(parole en marchant – 1er janvier 2021 à 14h13)

—> petit chemin, préalable de l’usure
—> durée : 4’29

De l’usure. Elle, c’est un préalable aussi, car il s’ingénie dans une dépense, une dégradation, une entropie nécessaire, semble-t-il, nous progressons dans une usure, cela se détermina un jour, puisque tout ce qui nous entoure et nous-mêmes, nous progressons dans une usure où l’on finit toujours au même endroit, dans une situation idem partout, pour tous les êtres qui s’animent sur cette planète, nous nous assemblons dans un processus de réplication de l’être, nous existons en nous animant et nous propageons à droite à gauche, où vous voudrez, en nous usant progressivement jusqu’à finir par dépérir et se dégrader, redonner à la terre nourricière les éléments qui nous constituèrent ; chacun de ces éléments conserve toutefois une partie du patrimoine de notre histoire, en dehors de cette même histoire, ce même apprentissage que nous avons acquis ; il en est un autre, celui de la matière qui s’instruit des combinaisons qui composèrent les entités successives qu’elles combinèrent, ces molécules, ces atomes, ces particules…
2’27 (un bruissement d’air témoigne d’un passage…)
Comme cette machine roulante qui passe un jour sera détruite, vieillie, désassemblée, au pire, dans un musée, elle finira toujours par se dégrader !…
2’52 (un autre bruissement plus fort, il est au bord de la route bitumineuse qui s’apprête à traverser…)
Quel bruit désagréable, ces machines roulantes, n’est-ce pas ?
Vous devriez les anéantir dans une dégradation excessive !
(il a traversé le passage, un autre bruissement progresse derrière lui…)
En voilà une autre, c’est infernal, ici ?
Vous choisissez la mauvaise heure, l’heure où ils se déplacent après leur collation routinière du midi, c’est le moment où l’on va se balader, où l’on rentre chez toi… chez soi…
Ils se dégraderont de toute façon, à leur rythme, à leur façon !
C’est tout ce que vous avez à dire, sur la chose ?
Pour l’instant, oui !
On peut taire ?
On peut taire…

(parole en marchant – 1er janvier 2021 à 14h19) [S] ??

—> de l’usure (suite)
—> durée : 51’36

(l’inspiration revient)

