(parole en marchant – 6 mars 2020 à 11h38)

—> 1. « İl », peregrinatio, livre 3 : 118. dépêche-toi de vivre et puis va-t’en ! ***

Dépêche-toi de vivre et (puis) va-t’en ! Va-t’en ! Que l’on passe à une autre expérience, que l’on expérimente autre que toi, malgré des défaillances, tu nous montres une expérience de toi !
Eh ! Dépêche-toi de vivre tout de même, et puis va-t’en ! Va-t’en vite, vite !
Eh ! Des déchets de toi, qu’on les disperse, qu’on les disperse aux quatre coins de la terre en de multiples points, partout sur la terre, dispersée par le vent, les ou garou garant… les zougarants ? Les ouragans ! Des tremblements de la terre, les bouleversements de tous ordres que tu sois dispersé multiplement, pour un recommencement, un nouveau printemps !
Dépêche-toi de vivre, dépêche-toi, et puis va-t’en ! Dépêche-toi de t’en aller, laisse la place aux autres, ceux qui viennent après toi, quand on aura fait l’expérience de toi, nous saurons qu’il ne faut pas la reproduire, varier un peu, inventer d’autres mondes, d’autres entités, d’autres énergumènes.
Eux aussi, peut-être, nous leur dirons « dépêche-toi de vivre, dépêche-toi de vivre et puis va-t’en ! Va-t’en vite ! »

(parole en marchant – 6 mars 2020 à 11h42)

Écorché vif, la vie maudit de lui, elle expérimenta quelques déficiences naguère explorées, pas tout à fait, il manquait quelques bribes, quelques bribes à explorer. Voilà ! Ceci fut fait avec lui, on en sait suffisamment dorénavant, son expérience de lui est conclue, terminée, plus rien ne peut être apporté…
« tui tui tui ! »
(l’oiseau perché sur sa branche, d’en haut, dicte la suite de la mélodie…)
« scribe, écrit ! tout ceci, tui tui tuii ! »
… c’est un être foutu d’avance !
« tui tui tui ! »
Dès les premiers instants de sa naissance…
« tui tui… tui tui tui ! »
… il eut ce geste qu’il fallait explorer,
« tui tui tui ! »
On le fit pendant plus de soixante ans de sa vie, mais maintenant ça suffit !
Nous voyons bien où cela nous mène, dans d’inextricables ennuis ; eh, l’entité fidèle à elle-même ne peut en sortir de cet ennui, alors par notre petit programme insidieux, insinué au-dedans de lui, dans sa petite génétique toute rabougrie, nous lui disons « dépêche-toi de vivre, enfin, dépêche-toi, et va-t’en vite, vite ! Laisse la place aux autres ; à de nouvelles errances, à de nouveaux possibles, à de nouvelles exubérances que nous réaliserons au-delà de toute espérance, nous n’en avons pas fini avec vous et votre expérience, mais elle se tarit, nous en terminerons bientôt ; Alors, toi, toi, dépêche-toi de vivre, dépêche-toi de vivre et puis va-t’en, vite, vite ! »

(parole en marchant – 6 mars 2020 à 11h46)

(l’oiseau dit : « ti di tadui ! »)
Cette voie s’adresse à lui…
(l’oiseau reprend : « ti di tidui ! »)
… mais ce qu’il ignorait tantôt
(l’oiseau reprend « ti di tidui ! » puis s’en va)
… c’est qu’elle s’adressait aussi aux autres émergences telles que lui, les formes lui ressemblant ; à toutes au-dedans (d’elles), à la plupart, évidemment, une petite voix insidieuse leur dit, « dépêche-toi de vivre, dépêche-toi de vivre et puis va-t’en, vite, vite ! Que l’on en finisse avec toi, dépêche-toi de vivre et puis va-t’en ! »

(parole en marchant – 6 mars 2020 à 11h48)

De toute sorte d’énergumènes que tu sois, esclave ou philosophe savant, soldat émérite ou non, dictateur, usurpateur, insignifiant, délateur, tout ce que tu voudras, philosophe, savant, physiciens, enseignants, tout ce que tu voudras ! Cette petite voix insidieuse leur raconte la même chose, au-dedans d’eux, répète la même chose ; n’ont-ils pas compris que leur temps est fini ? Ah ! Ils ne veulent pas l’admettre ! Ne restera que les entités, qui elles, seront finies ? Non ! Abouties à une quelconque variation, permettant ce que l’on appelle « une survie ! », survivre au fracas des autres, les finissants, les « se terminant » ceux qui vont disparaître bientôt ; ceux qui resteront dans une insignifiance de populations clairsemées, reprendront là où on en était resté, au temps où tout était possible, on reprendra là où le geste, le mouvement, l’apport d’une quelconque sobriété, d’un quelconque éveil, leur apportera un vent nouveau, un chant qu’ils suivront reprendront de bouche en bouche pour s’accompagner et dire au creux d’eux-mêmes : « dépêchons-nous, dépêchons-nous vite, vite, il est temps de partir ! Allons-nous-en, allons-nous-en vite ! Laissons la place aux autres ; qu’ils terminent ce que nous avions commencé, là où nous nous sommes trompés ! dépêchons-nous, dépêchons-nous vite, et puis partons ! Partons ! Au-delà de nous ! » Etc., etc., l’eau coule… l’eau coule et déverse tout ce qui reste de nous, le répand un peu partout, ce « dépêche-toi » nous dit où allons-nous ? Nul ne le sait ! À un moment de paix, assurément, assurément…

