(textes manuscrits)

—> 5. « ajoutements », récits antérieurs, primitifs, oubliés : 

De la genèse de certains récits précurseurs importants : à la recherche du mécanisme caché au-dedans…
La première représentation de cette genèse, ce sont les « préambules débutants. » avant le « premièrement ».

« une fuite sauvage », tous les mots étaient là devant moi !

(texte ?? – 6 août 2016 à 23h46)

À propos du poème « une fuite sauvage » (ce qui suit, peut paraître superflu et n’est laissé là que par pur souci affectif.).

İpanadrega est né « d’une fuite sauvage », celle qui s’écoule dans la plaine…

Tous les mots existaient là auprès de moi, il suffisait de les ressortir, ils ont sommeillé si proches de moi pendant quarante ans, enfermés dans des chemises poussiéreuses. J’ai commencé à rédiger le texte d’İpanadrega sans penser à cet ancien poème ni même envisager un lien direct avec lui, je l’avais oublié ; inconsciemment, j’ai repris l’esprit de ce vieux récit impersonnel et sans âge où les choses ne sont pas nommées, mais décrites.

À plusieurs reprises, j’ai essayé de réécrire sur le thème d’une avancée, d’un parcours, avec la nouvelle « la partance » notamment, mais sans grande satisfaction du résultat, il manquait quelque chose, une dimension qui m’échappait, et ce n’est qu’avec le récit d’İpanadrega à partir de 2012 que j’ai renoué avec ce thème en l’élargissant ; c’est instinctivement que le mode de narration de « la fuite sauvage » s’est imposé, İpanadrega en représente l’aboutissement naturel, j’ai pris conscience de cela tardivement, après la relecture des trois premières versions du poème.

Je peux affirmer dorénavant, l’histoire de cette « fuite sauvage », en faisant office de préambule, constitue les prémices du récit d’İpanadrega ; elle m’a donné les clés de cet ambitieux roman onirique que j’écris là et qui ne serait pas né, s’il y a tant d’années, je n’avais pas rédigé cette « fuite sauvage » ; elle en préfigure la forme, le style, et s’intègre naturellement avec perfection même, à la narration actuelle ; cette persistance inconsciente dans mes recherches expressives m’étonne encore, me subjugue ! je me sens comme « guidé » vers un aboutissement dont il me semble ne plus avoir une maîtrise totale, comme si une petite voix intérieure me pilotait, me disait de mettre, voilà donc ce qui m’ajoute un doute ; mais bien sûr, c’est évident, c’est İpanadrega qui me guide, comme c’est bizarre.

Alors j’ai mis le poème là, devant moi ; quatre versions, de 1976 à la dernière, celle d’aujourd’hui, apposées sur le mur pour que je les voie bien, il en ressort une petite musique construite maladroitement, dans ce récit archaïque, à la réalisation chaotique ; oui, il suffisait d’en déplacer quelques-uns ou d’en ajouter, des mots, ceux que j’avais mis de côté ; les organiser différemment pour peaufiner leur mélopée ; le chant mélancolique de mes jeunes années préfigurait là une avancée fantastique à mes yeux d’alors… comme j’ai souffert, jadis, à essayer d’améliorer ce poème, avec des brouillons innombrables, sans finalement, en être totalement satisfait. Ce n’est que maintenant, l’expérience de la vie aidant, qu’il devrait pouvoir atteindre son achèvement, sa finitude…

de la transformation d’un récit
en partant de la forme originale que l’esprit a donnée sous une forme manuscrite et désordonnée.

(texte ?? - à retrouver origine vers 2016 ?)

Toutes les étapes de la transformation de la forme originale à la forme définitive nous montrent que si la phrase initiale est souvent le prélude à l’inspiration du reste, des dérives de mise en forme vont être soumises au bon savoir, à l’expérience de la vie, et tout le reste que notre mémoire y apporte ; va, par notre bon désir et l’énergie à vouloir cela, permettre de donner une touche finale à l’écrit désiré et pour ainsi dire le terminer.

De la première inspiration à la retouche finale, comme c’est le cas ici pour « une fuite sauvage », 40 années se sont écoulées ; comme quoi la persévérance, si elle peut être aussi écourtée, peut néanmoins nous donner, à force d’effort, pour ce qui concerne cet écrit-là, dans sa forme finale, nous paraître relativement satisfaisante.
Même si ce que je dis ici peut sembler insignifiant et inutile, il permet à mon esprit, en la matière, à formaliser toutes les manières possibles d’un « dire » et d’affirmer ici qu’une forme écrite en fait, n’est jamais tout à fait définitive, elle ne le devient véritablement qu’à la mort de son auteur.