Quel est l’autre élément… quels sont les autres éléments dont vous souhaiteriez parler ?
Eh bien, on peut en citer trois, tous se situent dans ce domaine que l’on appelle « l’usure », si nous reprenons notre terme, qui au niveau énergétique est une dégradation de la matière, un changement d’état ; d’un état à un autre, cette dépense permet à des entités telles que nous de subsister ; et nous sommes réunis à priori, selon quelques principes qui nous unissent. Je parle des éléments qui nous composent, je ne parle pas de chacune des entités. Chaque entité est constituée de sous-entités plus petites qui s’assemblent, alors qu’au début de ce qu’on appelle le vivant, il y eut une information qui se combina et se répliqua pour que nous puissions nous reproduire indéfiniment comme cela se produit aujourd’hui, il fallut quelques éléments d’apprentissage, de mémorisation, que l’on peut nommer comme quelque part « un plan de fabrique » qui doit transiter d’une entité à une autre, au moment de sa duplication. Nous avons appris, nous, être multicellulaire, que nos ancêtres étaient unicellulaires et qu’ils se divisaient d’eux-mêmes par on ne sait quel principe ; quelle idée leur était venue de se diviser ainsi (snif), ils n’avaient pas d’autre moyen de se répliquer ? La réplique des êtres, la duplication des êtres, un tas de termes peuvent être employés, plus ou moins savants, choisissez celui que vous voudrez ; c’est un des premiers éléments : capacité à se dupliquer, à se répliquer, à se répandre, à se propager, d’être en être. Tout cela toujours selon le même principe qu’une entité finit par se dégrader, s’user et dépérir ; mais si elle a eu la possibilité de se répliquer, de faire des doubles d’elle-même, d’une manière ou d’une autre, sexuée pour ce qui nous compose, la transmission de cette information, de la réplique, du processus, le plan de fabrique est un autre élément qui s’y ajoute, un savoir, une mémoire, un apprentissage antérieur qui s’est transmis. C’est le second principe, toujours dans un phénomène anthropique de dégradations d’énergie, qui nous permet d’exister. Eh, pour que tout cela fonctionne, il faut un troisième élément, a priori, qui stabilise l’ensemble, pour que l’équilibre se produise, qu’un développement d’un être ne puisse dériver dans des situations qu’il ne puisse maîtriser, il faut un élément régulateur. C’est là que les savants de la chose déterminèrent ce mécanisme qu’ils nommèrent « homéostasie » ; euh… il se produit à diverses échelles, le mélange de deux liquides de consistance différente, ont tendance à s’homogénéiser, c’est une forme d’équilibre qui se produit ; et au niveau moléculaire, dans toute… à une sorte de chimie, vous retrouvez des mécanismes équivalents. Pour ce qui constitue un être vivant, le principe de base est le même, il faut que celui-ci puisse se développer, tout en maintenant en équilibre tout son mécanisme, c’est le principe de l’homéostasie de réguler tous ces éléments. Cela nous évite de devenir fou, ou du moins acquérir une folie, euh… qui ne paraît pas, puisqu’elle est ordinaire, commune. Eh, cette folie, si elle nous permet d’exister, elle deviendra commune à tous les êtres de notre famille, et une perp… nous permettra de nous perpétuer selon les mécanismes qui nous régissent, sexués pour les uns, divisions cellulaires pour d’autres, c’est toujours plus ou moins un principe équivalent où une information est transmise à chaque subdivision, gestation d’un nouvel être… il reçoit à la gestation d’un nouvel être, celui-ci reçoit l’information de ses parents, de ses ancêtres, des êtres précédents, de l’entité qui le précéda et qui un jour, disparaîtra, se décomposera, sachant que les éléments moléculaires, atomiques, de chacun de ces êtres, eux, semblent stables, plus ou moins, seront réingurgités dans d’autres entités, pour former à nouveau des êtres, du minéral, de la matière animée ou non.
7’34
Voilà, en gros, ce préalable global que l’on pourrait décrire. Il est général, on peut utiliser une multitude de termes, et être en désaccord sur quelques détails, mais en gros le principe est là ! Enfin, pour permettre cela, il existe, à mon sens, quelque chose d’autre que nous ne discernerons pas et qui nous anime aussi, qui est la base… Certaines religions l’abordent sans le discerner réellement, car elles y ajoutent une somme de mythes (limites) qui brouille les pistes ; en sciences, on soupçonne quelque chose comme ça, mais sans pour autant le déterminer absolument ! Nous-mêmes, nous n’avons pas de définition absolue sur la chose, nous sommes dans une grande ignorance.
Euh… ce que je tente de déterminer, c’est la petite étincelle qui fait que cela fonctionne ; pourquoi les zèpses… les êtres s’animèrent selon les principes que nous avons énumérés tout à l’heure, pourquoi cela ? Qui, ou quoi, eu la nécessité de produire de tels phénomènes, qui apportèrent des êtres tels que nous sommes ? Je parle de toutes les entités, je ne parle pas que de notre forme. Ça, c’est une grande ignorance ! Moi, je l’appelle « la petite étincelle qui déclenche tout », comme la naissance de notre univers semble s’être produite selon un principe à peu près identique ; c’est-à-dire dans un milieu inconnu, il y eut un début de cet univers qui explosa dans une sorte de grand boum… Mais avant cet univers, il y avait bien autre chose dont on ignore tout ? Eh, c’est autre chose, est l’élément déclencheur qui permit l’étincelle du grand boum de cet univers ! Eh bien, je pense que la chose animée que nous sommes tous obéit à un principe similaire : la petite étincelle ! L’idée, tiens, ah, si l’on animait les choses, en lui donnant quelques principes qui permettent d’entretenir cette animation, allons-y, faisons-le… On commença par des êtres unicellulaires, des bactériens, et ainsi de suite, eh, ses bactéries s’associèrent pour former des êtres multicellulaires, et puis voilà, nous sommes là, multicellulaires, dans une symbiose, puisque aux commandes, les bactéries sont toujours là, omniprésentes, les plus nombreuses, les plus envahissantes, elles maîtrisent tout dans l’histoire, et nous font fonctionner, nous font réagir, penser, parler et aborder le sujet que nous abordons en ce moment. Je sens en moi, la maîtrise du monde bactérien qui m’expérimente, expérimente ma voix, mon dire, ma parole, et me fait parler, me fait délirer parfois, me fait devenir fou, intelligent, bêtes, tout ce que vous voudrez ! Ce sont toujours les mêmes personnes qui sont aux commandes, puisqu’elles sont à l’origine de notre organisation ; mais, elles-mêmes (au premier chef) sont soumises au principe de la petite étincelle qui déclenche tout ! Ça, le plan de fabrique, ce qu’on appelle en gros le code génétique de chaque être, qui permet de le reproduire ; ce plan de fabrique ne contient pas complètement le principe de cette étincelle, ou alors, s’il est au-dedans de chacune de ces molécules d’ADN, nous ne le discernons pas, nous ne le comprenons pas (complètement), nous savons le décrire maintenant, décomposer tous les constituants, de ce code, de ce plan de fabrique ; mais nous n’en comprenons pas tous les mécanismes. Et, dans cette petite étincelle, il est tout à fait compréhensible que le… nous y mettions toute une somme de limites, d’inventions, de délires plus ou moins grands autour de ce problème, que les religiosités diverses de notre forme considèrent comme la substantifique moelle de leur fonctionnement. Nous comprenons bien, nous le sentons au fond de nous-mêmes, qu’il y a quelque chose d’indéterminé qui régit tout cela, qui dépasse le cadre même de notre plan de fabrique ; il n’est possible, le robot biologique que nous sommes, que, à travers cette petite étincelle, qui fait que hop ! tiens, ça s’anime ?

