(à 10h14) sonagrammes
(avant le discours : 200326-101415 – Grive draîne)

de 0’01”5 à 0’14”5, Grive draine en premier plan
de 0’14 à 0’27, Grive draine
de 0’14 à 0’27, Grive draine en premier plan
de 1’18 à 1’24, idem
de 1’18 à 1’24, idem
de 1’18 à 1’32, idem
de 1’18 à 1’32, idem

(à 10h31) sonagrammes

(avant le discours : 200326-103152 – chants d’oiseaux)

de 0’13 à 0’48
de 0’13 à 0’48, une Mésange bleue
zoom de 0’13 à 0’27
zoom de 0’13 à 0’27, Mésange bleue

(à 10h36) sonagrammes

(avant le discours : 200326-103620 – chants d’oiseaux)

de 0’21 à 0’46
de 0’21 à 0’46 (??)
de 0’55 à 1’48
de 0’55 à 1’48
de 1’24 à 1’48
de 1’24 à 1’48

(à 10h38) sonagrammes

(avant le discours : 200326-103839 – chants d’oiseaux)

de 0’12 à 0’16
de 0’27 à 0’34
de 0’27 à 0’34
de 0’34 à 0’41
de 0’34 à 0’41
de 0’53 à 1’09
de 0’53 à 1’09
de 1’20 à 1’37
de 1’20 à 1’37
de 2’03 à 2’17
de 2’03 à 2’17

(parole en marchant – 26 mars 2020 à 10h45)

—> 2. « petit chemin » :
—> durée : 16’56

Oh ! Quelle histoire ! Emporté par le vent, je dépassai l’allée où je devais m’en aller, j’ai oublié de tourner, et je trouvai bizarres quelques changements dans le paysage où je ne m’y étais pas accoutumé ; des formes nouvelles apparaissaient, variaient par rapport à mes habitudes. Je découvrais soudain de nouvelles sources non observées auparavant : « tiens, il plut intensément ? » ; mais comme je m’égarai et que je ne m’en apercevais pas, j’étais au-delà du périmètre envisagé, j’eus oublié de tourner là où il fallait pour rejoindre ma cahute ; ah, diantre ! Je me suis laissé aller par le chant des oiseaux, un vent opiniâtre m’a poussé légèrement, petitement, mais assurément il me faisait oublier où je devrais tourner. Ce n’est pas grave, m’en voilà à refaire (faire) demi-tour, eh, me disant bien que par ici, c’est tout aussi bien, je devrais y passer plus souvent ; comme quoi les habitudes vous font oublier quelques paysages à observer, quelques sources à égratigner de mon pas, en flirtant tout autour… en furetant tout autour, y trouver la progéniture suspecte ou quelques alevins (il arrête sa marche), (voire) quelques grenouilles, en cours de gestation dans ce silence seulement ébruité par le chant des oiseaux. Laissez-vous aller donc, par cette nature, ce calme ! Il vous emmène là où vous ne souhaitez pas forcément aller ; regardez donc ce chemin de travers, je ne l’avais point vue (reconnue), je le connaissais, et ne l’ai point pris, aussi, pourtant des panneaux rougeoyants m’en informaient…
3’39 (un oiseau se rit de lui, « li du, li du, li du ! »

de 3’43 à 3’51, ressemble au chant d’une Mésange bleue ou nonnette ?