Tout comme en peinture, la variation des formes sur le modèle ou le sujet, représentée par une série de tableaux, par exemple la cathédrale de R… peinte par M… ou ces portraits rapides (et forts nombreux) d’une même tête de femme par P…, sont des exercices de « style » de variations fort réjouissantes.

Cela nous montre que peuvent coexister différentes interprétations possibles, et des variations sur un même sujet, un écrit, une photo ; comme les différentes « façons de vivre » dans un même lieu, peuvent coexister, qu’elle soit homme, oiseau, fauve, reptiles, insectes, microbes, atomes, toutes ces répliques ont en commun une similitude répétée, mais chacune, ont d’une manière unique, cette petite différence qui les distingue des autres, apparemment similaires, mais cohabitants, cette petite différence que l’on appelle la personnalité, ou la différenciation de l’être d’un autre être, son la démonstration que nous montre le vivant, à travers son extrême diversité, ces extrêmes variations, permanentes et systématiques, non fixées dans le temps, évoluant sans cesse, nous montre enfin, qu’une forme si elle se fige, meurt. Le monde du vivant n’est que variation !



à propos du manuscrit original du poème « une fuite sauvage »

(texte ??, version 2018)

À propos de ce texte « primitif » d’adolescent qui déclencha une perception « révélatrice » tardive, après diverses tentatives plus ou moins avortées d’amélioration du récit originel, ce périple imaginatif est mis en scène dans ce récit :

Le « İl » du récit va essayer en vain de l’arranger tout au long de son parcours, mais il s’apercevra d’une certaine manière, à un moment drolatique imprévu ultime et décisif de sa vie, que cela était probablement impossible, en quelque sorte, pour une raison extrêmement simple qu’il comprendra tardivement…

Pour faire bref : j’ai transposé la réalité de ce poème à cause de sa forme narrative, parce qu’il préfigure la future élaboration du récit actuel quarante ans plus tard. Cet écrit unique de ma jeunesse détonne totalement des autres textes réalisés à la même période. Il est le seul à ne pas nommer les choses, mais les décrire ! Au moment de la rédaction du livre, pendant la recherche d’éléments documentaires, en relisant le vieux cahier où il séjournait tranquillement, sa relecture fut comme un éblouissement d’évidence ! Ce texte primitif exprime le second événement qui inspirera la composition de ce récit. Le premier événement a eu lieu plusieurs années avant et sa mise en scène ne peut être révélée ici bien entendu ; il prendra forme à un moment précis de la narration. Sans ces deux faits-là, cet ouvrage ne pourrait exister, il n’aurait pu germer au creux de ma tête, il en est donc le fruit…

Dans tout cela subsiste un étonnement : l’élaboration de ce récit apparaît à l’auteur comme un édifice où chaque élément représente une brique qui s’emboîte peu à peu, au moment voulu d’une façon inopinée et non préméditée, comme une évidence à chaque cas. Une brique s’ajoute à une autre brique, sans aucun effort supplémentaire à la réalisation de la narration, tout s’enchaîne comme il faut, par miracle et fait sens… Les interrogations, les réponses, les perceptions finissent par arriver, cela vient toujours par hasard ; à un moment, une solution est trouvée, à chaque fois, d’où la stupéfaction d’une inspiration trop fertile, à en perdre l’équilibre… et la raison. Cette aspérité apparemment « bénéfique » semble nous cacher une sorte de leurre qui ne nous dévoile pas tout, tout de suite ; une manigance du vivant, c’est ce que je fais pressentir au « İl » du début, il va chercher à comprendre cette sensation et va y réagir à sa manière…

—> Le poème est ajouté de manière abrupte et peu à peu transformé tout le long des récits du « premièrement » : voir chapitres 12. 32. 86. 165.

première version texte original (1976)
(avec regrets barrés du manuscrit)