Le jour où nous saurons, nous, êtres vivants animés par ces principes, saurons de… quand nous saurons de nous-mêmes reproduire ce principe, là, nous pourrons nous prendre pour des dieux. Eh, je pense en l’état actuel de notre compréhension du monde, ce secret ne nous sera jamais donné. Nous ne sommes pas prêts à le recevoir. Nous ne sommes pas prêts à cette autonomie, de (savoir) perpétuer des entités vivantes, des espèces (oubliez-vous que le vivant s’en charge déjà ?) ; c’est un processus long, vieux de milliards d’ans, qui a acquis un grand savoir, qui dépasse (évidemment) le cadre même du savoir acquis par notre propre espèce, qui est infime (comparé) à côté du savoir global du vivant en lui-même (l’erreur serait de dissocier des savoirs qui ne demandent qu’à être reliés). Il est réparti, ce savoir, tout autour de la terre, dans son ventre, dans sa biosphère, dans tout l’espace que constitue la planète, ce savoir est lourdement gardé et nous semble un grand mystère ? D’où nos croyances infernales, de tous ordres, qui nous perturbent l’esprit : on voudrait bien savoir, mais nous ne sommes peut-être pas assez sages, assez cohérents pour être capable d’accepter, de comprendre ce mécanisme, notre intelligence n’est pas suffisante pour cela. Malgré toutes nos inventions, qui n’ont… sont que le fruit du mécanisme du vivant au creux de nous ; l’homme n’est pas un monde en dehors du vivant, il est dedans, (une) partie du vivant, nous sommes contenus dans une nature qui en fait n’existe pas, qui est la terre ; la nature englobe les cités humaines et tout ce qui les compose, nous sommes dedans, nos villes font partie de la nature, nous sommes dedans, nous sommes au creux de ce monde, partie seulement (une) partie (de lui), mais pas la totalité !

Nous ne maîtrisons pas grand-chose, ou, la maîtrise que nous avons n’est qu’une pâle illusion, elle fait partie de notre homéostasie, notre équilibre. S’il nous semblait ne maîtriser rien du tout, nous nous apeurerions comme aux temps anciens, jusqu’à se recroqueviller au creux de nos grottes, dans la peur d’une nouveauté. Nous avons su (appris) grâce au mécanisme que nous avons reçu, à appréhender cela, nous stabiliser, réduire nos peurs. Mais l’homéostasie à un grave inconvénient, c’est que quand elle apaise suffisamment l’être que nous sommes, nous prenons confiance, notre ego se développe outrancièrement, eh, euh… (en) nous croyant les êtres les plus puissants de la terre, nous faisons les pires bêtises qui soient. C’est cela, le problème, trouver le juste équilibre en chaque chose, c’est une expérience très difficile, et nous y sommes soumis tous les jours, chacun de nous, sans exception ! C’est la plus lourde épreuve que notre espèce, comme tous les êtres vivants au même niveau devront s’astreindre à résorber chacun à leur manière. Voilà comment je vois l’avenir des choses de ce monde là où nous sommes ; ce n’est pas une finalité, ce que je dis, c’est une perception du moment, temporel, qui est prête à tout moment à recevoir d’autres préalables qui lui apporteront des faits nouveaux ! Loin de moi, évidemment, de prétendre à devenir l’illuminé qui a tout compris, celui-là qui tente de vous faire comprendre (pareil) ce fait, est un imposteur ! Ça n’existe pas « l’être illuminé » en soi, c’est ce qu’il vous fait croire ! Si j’étais dans ce principe, je serais (faussement) le plus humble des êtres, d’une modestie considérable, et je… dernière chose que je prétendrai, c’est d’en être illuminé ; mais peut-être en serais-je apeuré, des possibilités que cela me donnerait ? Cette illumination qui me donnerait le petit secret de l’étincelle magique qui nous anime ? Mais, pensez donc, croyez-vous que dans le principe même qui nous anime, nous n’avons pas quelques garde-fous qui protègent sévèrement le secret fondamental, dans tout cela ? Ce que nous ignorons, c’est l’immense partie de ce principe qui nous dépasse complètement, redevenons humbles, sévèrement humbles par rapport à ce qui nous environne, nous sommes si peu de chose !

