(texte manuscrit – 8 juin 2021 à 9h20)
—> ajoutements, autour et sur le récit : notes diverses au fil des jours
Paroles du pauvre hère tentant de fuir la furie des hommes…
« Pendant qu’ils te demandent de résoudre leurs problèmes avec leur stress nonchalant, moi, je tente de comprendre le chant des oiseaux, ou plutôt, j’écoute leurs chants et m’émerveille d’eux en étalant leur mélodie sur des sortes de “sonagraphies” en guise de partition de musique… à défaut de ne savoir la lire »…
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(12 juin 2021 à 16h30)
De la synthèse des récits égrainés au fil du temps, la mise en évidence d’une impossibilité, celle d’exister de manière décente dans le milieu où l’on baigne… l’impossibilité d’une existence future sans gêne, implique de réagir suffisamment pour résoudre l’avertissement et périr assidûment…
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(13 juin 2021 à 13h30)
« Ne pas laisser de traces » : une autre façon de partir, et être partagé entre ces deux extrêmes, de laisser une trace ou de tout brûler ; et par ce faire, disparaître…
Trouver un entre-deux ? Contradictions dans l’esprit de vivants, partagés dans ce dilemme, est-ce cela qui fait vivre ?
(Parce qu’il y a cet entre-deux irrésolu d’un côté comme de l’autre, formerait le principe même de ce qui nous anime et fait de nous des vivants)
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(18 juin 2021 vers 14h)
En relisant les traces laissées de tous ces récits, de ces parcours incongrus dans les forêts, où bien des fois revenait cette interrogation pour chaque inconnu, plantes, cailloux, oiseaux, ou autres animaux : « quel est ton nom ? » (comme si l’on se disait à chaque sujet « de quels noms t’ont affublé mes semblables ? », ces noms du genre savant, le nom qui fut donné pour mieux s’y repérer, s’y retrouver…), comme si l’on ne se souciait guère de ce qu’ils pouvaient bien dire au moment où l’on capta leurs chants, oiseaux, insectes ou autres ; que voulait dire la trace de ce langage qu’ils nous laissent, comprendre le langage des autres que soi, en bref : au lieu de s’empêtrer dans la recherche de son nom, à celui que l’on ausculte, l’on devrait plutôt tenter de comprendre ce qu’il raconte, tenter d’échanger quelques informations, tenter d’améliorer cette connaissance en grande partie perdue ou oubliée, certainement… « On voit tout, mais on ne lit rien ! »
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Version du deuxièmement : les parcours avec uniquement les signes, les sonagrammes, les indications du vent ou de la lumière, tenter d’interpréter ces signes, d’en comprendre le sens au-delà des mots, de la manière la plus intime possible ; laisser émerger l’aspect sensitif de la chose ; dégager de cet affect d’une raison froide et sans saveur, dire par-dessus les mots ! Et de ces mots en grande partie « les foutre à la poubelle parmi les déchets… »…
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De ne pas nommer, à ne pas citer, oblige à manier le langage autrement ; l’obligation d’une description oubliée (ou omise) à cause du fait que l’on nomme ou que l’on cite celui-là ou celle-là comme faisant partie des hommes, devient nécessaire ; oubliez cela, oubliez cette manie, oubliez de nommer, par nécessité, et à la place, décrire, même si cela rajoute des mots supplémentaires, cela n’a pas d’importance du moment que l’on entre dans le vif du sujet… (s’oublier un peu, pour une fois)…
(ajout)
Le pire des exemples : ces clichés photographiques d’un instant de l’oiseau (ou de tout autre vivant), comme de leurs chants, en documents sonores que l’on déverse sur des sites webeux, en leur accolant à chaque fois le nom de l’humain ayant réalisé l’image, comme s’ils en étaient les inventeurs et les propriétaires… Ils osent des droits prétentieux qui ne sont que des accaparements d’une nature où ils se croient les maîtres…
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—> ajoutements, de l’auteur et du scribe (redites pénibles)
Le scribe n’est qu’un transducteur, une interface, un transcripteur… et à cause de cela, n’a pas besoin d’être nommé, son nom est inutile, rompt avec les habitudes de la citation. Son histoire propre est inutile, par conséquent, elle est confondue avec celle des autres existences, elle s’ajoute à cette somme, il s’efface par nécessité, dans un sacrifice obligé, noyé dans le reste, mélangé au tout !
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—> ajoutements, autour et sur le récit : notes diverses au fil des jours
On ne peut pas tout appréhender en une seule fois, chacun n’en a pas la capacité, nous ne sommes que « partis infimes » parmi les vivants… il faut du temps pour cela ; appréhender une totalité, représente trop d’informations en même temps… à cause de cela justement, prendre le temps de tout appréhender en de multiples fois…
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Comme le reste, une forêt ne se lit pas en une seule fois… Et comme dans toute lecture, il y a à garder ou laisser, il y aura plus ou moins de déchets, il faut trier, prendre et laisser ce qui vous affecte ou vous laisse indifférent, selon ce que vous percevrez ou ne percevrez pas, c’est selon…
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—> ajoutements, de l’auteur et du scribe (redites pénibles)
(Du scribe)
Il est sacrifié sur l’autel des perceptions, il n’est qu’un témoin de ce qui se passe, et ce n’est pas lui, le sujet, le sujet est ce qui est regardé (entendue, ressenti), au-delà, en dehors, en dedans de la forme qui observe… afin de maintenir une distanciation devenue nécessaire dans ces récits…
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(texte manuscrit – 22 juin 2021 à 19h25)
—> ajoutements, autour et sur le récit : notes diverses au fil des jours
(questions à la volée !)