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine. Des choses Troupe hardie au sens vif gronde de son souffle, tapage et brumeux. Grains volages s’y transportent à pareille destinée, le sentir en haleine. La bouche se glisse des, lambeaux et lavures en descend, tirer en fil par le vent. Comme il crame à leur vue, ils détalent brillamment d’une course agile et tenue rythme de longue chemine déjà bien déjà au temps jadis parcouru… Un tout ou infinie rayonne la brille lumière. S’y dessinent teintes et aspects in étalés comme petie pique et rases pousses en font un spectacle joyeux, ces durs verts chloroformes, jaunes brûlures, brunes tellures crachent la mûre vérité des sols occupés.
Malgré alcor et, style stile et sombre cor tord, qui poussent à s’en crever leurs ombrures, il brûle du vent dans la plaine, une fuite sauvage s’écoule, gronde à pareille destinée, une chose belle s’en détache. Cette vue m’arrête, tranquille il brûme en faite, s’il le ciel, ignore et s’en fout, un grain volage s’y transporte. pareil destiné Infinis, au-delà d’autres ciels mirent leurs graines étoiles, qu’il fait qu’elles soient atomes ou sirius le temps y passe que comme au plaisir de l’a de chacun…

Version originale déchirée :



première version bis augmentée (1976)

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine.
Troupes hardies au sens vif, gronde de son souffle.
Tapage et brumeuses graines volages s’y transportent
à pareille destinée. Le sentir en haleine, la bouche se glisse
de lambeaux et lavures descendes, tirées au fil du vent.

Comme il crame à leurs vues, ils détalent brillamment
d’une course agile et tenue ; rythme de longue chemine,
bien déjà au temps jadis parcouru.
Un tout où infinie rayonne la brille lumière.
S’y dessinent teintes et aspects étalés comme pic
et rases pousses en font un spectacle joyeux.
Ces durs verts chloroforment, jaune brûlure,
brune tellure crachent la mûre vérité des sols occupés

Malgré Alcor, style et sombre tore qui pousse
à s’en crever leurs ombrures, il brûle du vent dans la plaine.
Une fuite sauvage s’y écoule, gronde à pareille destinée,
une chose belle s’en détache. Cette vue m’arrête,
tranquille le ciel ignore et s’en fou. Tout loin en ces hauts
grains volages s’y transporte. Infinis, au-delà,
d’autres cieux mirent leurs graines étoiles.
Qu’elles soient atomes ou Sirius
le temps s’y passe au plaisir de chacun…

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine.
Bruisse ramage au-delà sans haleine
tarde au soleil branche d’alors y pourrissent
à morne temps ne passe que des vents
et quelques cassures troublent la noire boisure…
sombre azur ont donné ces époques passées
la triste plaine s’étale de poussière…
En regardent un peu mes souffres yeux,
il brume graine en ces lieux.
Une fuite sauvage fume d’ardeur, s’y pique mes yeux.

Malgré pans et outrages épars çà et là,
vert mâture et noire rognure tapissent tout de même
les sombreurs de la plaine sans désir…
Il n’est pas mort le sens en cette terre, seulement voilà
il poudre trop. Brumes en volage trahissent
le triste sort du monde en détour,
un désert devient. La vie n’a fait que passer…

version versifiée de 1977

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine
troupe hardie, au sens vif gronde de son souffle
s’y transportent tapage et brumeuses graines
il brûle du vent dans l’arène, certes l’avancée qui enfle.

À pareille destinée, le sentir en haleine
des bavures descendent tirées au fil du vent
la bouche se glisse de lambeaux mêlés de peine
en sueurs qui vous viennent tout autant.

Comme ils crament à leur vue et détalent bruyants
vous pousse agile et tête nue, au rythme fier
des chemins bien déjà au temps jadis parcourant
où tout à l’infinie rayonne à la brille lumière.

Se dessinent des teintes aux aspects navrés
comme pique et rase pousse en font un spectacle joyeux
ces dures terres aux autres formes, jaunes brûlures nacrées
de brunes téllures, vous crachent la mûre vérité des sols occupés, c’est peu !

Malgré Alcor, style et sombre tort
qui poussent à s’en crever leurs ombrures
il brûle du vent dans la plaine rose encore
une fuite sauvage s’y écoule, de belle allure

À pareille destinée, cette vue m’arrête
une chose belle s’en détache, nuage abattu
tranquille le ciel ignore et se fout de l’être
tout loin en ces hauts ouverts et sans vertus.

Graines volages s’y transportent, maigre tenue
infinie, au-delà, d’autres ciels mirent leur traîne d’étoiles
qu’elles soient atome ou Sirius un temps s’y étale voulu
au plaisir, chacun, mage rêveur y tisse sa toile.

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine
branches d’alors y pourrissent et tardent au soleil
et bruisse ramage au-delà sans haleine
à morne temps ne passe que des vents et c’est l’éveil !