Certains parlent d’insignifiance, sans utiliser parfaitement ce terme, mais on peut le recevoir, il n’est pas complètement erroné dans (pour) ce qui nous concerne. Nous sommes englués dans un monde qui nous permet d’exister, nous n’existons que par les autres, ceux qui nous constituent, qui sont la majorité de notre être, ces bactéries qui nous animent, qui nous font fonctionner. Dans chacune de nos cellules vivantes, il y a un certain nombre de bactéries qui régulent notamment toute notre mécanique ; c’est une tâche ingrate ! Qui les remercies celles-ci, quand elles nous permettent de nous réguler, de nous soigner ? Quand nous faisons de sévères bêtises, c’est qu’elles ont failli, peut-être ? Ou, qu’elles ont tenté une expérience qui a loupé ? Elles se sont… se sont trompée d’orientation, dans l’humeur qu’elles nous ont suggé… suggérées… tous les possibles peuvent être envisagées sur la question, « n’ayons pas peur de ce qui nous apeure ». Voilà ce que dit le principe homéostatique qui nous anime !

22’57
Vous pensez que ce préalable-là, que vous mettez encore, euh… pourrait être un des pre… derniers, et le premier de l’ouvrage (le récit) que nous constituons ?
Ah, je n’en sais absolument rien ? Eh, c’est une étape qui formalise des principes essentiels à la constitution de ce que nous sommes. Pour permettre le racontement plus tard de ce récit, il eut fallu au départ, tout ce que nous venons d’exprimer… que, au départ, cela se produise, sinon point d’être de quelque forme que ce soit, point de vivants sur cette planète. Si un jour ne… rien ne permit cette petite… à cette petite étincelle de se produire, il fallut que se réunissent quelques éléments peut-être fortuits qui permirent cela ; ne nous rendons pas plus compliquer que nous sommes ! Dans le principe du vivant, nous obéissons à des règles très communes, vieilles d’une expérience de milliards d’années ; vous imaginez que la vie n’a pas eu le temps de roder bien des mécanismes ? Non, tout cela est bien rodé, euh… le plan de fabrique que nous transmettons de génération en génération, malgré les quelques petites erreurs qui peuvent subvenir à droite à gauche, il est suffisamment fiable pour permettre aux entités que nous sommes tous, sur cette terre, de nous reproduire et de consommer l’énergie qui permet à chacun de subsister, jusqu’au moment où d’énergie, il n’y en aura plus ; donc il faut que cette énergie puisse se renouveler suffisamment, pour que les espèces perdurent ou disparaissent, si elles abusent ! Eh, c’est l’expérience du moment, nous sommes dans cette expérience, et si nous n’arrivons pas, dans notre tentative d’autonomie, que le vivant semble désirer au creux de nous… désirer, faire, produire, au creux de nous, le fait que nous nous animons et nous déplaçons dans l’air que… comme nous le voulons, ou nous semblons le vouloir, si nous n’avons rien qui nous permette donc, de subsister, de nous nourrir, eh bien, nous disparaissons, c’est pas nouveau ! Eh, l’équilibre, euh… sur cette planète, est une symbiose qui se cherche, jamais véritablement atteinte, en déséquilibre permanent, elle tente en permanence de se reproduire, de maintenir un état précaire en perpétuelle mutation.
(il manque des mots, les phrases précédentes sont incomplètes, les pensées le traversent trop vite, il faudra traduire à nouveau, ou compléter de vous-même les manquements par on ne sait quels termes ?)
26’59
C’est ce que n’ont pas compris les systèmes financiers de nos organisations, celles de nos formes, ces financiarisations de commerces, d’industries diverses et variées sont des processus avortés qui n’ont aucune pérennité, car elles sont basées sur une autarcie au sein de notre propre espèce, sans tenir compte des ressources naturelles qui nous environnent, qui elles, sont limités. Pour survivre, il faut tenir compte de l’ensemble des éléments de cette planète ; sans eux, point d’humanité, point de pérennité ! Euh… l’actionnaire d’une entreprise n’a pas compris cela, la plupart du temps, quand on le voit réagir comme il réagit, il est un égaré, riche certainement, mais un des éléments perturbateurs les plus proéminents, les plus importants qui risquent de tout faire déraper, il mourra avec les autres, il n’a pas véritablement de pouvoir d’autres que sa richesse ; et ce qu’elle lui donne (snif), c’est un petit temps de répit, une isolation, une homéostasie contrariée, un ego