(paroles de la nuit – 30 nov. 2020 à 1h25)
—> ajoutements, tragicomédie : questions, à propos d’identité…
—> durée : 6’24
(à compléter par des détails, si nécessaire ?)
À la question de… des papiers d’identité : qu’est-ce qu’ils représentent pour vous ?
Rien ! Une absurdité de l’espèce, une dérive fasciste où l’on (vous) contrôle, dans un manque de conscience absolue… dans un manque de confiance, et de conscience aussi, absolues. Il faut une preuve symbolique, un papier prouvant que vous êtes vous ! Dans le monde animal, c’est unique, à priori ? Les animaux se sentent mutuellement, se reconnaissent à travers l’odeur (à travers leurs sens), à travers ce qu’ils sont réellement ; il n’y a pas besoin d’une chose fictive pour apporter la preuve de ce qu’ils sont. Non, dans la dérive humaine, il y a cette volonté, euh… de prouver que l’on est soi, que l’on est identité nommée définie dès la naissance, pour vous suivre à la trace, vous identifier ! Cela s’est essentiellement développé dans ce qu’on appelle les sociétés modernes. La modernité implique un flicage absolu de l’être où tout un dossier existe sur lui, dans les hôpitaux qu’il fréquenta, dans les administrations où l’on enregistra sa présence ou ses demandes, ou toute fonction qu’il eut à droite à gauche, il y a la trace de ce qu’il fit ou fera, ce à quoi on le prédestine à travers des études ; tout partout, il existe des traces de soi… administratives ! Eh, dans les littératures, l’identité y règne d’une façon encore plus vicelarde, terroriste ! Il faut absolument que l’on identifie l’auteur d’un récit, qu’il ait un nom !
Alors, le nom est une hérésie pour vous ?
Complètement ! À quoi ça sert d’être nommé, sinon flatter un ego, ou vous identifier pour plus vous maîtriser, vous reconnaître plus facilement, car l’on a oublié la bête en nous ? On ne veut surtout pas être confondu à une bête, alors, on se comporte d’une manière ah, que… à ce que l’on s’identifie dans une modernité qui nous relègue à des fonctions dignes des machines les plus perfectionnées… on pense déjà à (vous) coller des puces informatiseuses sous la peau pour mieux vous identifier ; cette frénésie de l’identité est maladive ! Elle prouve non pas une évolution, à mon sens, mais une dégénérescence absolue de l’être, où plus aucune confiance ne se fait en dehors de ce principe identitaire ! Les castes, les groupes… politiques, religieux, de tout ce que vous voudrez sont identifiés par cette dénomination que l’on apporte sur vous, où l’individu est identifié comme une réalité « possible » que s’il existe une trace de ce qu’il est, quelque part, dans des paperasses, des documents, l’identifiant… Voilà !
Vous êtes sévère ?
Oui !
Et alors ?
Mais, j’ai plus rien d’autre à dire, sinon euh… apporter du détail à ce que je viens de dire, cela n’a aucun intérêt ! Ouais, de toute façon personne ne m’écoutera, je suis considéré comme fou, alors…
Vous voulez vous taire ?
Je me tais !