Comprenez ces récits comme un carnet de notes sonores (transposé ensuite en écritures, et en sonagrammes, avec l’aide de robotes) où jour après jour sont ajoutés des commentaires à propos de l’édifice que fonde le vivant ; même en de maigres souvenirs, un caillou perdu, une feuille tombée de l’arbre, les causeries des volatiles, la patience des formes ligneuse, les protagonistes de ces lignes sont mis en avant comme la marque de témoignages ; un geste, une trace laissée, à tenter une écoute, une bavarderie auprès de millions (des milliards, des trillions) de gens du genre vivant (du plus infime au plus grand), les témoins de ce racontement, au-dedans et hors d’eux, comme du passant ; le bipède du coin, ne sachant voler, dans une tentative de dialogue, avance, pour que tout lui vienne en marchant et qu’on lui raconte tout un tas d’histoires de vivants

[redite autrement] Le petit chemin a servi de creuset pour la formation de la plupart des racontements rassemblés sous le vocable « ipanadrega », il en a été l’inspiration, ce qui a permis d’apporter la plupart des récits ; c’est pour cela qu’au-dedans de ce « deuxièmement » qui lui est consacré, on y a déposé tous ces récits accumulés, reprenant la parole d’origine, autant que possible, avant qu’elle soit transformée, adaptée aux narrations de tous bords, là où elles seront distribuées (dans les ouvrages restants) ces paroles nées au creux d’une forêt…

[autre redite] Essentiellement émise en marchant, la voix d’un discours ou d’un dialogue, mémorisée avec une petite machine enregistreuse électronisée, le robote a transcrit ensuite ces sonorités autant qu’il le pouvait en mots et phrases reproduites ici, dans l’ordre chronologique de leurs arrivées.
Il y aura quelquefois des dialogues intemporels, ils interrogent ou se répondent à certains moments, des années plus tard ; ou par la force parfois du rêve ils dialoguent avec l’instant en dehors des espacements que nous amène le temps…

Évidemment, la plupart des récits sont imbriqués les uns avec les autres, comme ceux de « ὕλη », « premièrement », « troisièmement », « quatrièmement » & « cinquièmement », entremêlés eux-mêmes dans ce monde (cet univers), inclus en de simples traces laissées parmi d’autres traces tout autant délaissées, une information étrange et diffuse, sans masse, immatérielle, à travers une multitude de stigmates…
Dans ces discours, il a fallu quelques années d’un amoncellement conséquent pour pouvoir en déterminer un sens plus précis, et cela donna ceci :

Dans le récit, « je » n’est pas bien défini (il n’est pas celui du « premièrement ») ; le « il » du récit, est un sujet que la narration observe (il varie tout le temps), ce peu être tout autant n’importe qui prenant des notes ou que l’on en amasse autant tout autour de lui ; au début, ce fut un vieux savant, un grincheux, puis un promeneur ventripotent, le naïf au grand air, l’animal hominidéen reluqué par des machineries diverses, l’Oiseau de passage, la rumeur des Arbres, des Moucherons suceurs, comme des particules aux discours élémentaires, le vent avec son drôle d’air, etc. ; le promeneur attrape et gobe tout ce qui l’emmène on ne sait où, il serait l’instrument d’un déversement, de multiples plaintes le malmènent ; peu importe à qui l’on s’adresse comme du sexe de l’animal, la nature varie sans cesse sur ce sujet, elle utilise d’ailleurs des robotes, fruit des inventions d’une de ses progénitures arrogantes, elle lui aurait suggéré de les construire (d’après des rumeurs autres qu’humaines)…

Le personnage de chaque récit est observé par une multitude, elle interagit avec lui de plus en plus, et parfois commente à sa place, c’est le fruit d’un concert au-dedans d’une tête, comme tout autour ; en dehors, le monde s’agite, influence le récit, additionne les mémoires, parle de cela, annote, biffe, rature, précise parfois de trop ou pas assez ; une partie du discours reste parfois au creux d’une cervelle ou d’un corps (l’on devra la deviner, la mémoire reste incertaine), peu importe lequel, on éprouve des choses temporelles et le temps apporté (absorbé) par le verbe s’y perd !