autant démultiplié qui entraînera fatalement sa perte. Je ne lui dis pas de devenir humble et clochard, mais peut-être qu’il réfléchisse un petit peu (plus) aux conséquences de ses actes, et du système, qu’il (lui) permet de subsister ; système précaire… et non pérenne, momentané. Il n’y a pas d’avenir dans cela, vous êtes obligé de tenir compte de tous les éléments qui vous entourent, pour subsister ; et avoir un ego extrêmement atténué, régulé par une homéostasie non pas triomphante, mais suffisante pour vous maintenir (préserver) dans un fil qui maintienne un semblant de symbiose dans votre être, car votre être ne peut fonctionner qu’à travers une symbiose momentanée, le temps que vous existiez ; mais à la fois, pour que cet être puisse subsister en harmonie avec le milieu environnant, il faut que la symbiose se répartisse partout, sinon vous n’aurez que misère, guerre, destruction, anéantissement, pendant que certains s’enrichissent ; c’est un principe que nous connaissons bien, que nous n’arrivons pas à dépasser, étrange, étrange ? Eh, c’est que nous ne sommes pas parfaits du tout ! Nos inventions sont le fruit d’un mécanisme qui est propre au vivant, nos outillements sont le fruit du principe vivant qui nous anime, ce n’est pas l’homme qui invente l’outil, la machine, c’est le vivant en lui ; l’homme (tout seul) n’est inventeur de rien ! À quoi mettre des noms (derrière) à toutes ces inventions, des noms de nos enterre… de nos ancêtres qui, à un moment eurent l’opportunité de déposer un brevet sur telle et telle invention ; mais toute invention est le fruit d’une multitude, c’était dans l’air du temps, alors on découvrit ceci ou cela, mais tout seul, vous n’y arriverez pas ! Toute invention, toute construction ne peut être que collective, l’état d’un avancement global. Nous sommes avant tout des êtres sociaux et nous sommes influencés en permanence par une multitude de choses. S’il n’y avait pas d’oiseaux, à aucun moment nous n’aurions eu l’idée de voler et de construire des avions ; s’il n’y avait pas eu de lune, à aucun moment, nous n’aurions eu envie d’y aller sur cette belle planète toute petite, ce satellite. Quelque part, quelque chose nous a dit « tu iras là-bas ! » C’est une tentation, un défi, et il n’est pas humain proprement dit, ce défi ! C’est le vivant en nous qui nous l’a suggéré, comme ce que je dis là, en ce moment, c’est le vivant en moi qui me fait exprimer ce que je vous dis ! Eh, mon entité (propre) est la somme des entités me composant, qui m’inspirent, me permettent d’être suffisamment équilibré pour émettre quelques mots à peu près raisonnables, compréhensibles, pour la compréhension des autres. Il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans, c’est quelque chose qui nous arrive à tous, chacun discernant un certain nombre de choses, qui le font avancer, fabriquer, construire, raconter… une histoire, une compréhension, une réflexion, inventer, soigner, tous les actes de la vie courante vous retrouverez dans ce mécanisme qui nous fait exister…
34’34 (il arrête sa marche un temps)
Le calme apparent de la forêt, l’hiver, quelques gazouillis au loin, c’est reposant ! Et les arbres qui perçoivent ma présence, certainement, ont quelques influences sur moi, à travers leurs senteurs atténuées à cause du froid ; mais il n’y a pas que leurs senteurs à eux, le sol, toutes les plantes, tout l’ensemble de cet univers que compose la forêt vous influencent fortement quand vous la traversez paisiblement en vous promenant, comme nous le faisons en ce moment ; cet apaisement est une homéostasie recherchée par vous-même ; un apaisement de la forêt, réfléchissez-y, il est plus que ce que l’on pourrait croire au premier abord. Il vous construit aussi, et nous fait dire ce que nous disons ; en dehors de la forêt, j’en suis certain, je ne pourrais absolument pas affirmer ce que j’exprime, je l’exprime en marchant ! La marche me fait avancer, et elle me fait respirer l’air de la forêt, m’apporte des sensations. Il ne s’agit pas d’y croire ou de ne pas y croire, c’est un fait ! Nous sommes tous soumis aux mêmes principes de cet univers, qui peut diverger en divers endroits, nous en somme d’accord, eh, dans l’histoire, nous ne maîtrisons pas grand-chose et nous ne sommes que des enfants parfois égarés ; comme parfois aussi l’on s’égare dans une forêt trop grande et que vous ne connaissez pas ; alors là, si vous n’avez pas le sens de l’orientation, vous pouvez effectivement vous perdre ! Eh, au fond de vous-même, vous avez tous les éléments qui vous permettront de reconstruire euh… le chemin que vous devrez prendre ; car de la forêt, tous nos ancêtres en viennent, elle était l’élément premier de notre survie, jadis…
