(à 13’45)
(avant le discours : 200319-134559 – chants d’oiseaux)
(à 13’48)
(avant le discours : 200319-134831 – chants d’oiseaux)
…
(parole en marchant – 19 mars 2020 à 13h57)
—> 2. « petit chemin » :
—> durée : 34’54
(après la pluie, au bord du chemin, les ruisseaux de la forêt sont pleins d’eau, elle s’écoule sur la pente du terrain, il le remonte jusqu’à l’orée du bois… il y va cueillir parfois des Ails des Ours, là où ils sont abondants quand la saison leur est favorable…)
En ce printemps, les fleurs et les oiseaux habituels, les Anémones, les Ficaires, les Ajoncs qui poussent, l’Ortie, les Primevères, l’Asphodèle, que sais-je encore… Ah ! Les premiers Muguets, l’Ail des Ours ici ?… Oui, il est encore là, je sens son odeur irritante (envoûtante) ; les Anémones sont bien belles cette année, mêlées aux Ficaires, faisant cette alternance de blanc et de jaune, charmantes couleurs…
1’22 (un Pouillot véloce chantonne, pas très loin de lui)
… que parfois quelques pissenlits enfleurés… fleuris, pardon (bien que « enfleuré » soit une belle expression à garder), s’y mêlent, apportant un nouveau pompon… Ici, dans le caniveau, l’eau est croupie, elle ne coule plus, elle attend que se déverse le reste ; croupi, toute une végétation, toute une faune génératrice…
1’59 (il s’approche du Pouillot, son chant est très présent…)
… de toutes les effervescences que peut adonner une forêt (auquel peut s’adonner une forêt) ; des mousses, des algues, des formes champignonneuses, bactériennes, et autres, pullulent ici ; l’eau est croupie, polluée probablement par les effluves des champs aux alentours qui finiront par s’y ajouter, les effluves apportés par les z’hommes… Ah, je vois quelques Fraises des bois fleurir aussi, charmant printemps dans cette période de disette où l’on s’apeure à cause de petites bêtes invisibles…
3’02 (le Pouillot lui raconte « tadi tadi dadi ta ta ! »)
… venues de lointains horizons…
3’06 (le Pouillot lui raconte lui aussi une histoire…) (ajouter sonagramme)
3’14
… un papillon jaune, le Pouillot véloce le salue !…
3’53
J’aime bien l’insistance du Pouillot, il est comme la Mésange bleue euh… charbonnière, pardon ! très insistante, ils aiment bien mettre les points sur les « i »…
4’16 (le Pouillot lui répond-il en détachant lentement sa mélodie insistante, ou est-ce un dialogue avec les autres oiseaux du coin ? ; toute une suite de chants charmants, dont un, forme comme une chenille dans les sonorités de l’air ; un autre réplique, « tidi ti tidi ti tidi ti ! », le Pouillot envoie sa réplique en détachant les notes très méticuleusement… ; le vent s’en mêle…)
5’57 (une bourrasque !)
Petites Rubiacées… des Rubiacées, Gaillets sûrement, gratterons… (il marmonne)
6’26
Ah, après la traversée du fossé nous entrons dans un léger sous-bois merveilleux où les Pervenches sont reines, mêlées aux Anémones et aux Ficaires ; une allée magique se présente devant moi, magique !…
7’29
Des nuances de blanc et de bleu, légèrement violacées, selon les nuances (mouvements) du terrain, les nutriments apportés à la plante, elle est bleue éclatant, ou violace par moments (éclatante, ou violacée par moments), c’est selon l’air du temps… Ah, des Euphorbes apportent une légère nuance jaunâtre, Euphorbes des bois (Euphorbia amygdaloides)… ou des montagnes, je ne sais plus trop ? Euphorbia… (il marmonne) m’excuse, j’essaye de l’éviter, les floraisons, mais elles sont tellement nombreuses… (il passe sous un arbre abattu par le vent)
9’08
Si tu fais trop de bruit… les chiens de la ferme environnante vont m’entendre, si ce n’est déjà fait, ils ont l’ouïe fine, j’ai remarqué ? Ici, des petits Houx fragon (Ruscus aculeatus), mêlés aux Ficaires dans le fossé, près du champ ; des Hêtres commencent à s’enfeuiller… mais c’est trop tôt pour l’Ail des ours, il sort à peine…
10’02 (on entend encore le chant du Pouillot, lointain ; nous sommes à la lisière de la forêt…)
Le champ l’année dernière fut planté (semé) de céréales, dont on voit les pousses coupées… Il n’a pas été retravaillé depuis, seulement coupé (fauchées), est-ce que ce champ va être en friche cette année, on dirait ? C’est étonnant et c’est tant mieux, que la terre repose ! Les Aubépines blanchissent…
10’40 (des gazouillis d’oiseaux…)
… sur le bord du champ ; et les jeunes pousses de la Ronce, du Rubus, commencent à s’attacher à moi, il faut que je les évite, car elles vont être très vite amoureuses de moi, et je ne pourrais m’en défaire ! Ah, un Ail des ours ici, sort péniblement, mêlé aux Ficaires… des Arums tachetés…
11’19 (un oiseau s’exclame ! Ah, on l’a réveillé ?)