4’05
Oh ! Cette histoire est bien banale ; de votre égarement dans la forêt, on s’en fout pas mal.
Ah ! Mais ce n’est pas à vous que je parle, c’est à moi-même ! Pour une fois, je m’émerveille de mes égarements, je m’ensommeille de mes déplacements, je tergiverse avec ma mémoire et ma reconnaissance des lieux ; je n’émerveille, oui, d’un tel engendrement dans mon esprit, prêt à tout renouveau en ces temps troubles, d’une épidémie furibonde… Oui, la marque de cet arbre, tracé de rouge, cet arbre mort envahi par un lierre en haut de la source où sont tombés quelques [autres] arbres par le vent emporté, comblant l’avancée de celle-ci, cette source ainsi bouchée ; ils ont commencé à les découper. Comment se fait-il que ce chemin je ne l’aie point vu ce chemin habituel, me l’ont-ils masqué ? Qu’en ont-ils fait ? Je m’étonne, je m’étonne…
Vas-tu le retrouver ?
Ah, ici ils coupent… pourquoi couper de si petits arbres, je m’étonne encore de leurs entrefaites ?
[le vent s’engouffre dans le microphone] C’est tout, vous n’avez plus rien à dire ?
Ah ! Cela ne vient plus, il faut marcher, marcher encore, d’autres oiseaux vont t’inspirer, t’apporter la bonne parole ? Oh, la bonne parole, je n’en sais rien ; une parole, c’est sûr, la leur !…
Ils vont me cajoler ou me gronder, ils m’attendaient par le chemin, venant tranquille… tranquillement ; ils ne m’ont point vue à l’heure dite, d’où leur étonnement !
Alors, ce chemin, tu le vois ?
Oui, je le vois, c’est le tas d’arbres coupés là, qui me perturba l’esprit, ce haut tas de bois, maintenant morissons…
Morissons ?
(moribond !)
En train de mourir, qui va s’assécher, qui va être brûlé, utiliser à je ne sais quoi…
Alors, tu le prends ton chemin ?
Voilà, voilà ! C’est fait, vous êtes content ? Je vais retrouver mon petit Hêtre, dans sa jeunesse nouvelle de l’an, à s’enfeuiller nouvellement ; vous voilà bourgeonnant… point de coupes aux alentours, tant mieux !
Ah !
9’49 (il se mouche, un oiseau amusé cri « tchididii ! tchididii ! »)
(il marmonne des choses incompréhensibles…)

de 9’50 à 9’56, un Bruant zizi ? (entre 4 kHz et 8 kHz)

10’04
Je ne te vois point, non, c’est un peu plus loin…
Avance encore…
Je m’inquiète ! La petite souche, tu te souviens ? Oui, il est là encore, bien caché au bord du chemin, discret ; va-t’en de l’autre côté [du chemin] ; ça y est, tu bourgeonnes ! Fais attention, fais attention ! Protégez-le mes frères !
Ce sont des personnes de votre famille ?
Ah, lointaine ! Nous avons des ancêtres communs, d’autre fois, savez-vous ? Une branche s’anima, se déplaça gaillardement ; l’autre restera sur place de graine en graine, c’est ce qui nous distingue ! Eux ont l’avantage de vivre sur pied plus longtemps que nous, si l’on ne les coupe pas, si une bourrasque ne les incline pas, ils survivent des siècles, alors que nous, nous avons bien du mal à le dépasser, ce simple siècle… faut pas abuser, il faut laisser la place. Souviens-toi de cette voix furtive qui disait « dépêche-toi de vivre et puis va-t’en, va-t’en ! »
Quoi ? « Dépêche-toi de vivre », mais quelle outrecuidance, comment osez-vous ?
Eh oui, c’est ce qu’elle nous dit la nature, « dépêche-toi de vivre et puis va-t’en, va-t’en ! » Ne reste là… ne reste pas là, à te méprendre, tu ne dois vivre que de ton temps et ne pas le dépasser plus que ça, tu n’es pas construit, bâti pour cela…
[il passe auprès d’une petite pinède jolie]
Ah, oui, non ! Les pins, ils ne les ont pas découpés, pas encore, mais ils s’approchent ; méfiez-vous ! Méfiez-vous ! Dans ce beau soleil qui vous irradie… Protez les gé, pro-té-légé ? Proté, proté ? Protégez-les, vous, les autres arbres tout autour ; ils sont une proie que l’on guette, ils sont bien hauts, une tentation pour leur conquête ; oh, rime fameuse !
Point d’oiseaux ici ; qui les a fait fuir ?
J’entends la grive draine au loin, elle s’inquiète, ah, je suis arrivé en retard, ce n’est pas bien… ce n’est pas bien !
15’25
Le vent se rit de moi, il m’a joué un petit tour, il m’a dit : « oui, ose changer tes parcours, même si tu reviens en faisant demi-tour, pas ceux-là, que tu uses tout le temps, varie ; n’hésite pas à varier tout le temps, ne t’y habitue pas à ces parcours, ils deviennent à force lassants ; tu dois découvrir sans cesse, sans cesse, ne l’oublie pas ! » Voilà ce qu’il m’a dit, le vent, et je ne l’ai pas écouté, ou, du moins, je me suis laissé emporter par ce qu’il avait d’engageant, eh voilà ! N’allons pas plus en avant, et tais-toi maintenant !

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