37’39 (une machine roulante le croise)
… elle nous apportait protection et nourriture, elle nous équilibrait, nous nous en nourrissions et nous ne la détruisions guère, car nous n’en avions guère les moyens ! Maintenant que nous le faisons, nous voyons bien que cela nous pousse à dépérir…
38’15 (un autre véhicule froisse l’air et le croise, il s’éloigne peu à peu de la voie bitumineuse)
C’est pénible cette route, avec ces machines roulantes, leur bruissement dans l’air est désagréable. On devrait le remplacer par, je ne sais pas, un chant d’oiseau, une symphonie douce…
38’44 (quelques gazouillis…)
39’03 (rumeur de machines au loin…)
Vous n’avez plus rien à dire ?
Ah ! J’en sais rien à ce que je vais dire ? (snif) Quand ça vient, ça vient, je vous parle ! Quand ça vient pas, je me tais ! Là, nous avons approché d’un endroit magique du petit chemin… et dans cet endroit, il est toujours à peu près certain que me viennent des choses que… dont j’ignore la provenance, qui vont influencer mon être, on n’y est plus ou moins sensible, préparé ! Eh, comme moi, habitué que je suis, à y passer ici, je le perçois parfaitement ce qu’il s’y passe ! Les chants des oiseaux y est (sont) prépondérants, il n’a pas la couleur d’ailleurs, c’est différent, c’est net ! J’en ai des preuves tout le temps quand j’y passe ; sans savoir quel enregistrement de la parole, des sonorités de mon passage, dans mes marches, au moment où cela fut mémorisé avec la petite machine enregistreuse, si l’on réécoute, je peux, oui, vous dire où cela se produisait, car à chaque endroit une influence y est particulière ? Les lieux, les endroits, jamais je ne les décrirais (dévoilerais) à qui que ce soit, ils doivent rester secrets pour les préserver d’un tourisme désagréable, destructeur, qui n’apportera rien, car ce petit secret-là, vous pouvez vous le produire (concocter) pour vous-même dans n’importe quelle forêt à peu près stable, non trop exploitée, qu’on laisse tranquille ; là, vous pourrez trouver quelques cheminements vous apportant un apaisement satisfaisant, un ressourcement. C’est étonnant que la nature vous produise cela, retourner aux sources ?
41’57 (phrases étonnantes : à nouveau, il manque des mots, une partie des choses inspirantes s’envolent en dehors de la parole, vous devrez reconstituer ce qui fut perçu à travers l’imperfection des termes du langage ; tout ne peut pas se dire en une seule fois)
Quand vous dites « la nature », chose qui n’existe pas, nous y sommes en permanence, au-dedans, même dans votre maison, vous êtes dans la nature. C’est une vue de l’esprit, c’est en dehors de la communauté des constructions humaines, de nos bâtisses, de nos jardins ; et les bâtisses, les jardins sont tout autant dans la nature, nous sommes (une) parties d’elle ! Ah, vous allez dire, « il se répète encore », mais il est bon d’insister, me semble-t-il ? Je n’ai aucune leçon à donner, sachez-le, vous qui m’interrogez, je ne fais que… exprimer ce qui me vient, euh… je ne sais même pas d’avance ce que je devrais vraiment dire, j’en ai une vague idée puisque cela me tarabuste tout le temps, mais, au fond, avant cette marche, je ne savais trop quoi dire ? Une certitude, toutefois, bavard comme je suis, la parole sera abondante, ça, malheureusement, c’est toujours un peu plus à chaque fois de plus en plus long ; il faudra bien un jour que cela cesse, c’est fatigant de transcrire ensuite tout cela, je plains le robote qui travaille sur la chose, en permanence, corrige la sonorité mal entendue, corrige les fautes du scribe, lui permet d’ordonnancer le langage dans une forme à peu près compréhensible. Le robote, cet outillement du vivant, n’est qu’un assistant, il ne sera jamais à la place du vivant, n’est-ce pas monsieur l’oiseau ? « tiduduite ! »… Il n’en est qu’un instrument (le robote) ; comment voulez-vous qu’une entité vivante puisse reproduire un autre vivant d’une façon autonome, alors que le (processus) vivant le fait déjà, c’est absurde ! Vous ne pourrez que construire un complément, un assistant, une prothèse supplémentaire à votre fonctionnement…