Que se passe-t-il ? Pourquoi écrit-il ?
Oh ! Ce n’est qu’une manifestation biologique d’un mécanisme très ancien que les vivants ont acquis au fil des âges, de leur évolution, une manière de garder une trace dans un langage quelconque, à relire pour plus tard ; de la mémoire engrangée afin d’avancer et ne pas tout perdre du passé, garder une trace de cette souvenance d’un temps accompli… C’est banal chez les vivants, ces langages codés, beaucoup d’espèces vivantes utilisent ces mémoires, ce sont leurs archives.
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À propos de relier : on ne sait comment faire, on n’est pas habitué, on ne sait guère qu’accaparer ! On ne sait guère « lire » les langages d’autrui (on ne connaît que les nôtres déjà si nombreux). Vu que l’on ne connaît que le nôtre sans se douter que ce mécanisme nous vient de notre programme interne où une suite de petits codages génétiques nous l’a inoculé, ce réflexe langagier.
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Lire les sonorités : bien des sonorités vous influencent sans que vous le sachiez ni n’en preniez conscience, comme la plupart de ces sons-là, que vous n’entendez guère, dans cet univers rempli de vibrations de tous ordres, si modérément vous discernez de cela, seul, quelques outillements nouveaux permettent maintenant de les voir vibrer sur des écrans, comme des nouveautés vieilles de millions d’ans.
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—> ajoutements, autour et sur le récit : notes diverses au fil des jours
sonagrammes des respirations asthmatiques tout le long des cheminements que la machine enregistreuse a mis en évidence « les humeurs de son souffle »
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(texte manuscrit – 26 juin 2021 à 9h48)
—> ajoutements, autour et sur le récit : notes diverses au fil des jours
(ratures sur le cahier, plus d’encre ! recharge du stylographe)
De la perception de ces sonorités l’on peut tenter de discerner l’aspect technique, la manière d’élaborer ces chants, l’on peut tenter de discerner l’aspect esthétique offert à la vue ou à l’écoute, la séduction de ces chants… L’on peut tenter de discerner l’aspect du sens, que voulait-il dire à travers ce chant l’oiseau ? Nous n’en discernerons que des aspects d’affects primaires, au même titre que la perception est identique similaire à ce que l’on ferait d’une langue orale humaine dont on n’en comprendrait pas le sens. Tous les langages oraux obéissent aux mêmes règles de base.
Cette curieuse manie de toujours vouloir chercher à comprendre ; sans parler de cette obsession à donner un nom aux choses, aux êtres que l’on croise, comprendre ce qu’ils disent, ou pensent, comme de décrypter leurs langages, tout en comprenant bien que l’on ne peut tout percevoir en une seule fois, c’est impossible ; trop de choses à percevoir, à appréhender ! Nous ne sommes réduits qu’à l’essentiel nécessaire à toute survie et tenter de comprendre (le langage des autres vivants) devient un luxe, au moment des pauses quand cela est possible (et que l’on soit disponible pour cela), luxe rare, la plupart ne l’ont pas, ce luxe-là, ce temps libre là !
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(29 juin 2021 à 16h10)
—> [considérations philosophiques] ou
—> ajoutements, autour et sur le récit ou de l’auteur et du scribe
(parole de scribe subjugé par son étonnement)
Curieuse mutation, témoignage d’un écœurement :
« Parcourant les allées d’une grande librairie où je voyais tous ces livres étalés sur les tables, étalages, rayonnages ou étagères, me remontaient à la vue tous ces noms d’auteurs mis en avant où suintaient des boursoufflements d’égos corrompus par un entre-soi ininterrompu, me rendant la vue de tous ces ouvrages, horrible ! Quel manque de modestie, à dérouler dans une prétendue “création”, des récits souvent illusoires, des modes de subsistance (ou l’on ne parle que de soi), des ouvrages narcissiques au racontement de soi insipide, la pauvreté de nos dires me remontait à l’esprit comme une relique d’un monde déjà mort ! »
« Comment voulez-vous que dans ce ressenti, j’y ajoute un nom, le prétendu mien, celui donné à la naissance, une absurdité biologique d’être obnubilé par le nommage de soi et des autres ? Dire que je fus pris au jeu de ces nommages systématiques, où le nom agace la chose à peine décrite, à peine écoutée, au lieu d’être dans un questionnement plus salutaire, la découverte du langage de l’autre ; notre incapacité de s’atteler à cette tâche plus humble d’explorer un en dehors de soi, j’eus comme un relent de vomi dans la bouche, un dégoût, encore une fois ; curieuse sensation ? »
« De l’intérêt de soi et de sa narration, encore moins quitter cette névrose, voir, entendre l’ailleurs, revenir aux sources primitives de nos perceptions de vivant, que faire ? Poursuivre la réalisation de l’ouvrage sur l’étude des sonorités, celle des oiseaux et du reste, évidemment ! »
Ils se gaussent de prix, d’honneurs, de satisfecit, de congratulations, de diplômes, d’éloges, toujours de soi ! Que d’écœurement ? À propos de leurs découvertes, ils s’en glorifient comme s’ils en étaient les inventeurs, alors que ce n’est que le commencement banal d’un émerveillement de bébé, vivant découvrant la multitude des mondes en tentant de se l’approprier par mégarde (par inexpérience de cela), une bêtise de la bête (la bête n’est qu’un enfant encore), il n’a pas encore appris à être humble, modeste ! À se détacher de ces égos délétères, qui le délestent d’un des sens de la réalité des plus nécessaires ; le chemin est long ! Vous trouverez cela comme de la médisance ? Alors que je n’y vois que des évidences, et je suis déjà ailleurs !