intéresse beaucoup, puisque c’est une remise en cause de notre propre perception, de notre propre langage, une perception du monde… Alors, il est certain que beaucoup s’y égareront, et veuillent y voir une histoire d’une réalité entre hommes ; moi ça me gonfle terriblement, je veux voir au-delà des hommes, l’homme n’est pas tout, n’est pas une finalité en soi, il y a au-delà des hommes, dans l’univers. Eh, quand on parle de vie, le problème, c’est que les hommes, quand ils veulent voir la vie en dehors de la planète Terre, ils veulent concevoir, non pas des êtres vivants avec des tailles et des intelligences différentes d’eux, mais ne conçoivent… ils n’arrivent pas à concevoir la plupart du temps, des êtres… tous les récits de science-fiction sont à ce niveau-là dans la rencontre d’extraterrestres, ils ont la même taille, une forme humaine (ou semblable), et euh, que les films de Stanley Kubrick, dans « 0000 odyssée de l’espace » où l’entité supérieure extraterrestre n’est pas visible et… et euh, imperceptible, et là cette démarche-là est totalement onirique, poétique ; je parle surtout à la fin du film, eh, elle est très intéressante, parce que la poésie au bout du compte, nous permet tous les possibles. Et la vie, si nous parlons de poésie chez nous, c’est que la vie est le premier poète ; elle a exploré tous les possibles avant nous, elle ne les a pas tous atteints, nous faisons partie de ces expériences, nous sommes une partie de ses expérimentations, et la vie se déroule dans une réalité, mais aussi dans une « poésie » (fantaisie innée) de la vie ; la vie est avant tout poétique dans sa diversité, les formes, les couleurs, les attitudes, les comportements, cette diversité colossale est infiniment poétique. Il n’y a plus belle poésie qu’à cet endroit-là, et que l’homme croit, dans le leurre qu’elle lui a mis la vie, qu’il est à l’apogée de cela, c’est une… cela montre notre grande inaptitude à percevoir cette réalité-là, nous sommes très loin, très loin d’appréhender toutes ces réalités-là ; plus nous allons profondément dans le monde vivant, dans l’infiniment petit, euh euh… voir l’infiniment grand, mais surtout l’infiniment petit, dans la profondeur des océans, on voit qu’il y a une diversité extraordinaire, et que notre vie est étroitement liée par exemple, au fonctionnement des bactéries qui sont dans notre tube digestif ; sans elles, nous n’existerions pas ! C’est quand même extraordinaire, notre existence n’est vouée qu’à l’existence de petits corps qui font partie de nous et qui nous permettent d’exister. Alors qui vous dit qu’ils n’interfèrent pas directement sur notre mode de fonctionnement ? Ben non ! Si ! ils interfèrent directement, c’est le contraire ! Ils sont pleinement opérationnels, ils (vous) font dépendre (d’eux), selon vos excès… ils vont avoir un comportement d’écœurement (ou) d’acquiescement ; eh, si vous savez écouter votre corps et d’être en harmonie avec ce… ce squelette et cette… ce support, ce véhicule qui votre corps, là, tout se passera bien. Par contre, si vous n’en tenez pas compte, euh… votre… votre avenir en sera gravement affecté.
Donc, de parler de toutes ces choses-là, en essayant de ne point nommer, mais de… d’appréhender les choses non pas alors… à travers leurs s… leur sens propre et leurs termes, les termes qui les déterminent et les… idées, et les éléments euh euh… référencés, on enlève toutes les références, les noms propres, sauf les noms des plantes, des animaux, là on les cite ; et tout ce qui est lié à l’homme, on l’enlève, pour justement appréhender ce qui est de l’homme, d’une façon différente. Voilà ! Ça vous convient ?
Oh oui, c’est bien !