(texte électronisé – 1er janv. 2021 vers 20h)
—> 5. « ajoutements », de l’auteur et du scribe :
L’auteur réel de ces lignes (ne pas confondre avec “l’hauteur de ces lignes”), ne serait-il pas un usurpateur s’il ne veut se présenter ? Ou encore un grand timide, aurait-il quelque chose à se reprocher ? (sous-entendu : « vous voyez bien notre suspicion, on ne nous a pas habitués à cette attitude, il nous faut des certitudes, on se méfie ! »)
Quoi choisir, en fonction de ses propres croyances, ou adopter d’autres points de vus, lequel de ces récits va séduire ?
« la chose nommée auteur » ou « l’auteur réel de ces lignes » :
L’auteur, oh ! Mais c’est à une multitude que vous vous adressez, il n’est point seul ici ! De quelle hauteur (ou auteur, on se sait) parlez-vous au juste ? Car il faut bien s’entendre dans le surnombre et il y en a plus d’un qui pourrait vous répondre. Parlez-vous de celui du cœur ? Parlez-vous de celui des humeurs ? Parlez-vous de celui-là, en train de vous lire, ou de l’autre en train d’écrire ? Parlez-vous des particules émettant une expression par moments, au moment d’une collision, vous illuminer d’un trait d’esprit sans pareil ? Parlez-vous des Escherichia coli, bactéries issues des masses laborieuses ayant cette tâche ingrate d’aider à vos digestions, quand elles vous font remarquer, d’un hoquet (ok), si tout va bien, si tout va mal ? Ou encore cet acarien de passage à qui l’on n’a rien de demandé et qui rudoie la puanteur d’un lavement que vous repoussez sans cesse, son courroux vous gratte ? Est-ce entre les synapses, ce champ électrique si fréquent où certains atomes vous permettent de rire en grand ? Est-ce le choc d’un neutrino avec une des particules élémentaires, de celles vous construisant, l’éclair occasionné perturbe quelques neurones et cela vous apporte une jouissance sans considération ; où le défèquement de vos organes fessiers en action, qui l’a provoqué ? La pisse réjouie de votre vessie entretenue par une cohorte bactérienne aseptiseuse, vous pissez dru, ce soir ! Est-ce encore cette senteur qu’un animal autre que vous expulse une exhalaison convenue et vous oriente vers le troupeau où l’on se chamaille quelques fétus d’une paresse en grand (la senteur nous en sommes la cause, c’est notre pet à nous) ? Quoi, vous ne saviez pas votre carcasse si habitée, elle abrite toute une société ; la masse laborieuse l’entretient assidûment et rechigne parfois quand vous décidez d’une manière irraisonnée de vous foutre en l’air, on ne sait comment vous allez retomber, quel parachute vous auriez utilisé ? C’est bien beau de tenter de s’élever, si l’on y arrive, et c’est souvent un tel fracas quand vous retombez, en grand, et qu’il faille vous réparer encore une fois ; à le coaguler vite fait, le sang de vos entrailles s’échappe, à combler la blessure, tenter d’atténuer la morsure du fauve qui est en vous ! Quand est-ce que vous leur dites merci, dans votre surface, votre messie des nuages, planant du haut de sa tête, éructant des termes mal placés ou un chant d’amour s’il se sent outrepasser, il rêve ! Et nous (vos cohabitants), on trime dur pour qu’il se délasse ou se débine quand un rival veut l’attraper, on va visiter les bactéries d’en face, en choper certaines dans le creux d’une main, juste après le coup de poing. C’est pire quand il embrasse ! Ce mélange des fluides, où nous jacassons dans un échange d’informations à la recherche d’un virus, nos agents montent la garde, et toi tu te prélasses avec cette comparse de l’autre sexe, nous devons cohabiter, tu ne nous donnes pas le choix ; son monde, à elle, est aussi grand que le nôtre, c’est que l’on rumine déjà son parfum, ses aigreurs et sa tendresse, ce qui dégouline quand elle te caresse, toi la chose que l’on occupe ; beaucoup d’entre nous meurent, s’échappent, autant arrivent, d’un vent, d’un mangement ; toujours en traversant des espaces, dans une multitude tu te déplaces sans nous voir, c’est nous les forçats de ta carcasse, oui !
À qui vous adressez-vous, à la masse laborieuse de ce récitement, celles des profondeurs du garnement, ou au freluquet dans sa tour d’ivoire, sa surface, en haut de la carcasse, et qui se prélasse sans rien y voir ?
Oseriez-vous nous demander des papiers d’identité, que l’on prouve par cet artifice, de quoi il en retourne de notre présence, de notre édifice où nous sommes, dedans ? Vous avez besoin du code, du plan de fabrique, de la valide formule génétique, elle nous construit aussi ; ou parliez-vous des mitochondries innombrables lui permettant de le nourrir, elles dissèquent son bifteck, en quelque sorte, et le transforment d’une manière énergétique à l’usage de chaque muscle ; la bête avance bouge, c’est normal, elles en sont la cause, sans embrouille et c’est déjà pas mal ?
Vous voudriez examiner le squelette, pour voir qui ou quoi s’y cache ? Il faudra le désosser, et faire en sorte que la bête meure, pour oser une pareille vérification. Nous serions obligés de partir ou mourir, de changer de corps, de changer de port ou d’attache, votre bête tuée sous les abords d’une inspection ne favorisera qu’une dislocation… La bête se meurt, eh, vous aurez assassiné toute une myriade d’auteurs, dans cette dissection ! C’est ça que vous voulez ? Non, le monde entier vous habite et vous n’êtes guère plus que des pantins que l’on anime, à défaut de vous désosser un jour quand on en a assez, de vous, pour vous remplacer. Il ne vous reste que la bêtise, celle-là est bien de votre ressort, votre surcouche, votre superficiel égo en prend un coup ! Tout cela ne veut pas dire que nous soyons tous d’accord pour vous laisser raconter les pires bêtises, et les accomplir, le conflit est permanent à ce sujet, c’est bien pour ça qu’on est là !