Que quelques cassures troublent la noire boisure
de sombres azurs ont donné ces époques passées
que regardent, oh ! peu, mes souffres yeux, aux pleurs sûrs
triste, la plaine s’étale de poussière, au soleil lassé.

Malgré pans et outrages épars ci et là
verte mâture et noire rognure tapissent en sombreurs
une plaine qui s’ouvrait aux rires, et voilà
des espaces de mort et de cendres, ancêtres de valeur.

Terres brunes, sortes de veille et de brume
trahissent artistes une sorte de monde volage
il poudre trop en ces détours qui n’ont pas d’âges
reste plume, aux portes vieilles et d’amertume.

Voyez la fuite, il brume graine en ces lieux
un désert devient, une sorte d’ombre angoissée
toux sauvage d’ardeur qui pique mes yeux
la vie m’a fait et je ne peux que passer.

version versifiée de 1980

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine
troupe hardie au sens vif gronde de son souffle
s’y transportent tapage et brumeuses graines
il brûle du vent dans l’arène, certes l’avancée qui enfle.

À pareille destinée, le sentir en haleine
la bouche se glisse de lambeaux en peine
et bavures descendent tirées au fil du vent
en sueurs bavant à la traîne du moment.

Comme il crame à leur vue, ils détalent brillamment
d’une course agile et tenue au rythme fier
sur les chemines bien déjà au temps jadis parcourant
l’infini, un tout où rayonne la brille lumière.

S’y dessine teintes et aspects étalés d’azur
comme pique et rases pousses en font un spectacle joyeux
ces durs verts chloroformes, jaunes brûlures, brunes tellures
crachent la mûre vérité des sols occupés, c’est peu !

Malgré Alcor, Stile et sombre Tore
qui poussent à s’en crever leurs ombrures
il brûle du vent dans la plaine rose encore
une fuite sauvage s’y écoule à belle allure.

Comme elle gronde à pareille destinée, cette vue m’arrête
une chose belle s’en détache, nuage abattu
tranquille le ciel ignore et s’en fout, lui de brille fêtes
tout loin en ces hauts ouverts à la vue.

Graines volages s’y transportent, maigre tenue
où infini, au-delà d’autres ciels mirent leurs graines étoiles
qu’elles soient atome ou Sirius le temps s’y étale nu
qu’au plaisir, chacun, mage rêveur y tisse sa toile…

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine
et branches d’alors y pourrissent tardant au soleil
et bruissent ramages au-delà sans haleine
qu’à morne temps ne passe que des vents faits d’éveil.

Que quelques cassures troublent la noire boisure
où de sombres azurs ont donné ces époques passées
que regardent un peu mes souffres yeux aux pleurs sûrs
triste, la plaine s’étale de poussière au soleil lassé.

Malgré pans et outrages épars ci et là
verte mâture et noire rognure tapissent en sombreur
une plaine qui s’ouvrait aux rires et voilà !
des espaces de mort et de cendres, ancêtres de valeur.

Terres brunes, sortes de veille et de brume
trahissent artistes une sorte de monde volage
il poudre trop en ces détours qui n’ont pas d’âges
il reste une porte vieille d’amertume.

Voyez la fuite, il brume graine en ces lieux
un désert devient une sorte d’ombre angoissée
toux sauvage d’ardeur qui pique mes yeux
la vie m’a fait et je ne peux que passer !

version original 1976 – redécoupée en 2016

Une fuite sauvage
s’écoule dans la plaine,
troupe hardie au sens vif
gronde de son souffle,
tapage brumeux ;

grains volages s’y transportent
à pareille destinée,
le sentir en haleine ;
la bouche se glisse de lambeaux
et lavures, en descend
tirer en fil par le vent ;

comme il crame à leur vue,
ils détalent brillamment,
d’une course agile et tenue,
rythme de longue chemine
bien déjà au temps jadis parcouru ;
un tout où infinie rayonne
la brille lumière ;

s’y dessinent teintes et
aspects étalés comme pique
et rases pousses en font
un spectacle joyeux,
ces durs verts chloroformes,
jaunes brûlures, brunes tellures,
crachent la mûre vérité
des sols occupés ;

malgré alcor, style et sombre tord,
qui poussent à s’en crever leurs ombrures,
il brûle du vent dans la plaine,
une fuite sauvage s’écoule,
gronde à pareille destinée,
une chose belle s’en détache,
cette vue m’arrête, tranquille
le ciel ignore et s’en fout,
un grain volage s’y transporte ;