(On ne peut être l’inventeur de soi-même ni d’en faire une réplique, seul, le vivant en vous en a les moyens ; cette parole s’exprime au travers d’un leurre qui l’agite et lui fait croire à une dissociation, alors que la conscience de ça est brouillée dans l’expérience qui est faite de vous, etc.)

de 45’13 à 45’19, quelques cris d’un oiseau (??) ajoutent des mots sur la parole de l’homme, sans que ce dernier s’en aperçoive (une Mésange, un Grimpereau ?)…

… le robote, la machinerie, ne peut fonctionner que de… que dans ce principe, elle ne peut pas être votre double, la nature en vous, le fait déjà, elle ne va pas ingénier un être qui se reproduit, ce qu’elle fait déjà. C’est une énergie inutile consommée, nous ne saurions pas (de nous-mêmes) de toute façon, le faire. Et si ce… certains tentent de le faire, ils s’égarent ! Eh, il semblerait qu’il faille qu’ils s’égarent, pour arriver à comprendre cela. Cela, là, sans avoir de certitude absolue, j’en suis pratiquement convaincu, que je ne m’égare guère à ce sujet-là ? C’est inutile, il faudra que nous arrivions (arriverons-nous) à le comprendre !
(il marmonne au début)
(snif) Une vue… quand j’ai commencé à entrer dans la zone magique, un oiseau a chanté il y a quelques secondes, il dit « tu rentres ici, dans un sanctuaire, où un arbre est tombé, là devant toi, il était déjà mort, le vent l’a achevé, il était plein de Lierre et il barre le chemin ». C’est toujours triste un arbre abattu, mais là, cet abattement, nous n’y sommes pour rien, malgré que l’on voit des branchages de part et d’autre, tombés au sol, ce n’est que l’effet du vent, ici ; les arbres sont encore trop petits pour que des coupes sommaires surviennent, bien que l’on commence à voir quelques fléchages ? Ils vont bien finir par tout raser, et c’en sera fini de cet endroit magique ? Comment leur faire comprendre qu’il faut préserver quelques endroits, quelques sanctuaires ? Eh, de leur dire nous amènera à un tourisme nauséabond. Personne ne voudra interdire ces zones, il faut garder le secret tant que l’on peut, c’est cela le problème !
Votre parole s’allonge, vous dérivez de la chose initiale, il faudra scinder votre discours en deux : une partie dans le petit chemin magique, une partie dans les préalables, vous voyez où en viennent nos tracasseries ?
48’58 (la rumeur d’un avion de ligne perturbe le silence…)
Oh, c’est votre problème ! Moi, ma parole n’a pas de limite, je n’y vois aucune contrainte, vous vous débrouillerez, mélangez le tout et ça ira mieux !
Et l’aspect magique vous a transcendé, c’était reposé en ce moment, calme, vous veillez l’arbre abattu, probablement, l’oiseau de tout à l’heure a ouvert la cérémonie, il m’a prévenu ; de toute façon, en hiver, aux moments les plus froids, tout ce monde est en sommeil, il ne se réveille qu’à peine de mon passage, qu’il se rendort aussitôt, malgré son aspect inerte et où rien ne semble bouger, la forêt s’anime lentement, lentement, dans une inertie que nous ne percevons qu’au moment des saisons, quand les arbres poussent, renaissent de leurs feuilles et laissent tomber quelques fruits. C’est cela que nous voyons, et le reste du temps, tout n’est que lenteur, lenteur…

(parole en marchant – 1er janvier 2021 à 15h27)

