(parole en marchant – 27 juin 2020 à 18h41)

—> 2. « petit chemin » :
—> durée : 1’02

Euh… je ne vous ai pas bien vus, je ne vous ai pas vu, excusez-moi !
Mon iro… oh !…
Je ne vous ai point vu, excusez-moi ! Mon ignorance crasse était bien là ! Voilà ! ça m’est venu comme ça !
(il voit, au bord du chemin, des graminées lui renvoient une couleur intense)
Belle herbe ! belle herbe… la feuille qui retombe, bien verte, relui le soir, dans ma mémoire, je m’en souviendrais…
(un Pinson des arbres s’est approché pour lui souffler cette souvenance, du haut d’un arbre, c’est qu’il le voit, ce passant aveugle de lui, l’entendra-t-il son chant ?)

de 0’45 à 0’49, il fut entendu, oui, par la machine enregistreuse et celle visionneuse des sonagrammes que l’on voit ici, un chant de Sauterelles juste au-dessus de lui, le Pinson dans l’arbre…

(parole en marchant – 27 juin 2020 à 19h22)

—> 2. « petit chemin » : du « droit de l’auteur »…
—> durée : 7’07

(à relier aux ajoutements du même jour, en revenant, de l’auteur et du scribe)

Du « droit de l’auteur », elle est où là, cette hauteur, dans ce point de vue ?

Ce que nous mettons par écrit dans des livres, c’est la somme de ce qui nous a traversés, c’est le résultat de notre écriture, cela !
Eh, ce qui nous traversa vient d’ailleurs, nous n’en sommes pas les possesseurs ; euh… nous voguons au gré des aléas de la vie, ce qu’elle nous amène, des aventures que nous traversons. Nous ne sommes en rien propriétaires de quoi que ce soit, c’est une vue de l’esprit !
Eh, de réclamer (un) quelconque droit d’auteur sur quelques écritures (que ce soit), n’est qu’un moyen de survie que nous nous sommes octroyé ; mais toutes nos écritures, même si pour l’essentiel elles ne parlent que de nous, elles sont influencées terriblement par ce qui nous traversa !
Eh, ce qui nous traversa n’a (ne relève d’aucunes) aucune propriété de quoi que ce soit ! Cette mémoire, que nous déversons, quelle qu’elle soit, quoi que nous fassions, écritures, peintures, mouvements, sonorités, voix, chants, tout ce que vous voudrez, ce sont les choses qui nous traversent…
(une légère brise s’en vient…)
Eh, attention ! autoroute de Fourmis (fourmiroute), je traverse…
Oui, je fais attention, tout en parlant, à ce qui se passe autour de moi * et des quelques fourmis que j’ai failli écraser par mon ignorance, mon inadvertance, mon inattention à ce qui se passe autour de moi ; comme l’oiseau qui chante en ce moment, il m’influence lui, de son chant, il me dit ce que je dois mettre !
Alors, suis-je propriétaire de son chant à lui ?
Quand j’y reviendrai à cet endroit chantera-t-il encore de la même manière, et m’influencera-t-il tout autant ? Ah ah ! qui le sait, de cette engeance, ce qu’elle m’amène au creux de ma tête ?
2’29 (le vent se mêle peu à peu à son discours, il lui insuffle un chant tout autour et le traverse ; mais, sans qu’il le sache s’y ajoutent aussi les stridulations de Sauterelles, au-delà de sa perception, imperceptiblement, elles imprègnent son discours ; sonorités très intenses entre 9 kHz et 12 kHz)

de 5’37 à 6’08

Alors, d’être l’auteur de quoi que ce soit, excusez-moi, mais ce sont des croyances ; et de ces croyances-là, eh eh, je n’en suis pas du tout, du tout persuadé ? C’est pour cela que cette écriture (ici) ne relève d’aucun droit, d’aucune prétention ; je déverse ce qui me traverse, même incidemment, ce qui me vient qui me dit de mettre ce que je dis là en ce moment !
Eh, je ne suis plus propriétaire de ce qui vient d’être dit (et mis par écrit plus tard), tout autant en avant, avant que cela me traversât, je n’en étais nullement propriétaire, et pendant que cela me traverse, pareillement !
La propriété, en fait, n’existe pas, disais-je, c’est une vue de l’esprit ; il n’y a de propriété que ce que vous considérez comme être votre propriété ! Eh, de là, à engager des modes de subsistances qui sont toujours au détriment des autres, des autres que vous, autres deux-pattes comme vous, holobiontes hominidéens que vous êtes…
Eh eh… la multitude des êtres qui vous habitent et qui vous entourent, qui vous permettent d’exister, (ils) sont dans cette mouvance qu’on appelle la vie, et la vie n’appartient à personne. C’est étonnant que le vivant ait agencé dans nos raisonnements, dans nos têtes, ce mode de pensée ? Il eut peut-être une raison d’être auparavant, quand il fallait véritablement subsister à cause des aléas naturels, mais maintenant que cela semble s’apaiser (momentanément), c’est plus à notre détriment que nous usons de cette liberté que nous prenons, à (de vouloir tant) accaparer et posséder ; c’est un satisfecit que nous nous donnons, délétère. Je m’en détache le plus possible, il ne m’apporte rien ! Quand je ne serai plus là, je me foutrais bien de toutes les choses que j’aurais pu prétendre (être) de mon appartenance à moi, mon petit moi, mon petit ego… opportuniste.
Me considérant comme un être insignifiant, tout autant que les autres, n’accordant aucune valeur quant à cette situation, c’est un constat… que ce qui me composera n’ayant aucune importance, dans ce concept, d’aucune importan… appartenance, pardon ! Euh… la dislocation de mon être, va reformer plus ou moins d’autres entités, va servir de mangeaille aux Mouches, pour leurs pontes, de leurs larves, tout autant servira de briques à toutes sortes d’entités, comme cela s’est toujours fait, y’a rien de nouveau là-dedans ! c’est immuable !
(il se mouche)
Voilà, voilà, voilà… Sur ce, je vais aller reposer mon insignifiance au creux de ma coucherie, pour reposer mes yeux et tout mon tralala que j’ai fait aujourd’hui…

* (note, en relisant : cette façon de parler démonstrative du zomme qui se veut attentionné momentanément aux choses l’entourant au-dehors, ira pourtant, le soir, dans sa cahute toute pourrie, démettre quelques Mouches virevoltantes, exaspérantes, à l’aide de sa tapette, paf ! paf ! il ferra…)

Sonagrammes audiométriques :