… quelques bouquets, toujours les Pissenlits (Taraxacum)… non, c’est trop tôt !… Quelques Pissenlits, pourrais-je récolter ? Ah si, quelques-unes ici… Ah, ici…
11’48 (l’oiseau réveillé, gazouille, « il les a trouvés ! didziidzii i ! »)
L’Ail des ours commence à sortir ici, oui, je ne l’avais point vue… mm, c’est trop tôt ! Au moins quinze jours à attendre, encore… Je m’excuse de marcher sur vos plantes nouvelles, je tente d’éviter quelques enfleurements, mais on fait comme l’on peut ! Bonjour papillon jaune, qui me croise… il s’en va, ignorant de moi, il a bien raison, je ne vaux rien, ici…
12’41 (un oiseau dit « oui ! diluidiluidi ! »)
… sinon quelques embêtements fugitifs, j’apporterai… (il s’arrête pour écouter)
13’09 (un beau chant du jour entame l’oiseau, « duteuduteu ii tiii tidedici ! », au moins trois chants différents ensuite, dont celui du Pouillot véloce ; de 13’49 à 14’33, très beau)
15’02 (il reprend sa marche)
15’21
Ah, voilà ! Ici, plus d’Ails, mêlés aux Arums… un peu jeunes à couper… faudra revenir dans quelques jours… Ah, si, beaucoup ici, vous n’avez pas failli à l’endroit… je reviendrai un matin prendre de vous quelques feuilles (si vous le voulez bien)…
17’00 (le Pouillot le suit de son chant régulier…)
Dans mon passage, j’essaye d’amoindrir le moins possible le lieu, sinon de laisser quelques traces et quelques odeurs, les émergences de ma dissolution (lente)… par moments ces effluves, ces gaz que l’on émet, souvent, subrepticement, silencieusement ou soudain, ces traces qu’entendent ou sentent surtout essentiellement le chien (ou) l’animal aux aguets, plus que nous… Là, un grand fossé ! Quand il pleut abondamment, l’eau a crevassé la rivière très profonde de quelques mètres qu’il faut franchir ; pour mon âge, ça va être dur ! Essayons toutefois… Ah, ici, les vers de terre ont rapporté (il marmonne) des profondeurs du sol quelques émoluments pour aérer le sol, tant mieux ! Y’en a encore donc, des vers, ici ! Tant mieux… Beaucoup d’arbres tombés, cette année, le vent a fait ses ravages !
20’08 (le Pouillot le suit toujours…)
Encore un ruissellement ! Une crevasse dans la forêt, salutaire, apportant une eau venue du champ, malgré tout nauséabond. Je suis un mécréant, de leur culture, je n’y vois rien de bon, ici ; ailleurs peut-être, mais ici, ils ont cédé aux cultures industrielles, sans attrait pour notre santé ; ils nous nourrissent, certes, mais (en) nous tuant à petit feu, nous, comme eux ; à cause de leurs pesticides, évidemment, et toutes sortes d’adjuvants pour rentabiliser l’actionnaire, celui qui fournit aux paysans se mourant, des substances qui enrichissent (l’enrichissent) l’actionnaire (véreux), mais pas le paysan, il crève à petit feu ! Il est temps qu’ils retrouvent les cultures ancestrales, augmentées du (des) savoirs de maintenant, adaptés à une saine culture des sols, c’est ce qu’on nous (leur) dit, mais écoutent-ils ce mode de raisonnement, que certains leur assènent ? Ils sont obnubilés par leur survivance, ils crèvent de faim, la plupart, et la forêt ne cesse d’être endeuillée des arbres que l’on coupe… Ici (dans cette parcelle), il y a peu, disons vingt ans, que l’on coupa son territoire à elle, donc les arbres sont encore petits, renaissant, tranquille un moment pendant vingt, trente ans… l’humanité a le temps de dépérir, de changer ; ces jeunes pousses de maintenance verront-elles…
23’07 (un nouveau chant d’oiseau l’environne, « triii triii triii tu ti ! » il l’accompagne…)
… une humanité différente, dans un renouveau, s’associant aux forêts, dans un découpement maîtrisé et raisonnable, respectueux des êtres, qu’ils élaguent, découpe assidûment… Ici, beaucoup de Bouleaux (Betula alba), c’est étonnant ? Le sol doit être acide ?… Aah, encore beaucoup d’Ail des Ours, c’est bien !
