(parole entre deux sommeils – 29 mars 2022 à 3h18)

—> 3. « singes savants », considérations philosophiques : influence
—> durée originale : 15’34 ; durée après retouches : 10’15

L’influence de qui, de quoi ? du voisin, du discours de l’autre, de la voix entendue sur les ondes radiophoniques, de l’influence de toutes sortes de choses autres que la parole, la rumeur du vent aussi, oui, quand il vient, le souffle le matin quand vous vous réveillez, la froideur de la nuit et la chaleur du soleil aussi vous racontent des choses, si vous restez cloîtrés dans votre maisonnée, vous perdez une partie du discours du monde, évidemment ! Mais si vous voyagez, les discours sont innombrables, colossaux ; au moindre de vos déplacements, vous rencontrez des gens nouveaux, autres que vous ! Eh, plus que semblables à vous-même, ils sont toutes les nuances des vivants autour de vous, qui vous racontent des choses, oh, que vous entendiez plus ou moins sans vous en apercevoir ; mais votre corps, lui, digère (qui gère), perçoit la moindre rumeur, la moindre vibration, il en tient compte au-delà de votre propre entendement.
2’20
C’est cela, tous les longs discours qui s’égrènent au-dedans de vous et en dehors, qui vous traversent, passent un moment, vous influencent, nous font dire un certain nombre de choses et puis s’évadent… Vous n’avez pas eu le temps de tout écrire de ce que cela racontait et eh eh… quand cela part, vous êtes bien mécontents, vous tentez de les rattraper, vous courez en quelque sorte, pour les retenir, mais non, cela s’en va ! Va rebondir sur quelques autres entités, autres que vous ; et le stratagème va se produire de la même manière sur les autres entités, elles vont absorber la chose qui se propage chacune à leur manière, comme vous-même vous le fîtes à votre façon, plus ou moins adroitement ; mais le discours est passé, vous n’avez pu le retenir, d’ailleurs on ne peut retenir ces discours, seule, la mémoire, la souvenance le permet ! C’est une information que l’on tente de figer en partie, car toute la rumeur qui vous traversa ne vous donne (que) quelques signes, vous n’en percevez qu’une infime partie souvent ; d’une vibration, il y a les fréquences que vous percevez une grande partie ne sont pas perçues, ou l’interprétation que vous en aurez n’est pas forcément tout à fait précise, exacte, le message est partiel… c’est cela, tout le stratagème !
Alors que l’on croit écrire toute une prose, de sa propre invention, vous ne faites que répéter tout ce qui s’imbrique au-dedans de vous et qui s’évade un moment. Nous sommes des réceptacles d’information, c’est le principe du vivant ! Eh, ces réceptacles sont sans cesse en ébullition, interprètent les choses à leur manière, plus ou moins comme ils peuvent, ou au fil du temps, au fil des évolutions, tentent quelques perfectionnements ; dont votre oreille fut un des premiers organes qui, en plus de permettre l’équilibre au départ, pour bien des êtres de votre lignée, et leurs descendances, leur apporta la perception de quelques vibrations supplémentaires qui pouvaient contenir des petits messages nouveaux !

Au début l’ont perçu des chants, comme nous disent les anciens (les récits antiques en attestent) ; les premiers récits des hommes furent des chants, des borborygmes (barbarismes) sûrement (d’abord), eh, en écoutant les oiseaux, le crépitement des insectes, ils eurent des mélodies et des rythmes à percevoir, qui leur inspira cette notion, et à partir de cela, établirent un langage propre par imitation, comme tout vivant (le) fait vis-à-vis de son environnement, et vis-à-vis de ceux qu’ils croisent ; chacun est inspiré par l’autre, nous n’inventons rien de nous-mêmes, c’est le monde qui nous fait construire un langage.
Vous n’explorez pas le monde, vous vous recroquevillez sur votre coquille, vous restez chez vous, votre langage va s’appauvrir ! Mais, si vous êtes ouvert à tout, à toutes les informations autour de vous et tout ce qui se propage à travers les ondes, de toutes les manières possibles, cette liaison, ces connexions sur les ondes radiophoniques, vous disais-je, sur les réseaux webeux, l’information y est déjà très colossale… mais eh eh, elle n’est pas suffisante. Elle s’ajoute à celles déjà existantes préalables à votre entendement et qui permirent à vos débuts votre propre perception des choses ; donc un discours, un récit, un racontement, une histoire est totalement dépendante de tout ce qui la construit, elle ne peut être l’invention d’un être unique. Une histoire, c’est la coïncidence de diverses perceptions qui se conjuguent au creux d’un être ; quand il la raconte, il ne fait que raconter la diversité du monde, car il parle (inévitablement) du monde, ils ne me parlent pas dans une coquille isolée toute seule dans un coin ; l’endroit où il est (persiste) est un réceptacle qui résonne au monde, il n’est pas seul !

Donc, voilà le discours, ici, tente de décortiquer ces perceptions, eh, d’en déterminer les différents types d’acteurs, d’auteurs de la chose ce qui nous imprègne et nous traverse, peu importe quoi, peu importe qui ; on tente, ici, d’en déterminer les auteurs réciproques qui s’influencent les uns les autres, car vous-même, dans votre propre résonance, vous allez servir d’influence aux autres, comme les autres vous influencent. Cela marche dans les deux sens, dans tous les sens, d’ailleurs ; il n’y a pas de limite, il n’y a que les limites que l’on se donne, les droits d’auteur que l’on prétend sont une usurpation totale, absurde, momentanée d’une société d’holobiontes humains qui ne vivent qu’à travers leurs perceptions propres, en ignorant celle des autres, les environnant, et de ceux qui les construisent, évidemment au creux d’eux ; tous les principes qui nous animent de notre début jusqu’à notre fin, de notre mode de fonctionnement, de l’entretien du corps, de notre digestion, de tout ça sont un immense discours d’informations qui ne cesse de cohabiter et de nous informer, justement, de la réalité d’un monde qui subsiste là où vous êtes… Vous ne faites que témoigner de ce que vous êtes, de ce que vous faites, de ce qui se passe au creux de votre tête, ces multitudes d’influences là sont le moteur de votre existence, à vous, à moi, à tous, c’est égal ! Nous sommes soumis aux mêmes contraintes. Il n’y a pas d’êtres supérieurs à un autre, dans l’histoire, ça n’existe pas, ça ! Il n’y a que des différences. La supériorité prétendue, dans l’histoire, de notre cervical entendement par exemple, est une usurpation, une vanité née d’une certaine forme d’ignorance, pourrait-on dire ? On est que seulement différents, même le plus handicapé des êtres a une perception que vous n’avez pas, tout comme lui n’a pas votre propre perception ; eh, la quantification des différences est un peu… illusoire ! Car quand on affine, plus on trouve d’informations, à émettre, compromettre, admettre, soumettre, tout ce que vous voudrez…

Que reste-t-il à dire ? Cela ne vient plus, en effet ; le message vous dit que si vous continuez, à l’instant, vous ne ferez que répéter d’une autre manière, ce que vous avez dit à l’instant (vous entendez cette répétition) ; le message s’épuise, la vague est passée, il faut passer à autre chose. Voilà, c’est ce que l’on vous dit !