—>
—> durée : 7’38

Répétition de quelques faits intéressants, nous n’avions pas appuyé sur le petit bouton des recordingues de la machine enregistreuse et nous vous demandons, nous nous en excusons d’avance, de répéter un peu ce que vous veniez de dire à l’instant ?
Ah ! Euh euh pfff… difficile ! Je ne maîtrise pas tout, ma mémoire défaille, et le petit monde au creux de moi n’est pas forcément d’accord pour tout répéter, il s’en fout complètement ! Enfin, je vais essayer, c’est le moi superficiel qui vous répète ce qu’un moi profond a bien voulu vouloir dire… Oui, à ce propos, je parlais de quelques faits, quand je dis beaucoup de bêtises, c’est le moi superficiel qui n’approfondit rien, qui divague dans une folie qui lui est coutumière. Mais quand il s’agit d’aborder des idées, donc, profondes, euh… qui dépassent l’entendement d’une mémoire supérieure… superficielle, pardon, pas supérieur, en surface, de moi-même, mon soi à moi (snif) ; euh… ce soi-là, qui n’est pas un soi, mais l’expression des choses m’habitant, ces bactéries qui me forment et me construisent, elles émettent quelques langages très profonds qu’il faut parfois traduire et dont je n’en comprends pas forcément ni la cause ni le sens absolument ; il faut traduire donc, et ceux-là (snif), ils vous disent quelques vérités dont je n’ai aucune maîtrise, euh… je me sens dépassé, et euh… m’amoindrit ; euh… remets mon ego à un degré insignifiant, une démesure de l’insignifiance que mon homéostasie a du mal à réfréner (snif), et quand elle se met à causer, euh… ce n’est pas forcément dans un langage propre à notre forme, c’est dans un langage qui peut être très divers ; et celui-là, il est sévère ! Alors quand nous nous laissons aller, quand nous enlevons euh… ce moi égotique de surface, il s’exprime d’une manière inopportune, totalement imprévue la plupart du temps (snif). Eh, c’est parfois un jeu de massacre, massacre au niveau des idées, j’entends, des sensations perçues, parce que ce phénomène de langage est véritable, direct avec l’autre ; il peut être sensuel, sensoriel, d’odeurs, de perceptions, de vues, d’éclairements, de tout ce que vous voudrez, il englobe tous les langages ! C’est le langage que parfois atteint celui qu’on nomme « artiste », certains y sont doués, d’autres pas ! euh… c’est très variable d’un être à l’autre. Parfois, on dit que l’être a du génie, mais le génie qu’il exprime n’est que l’expression des entités qui l’habitent et qui est le fruit d’une attein… d’une antériorité qui le dépasse complètement. Il n’est qu’un… une symbiose momentanée d’un être qui réunit un certain nombre de conditions, qui seront permises grâce aux entités qui le construisent. Sans elles, point de génie, que de la surface, du végétatif, presque, quoique c’est (ce soit) antagoniste, ce que je viens de dire, mais il y a un peu de ça ! Alors que le végétatif maîtrise tout, il permet à l’être de subsister, ensuite, l’expression qui vient par-dessus, la surcouche, votre moi, n’est qu’une surface, et ne peut pas être profond ; la profondeur, ce sont les bactéries, ce sont les êtres qui vous habitent et qui vous disent un certain nombre de choses (snif), alors parfois, vous traduisez à travers des mots (dans) un langage commun, ce qu’elles s’expriment. Et parfois, comme je vous disais tout à l’heure, ce ne sont pas des mots, eh, c’est un tas de choses ! Je ne peux pas tout décrire, c’est très variable. Cela s’exprime dans une multitude de sens, tous les sens communs du vivant, et ça en fait du monde ! Ça communique, tout ça, à notre insu, à l’insu du moi superficiel de votre personne, il ne s’en doute même pas !
Le tas de bois que je viens de dépasser, qui apparaît inerte, ou de ces herbes, que je ne cesse de perturber en marchant dessus, ces feuilles mortes, ces arbres sans feuilles, ce vent léger, ce bruissement ou cette senteur, tout cela discute savamment avec les habitants de moi ; mais, n’entends que celui qui apprend à entendre ! Alors si vous le voulez bien, on va se taire et puis tenter l’expérience ; eh, il faut se taire de votre langage commun, de votre parlotte, de votre parole, qui n’est rien à côté de ceux… de ces langages-là, qui sont multiples, essentiels, qui vous sous-tendent, qui permettent à ce langage superficiel de votre moi, de votre ego, de subsister, cette surface-là, n’est possible qu’à travers un langage… une multitude de langages profonds. Voilà ! Ça vous suffit, ça vous convient ?
Euh… oui !
On peut se taire ?
Euh… c’est vous qui décidez, hein, c’est pas moi !
Alors, arrêter la machine !
Bon, d’accord !

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