24’28
Les petits ponts sommaires en bois, sur l’allée… ah, que je vais prendre… à moins que je poursuive le petit chemin ? Non, j’ai envie de descendre l’allée… (il marmonne) allons z’y… Étourdie par la lumière, par la santé de ces sols, par le renouveau, par le chant de l’oiseau, je descends l’allée…
25’09 (le Pouillot est revenu l’accompagner de son chant)
Les Anémones sur mon passage me saluent à leur manière, légèrement vibrante, dans le mouvement du vent qui se déplace autour d’elles… quand je passe… Le Pouillot véloce me suit, il insiste ! C’est gentil !
26’19
Ah ! Des bidons laissés, quelques égarements des z’hommes… ils ne peuvent s’en empêcher, que voulez-vous ?
27’04 (un nouveau chant surgi à travers le bruissement de ses pas sur les feuilles mortes, il s’arrête pour l’écouter… mais l’oiseau s’est envolé ou se tait…)
27’28
Le ruissellement a bouleversé dans un mouvement de terrain, l’allée, qui s’est effondrée, comme faire (pour la traverser)… faut passer sur le côté…
27’45 (l’oiseau au chant nouveau reprend ses vocalises)
… elle a tout emporté, plusieurs mètres carrés… ça se comprend, l’allée est en basculement vers le centre de la forêt, donc tout nivellement ne peut qu’emporter une terre fragile, ce que l’eau a provoqué au fil des ans, aucun homme n’a réparé sur cette allée peu empruntée ; ils le feront dans dix ans, vingt ans probablement, quand les arbres seront à couper, s’il y en a (aura) encore des z’hommes !
29’16
Eh, je me rappelle cette phrase qui m’est venue un jour, avoir cette impression d’écrire du moment… du dernier instant d’une humanité en décrépitude, d’écrire sur le dernier moment des hommes, avoir une parole finissante (version : Eh, je me rappelle cette phrase, elle m’est venue un jour, m’amenant à cette impression d’écrire sur l’instant… les derniers moments d’une humanité en décrépitude, d’écrire sur les derniers moments des hommes, et d’ajouter cette parole inutile à un achèvement irrémédiable) ; inutile d’en trouver une quelconque gloire, elle ne sera pas écoutée ni entendue d’une quelconque manière que ce soit, on écrit donc pour l’illusoire, pour le contentement de soi, probablement, sans oser se l’avouer ; même si c’est une commande que la vie vous laisse (réclame), de laisser une mémoire, une trace de cet instant où tu es passé… Ah, encore une traversée (d’eau) moins profonde de l’allée ; là, il faut se mouiller (les pieds), on n’a pas le choix… hop-là ! Voilà ! Des Pervenches encore…
31’35 (un oiseau salue l’exploit petit du saut hors de l’eau du deux-pattes, bravo ! « tidijitidiji ii ! », l’oiseau le suit de son chant, un moment…)
… de chaque côté…
32’09
… papillons jaunes, fidèles tous les printemps, ils sont là, un deuxième papillon jaune ici ! Y’en a encore ? Ils sont rares toutefois… quelques petites Abeilles…
32’50 (il se mouche)
33’01 (une Abeille s’approche du microphone de la machine enregistreuse ; un oiseau voit la scène, et s’en émeut d’un chant circonspect !)
Avez-vous entendu le bzzz de l’Abeille ?
(il poursuit sa marche jusqu’à la fin sans plus rien dire…)
…
(parole en marchant – 19 mars 2020 à 14h36)
—> 2. « petit chemin » :
—> 3. « singes savants »—> petit chemin,
—> durée : 0’55
(note : pendant la mémorisation de ce pense-bête, on dirait qu’il lui est soufflé par les vocalises brèves et enjouées de l’oiseau à côté de lui)
(il répond aux oiseaux)
› Penser à reprendre, de mémoire, les notes des petits chemins botaniques anciens, et de la mémoire qu’il m’en reste, tenter de relater une histoire autour de cela…
› Tenter l’expérience avec les traces des terrains…
› à remettre les cartes… Oui, vieux cheminements…
…
(ajout prétentieux de l’hominidéen)
› Faisons de l’art moderne, une œuvre de sonorités de vivants ailés en parlant, en chantant, et quelques microbes au-dedans, à la fin, une virgule apportée par le vent…
› Mise à prix : soyons snob ! Que la valeur soit sans limites, tout ou rien ! Hors de portée du moindre milliardaire et offerte au moindre renégat, celui qu’ils ont appauvri sans ménagement…
› Titre évident : « i tititi i e à remettre les cartes i tre e e i e » (ce sont les paroles voix au-dedans de la sonorité)
…
› trouver un nom, oui… c’est cela, c’est cela…
…
Sonagrammes audiométriques :