(version)
De toutes les sortes d’énergumènes que tu puisses être, esclave ou philanthrope savant, même soldat, émérite ou non, pire, dictateur, usurpateur insignifiant, délateur, tout ce que tu voudras, philosophe sachant quoi, physiciens, enseignants, tout ce que tu voudras ! Cette petite voix insidieuse leur raconte la même chose, au-dedans d’eux, répète la même chose ; n’ont-ils pas compris que leur temps est fini ? Ah ! Ils ne veulent pas l’admettre ! Resteront quelles entités, celles qui seront finies ? Non ! Atteindre une quelconque variation, permettant ce que l’on appelle « une survie ! », pour résister au fracas des autres, les finissants, les « se terminant », ceux qui vont disparaître bientôt, resteront dans une insignifiance de populations clairsemées, à tenter de reprendre là où l’on en était resté au temps où tout était possible ; ils reprendront là où le geste, le mouvement, l’apport d’une quelconque sobriété, d’un quelconque éveil, leur apportera un vent nouveau, un chant qu’ils suivront, reprendront de bouche en bouche, pour s’accompagner et dire au creux d’eux-mêmes : « dépêchons-nous, dépêchons-nous vite, vite, il est temps de partir ! Allons-nous-en, allons-nous-en vite ! Laissons la place aux autres ; qu’ils terminent ce que nous avions commencé, là où nous nous sommes trompés ! dépêchons-nous, dépêchons-nous vite, et puis partons ! Partons au-delà de nous ! » Etc., etc., l’eau coule… l’eau coule, et déverse tout ce qui reste de nous, et le répand un peu partout, ce « dépêche-toi » nous dit quoi « où allons-nous ? » Nul ne le sait ! À un moment de paix, assurément, assurément…

(parole en marchant – 6 mars 2020 à 11h56)

(juste avant son dit, un oiseau croassait sévèrement sur la marche du promeneur)

L’oiseau a compris, lui, depuis longtemps ; il dit « croâ croâ croâ ! Ils n’ont pas compris depuis le temps ? »
Et il faut réapprendre ce par quoi vous existez, il ne s’agit pas d’une croyance, mais d’admettre (admettre, accepter) au bout du compte, ce par quoi, par le bout du nez, l’on vous mène, tonitruant que vous êtes !
(un oiseau lâche quelques trilles édifiants, « tri iii iii iii iii id tri tri ! »)
Les oiseaux, eux, il y a longtemps qu’ils admettent, comprennent…
(triii triiid triiid ! »)
Je ne sais si, au fond d’eux-mêmes, quelque chose leur dit aussi, « dépêche-toi, dépêche-toi, de vivre et puis va-t’en ! », je n’en sais rien, je ne prétends rien, mais au fond de moi, comme un éclair ou un éblouissement, cette même chose me dit, me raconte tout le temps, aux premiers temps de mes éveils, il y a longtemps, elle me le disait déjà, mais je n’entendais pas, je ne comprenais pas, je n’écoutais pas ! Maintenant, avec l’âge, avec mon grand âge, je commence à comprendre un petit bout de ce que l’on me dit au-dedans de moi : « dépêche-toi, dépêche-toi de vivre ! » Eh, les oiseaux l’ont bien compris… Que dis-je, les oiseaux ? Mais tout autour de moi, les arbres, les mycéliums, le moindre ver de terre, dans son rôle insignifiant pour les hommes, il lui dit, le ver de terre, le simple ver de terre, « tu m’écrases, tu me disloques, certes ! Mais à toi, l’on dit “dépêche-toi de vivre et puis va-t’en !” pour qu’on nous laisse tranquilles une bonne fois pour toutes ! »
(autre trille de l’oiseau satisfait de son dit, « triiiiii ! »)
Moi, quand je serai disloqué, je retournerai à la terre et je pourrais rencontrer d’une manière bien plus intime que je ne le puis aujourd’hui, la racine d’un arbre, son mycélium, son compagnon de vie, l’eau qui le traverse, les nutriments qu’il absorbe, les particules qui l’élaborent, mêlées aux miennes, feront, comme une symbiose possible, un entendement convenu qu’une réalité (toute nue) amènera au soleil venu tout beau, là-haut. Et lui, c’est peut-être lui qui nous dit « dépêchez-vous, dépêchez-vous de vivre ! Qu’on en finisse de vous ! Disloquez-vous, j’ai à m’occuper de vos particules qu’elles assemblent d’autres êtres sur cette planète ; le travail n’est pas terminé, la multiplicité des possibles n’est pas totalement élaborée, elle ne le sera peut-être jamais d’ailleurs… » Est-ce ainsi que l’on finit ? Je ne sais ?

(parole en marchant – 6 mars 2020 à 12h03)

(un oiseau lance « ui ui ui ui ! » tout près de lui, tout le long du chemin en pente, coule l’eau d’une pluie abondante de la veille…)

(Dans le ciel, toute en haut, le bruissement désagréable d’un avion de ligne…)

0’51
Et leurs avions au loin, ils pourraient chanter une autre musique, ces rugissements à réaction ; ils pourraient jouer une musique plus charmante que ce bruissement désagréable, ce murmure, cet abandon d’énergie que l’on consomme pour quelques gaz, pour quelques avancements, nous porter dans des endroits multiples et diversifiés, répandre notre humanité inconsidérée… Oh ! Médisant, je suis, vos rumeurs m’exaspèrent. Avions de toute la planète, bruissez (donc) d’un son nouveau, ce serait bien ! Chantez, égayez-nous d’une autre énergie, ça serait peut-être mieux, je ne sais pas, je ne sais plus…