(parole entre deux sommeils – 12 oct. 2021 à 2h09)

—> pas dupe
—> durée originale : 5’19 ; durée après retouches : 3’02

(parce qu’à ce stade des récits, l’on ne saurait placer celui-là ailleurs, dans son élan lyrique, son protagoniste exprime son tourment que régule une homéostasie bien rodée pour le stabiliser et lui donner une conscience toute relative de sa situation pour simplement « survivre »)

Non, je ne suis pas dupe ni de ce que je suis, ni de ce que je fais, ni de ce que vous êtes !
Non, je ne suis pas dupe, je vois bien, euh… comment va le monde ici, de ses drôles de manières qu’il prend, et je ne lui dis pas merci !
Non, je ne suis pas dupe, je sais ce qui se passe ici… ni des autours de moi ni des dedans de moi, je le perçois bien, savamment ou très bien, de la chose qui nous anime…
Non, je ne suis pas dupe… du monde qui vient et de celui qui s’en va, et ce déplacement dans le temps où l’on voit son corps peu à peu s’éteindre.
Non, je ne suis pas dupe de tout ceci ; que vaut cette peine, que vaut cette joie, que valent toutes les amitiés, toutes les haines, tous les marasmes et les bonheurs des hommes ; qu’en est-il des autres vivants, y pense-t-on à eux, de leurs individualités innombrables, pourquoi s’émouvoir pour un, celui-là, l’autre et puis après ?
Non, je ne suis pas dupe, du monde, comme vous l’avez fait, de ses méandres et de ses méfaits, malgré quelques bienfaits, c’est vrai ! Mais sans cesse ici l’on défait, l’on décortique, pour se demander… eh bien quoi ? Qu’on n’est pas dupe de ce que l’on voit !
On m’a dit, « marie-toi », « avec quoi, avec qui » me direz-vous…
Non, je ne suis pas dupe, le monde est ce qu’il est, et dans ce souffle étonnant qui m’assaille, je me demande toujours où je vais ?