infinis, au-delà d’autres ciels
mirent leurs graines étoiles,
qu’elles soient atomes ou sirius,
le temps passe au plaisir de chacun…

version 1976 – corrigée, redécoupée 2016

Une fuite sauvage
s’écoule dans la plaine,
et bruisse des ramages,
au-delà, sent cette haleine !
puisque c’est l’éveil,

qui s’attarde au soleil,
que des branches y
pourrissent ; un morne temps
où ne passent que des vents
et quelques cassures
troublent la noire boisure ;

de sombres fêlures,
une époque lassée,
triste plaine étalée,
écailleuse de poussière,
regarde un peu ! souffres
mes yeux, une brume
s’égraine en ces lieux ;

une fuite sauvage
fume d’ardeur ;
malgré pans et outrages
épars çà et là, verte mâture,
noir rognure, tapissent
tout de même, les sombreurs
de la plaine sans désir,
s’y pique mes yeux ;

terre brunie que consume,
trahis, une sorte de hargne
en nage ; il n’est pas mort
le sens en cette terre ;
seulement voilà, un désert
devient ce détour sans âges,
où poudre trop d’ombre
angoissée, laisse une vieille
porte puante d’amertume ;

voyez la fuite, toux sauvage
d’ardeur qui brûle mes yeux,
la vie m’a fait et
je ne peux que passer…

(version définitive nettoyée, sans ponctuation)

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine une troupe hardie au sens vif gronde de son souffle tapage brumeux grains volages s’y transportent à pareille destinée le sentir en haleine la bouche glisse des lambeaux des lavures descendent étirées en fil par le vent comme il crame à leur vue ils détalent habilement d’une course agile et tenue rythme de longue chemine bien déjà au temps jadis parcouru un tout infini rayonne là et brille de lumière s’y dessinent teintes et aspects étalés comme pique et rases pousses donnent un spectacle joyeux ces durs verts chloroformes jaunes brûlures brunes tellures crachent la mûre vérité des sols occupés malgré alcor style et sombre tord poussant à crever leurs ombrures il brûle du vent dans la plaine une fuite sauvage s’y déroule gronde à pareille destinée une chose belle s’en détache cette vue m’arrête tranquille le ciel ignore et s’en fout un grain volage il transporte infinis au-delà d’autres ciels mirent leurs graines d’étoiles qu’elles soient atomes ou sirius le temps passe au plaisir de chacun.

(ajout)

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine et bruisse des ramages au-delà sent cette haleine puisque c’est l’éveil qui s’attarde au soleil que des branches y pourrissent un morne temps où ne passent que des vents et quelques cassures trouble la noire boisure de sombres fêlures une époque lassée triste plaine étalée écailleuse de poussière regarde un peu souffres mes yeux une brume s’égraine en ces lieux une fuite sauvage fume d’ardeur malgré pans et outrages épars çà et là verte mâture noir rognure tapissent tout de même, les sombreurs de la plaine sans désir s’y pique mes yeux terre brunie que consume trahis une sorte de hargne en nage il n’est pas mort le sens en cette terre seulement voilà un désert devient ce détour sans âges où poudre trop d’ombre angoissée laisse une vieille porte puante d’amertume voyez la fuite toux sauvage d’ardeur qui brûle mes yeux la vie m’a fait et je ne peux que passer…

version finale 2017 (avec ponctuation)

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine, troupe hardie au sens vif, gronde de son souffle, tapage brumeux ; grains volages s’y transportent à pareille destinée, le sentir en haleine ; la bouche glisse, des lambeaux, des lavures descendent étirées en fil par le vent ; comme il crame à leur vue, ils détalent habilement, d’une course agile et tenue, rythme de longue chemine bien déjà au temps jadis parcouru ; un tout infini rayonne là et brille de lumière ; s’y dessinent teintes et aspects étalés comme pique et rases pousses donnent un spectacle joyeux, ces durs verts chloroformes, jaunes brûlures, brunes tellures, crachent la mûre vérité des sols occupés ; malgré alcor, style et sombre tord, poussant à crever leurs ombrures, il brûle du vent dans la plaine, une fuite sauvage s’y déroule, gronde à pareille destinée, une chose belle s’en détache, cette vue m’arrête, tranquille le ciel ignore et s’en fout, un grain volage il transporte ; infinis, au-delà d’autres ciels mirent leurs graines d’étoiles, qu’elles soient atomes ou sirius, le temps passe au plaisir de chacun…

Une fuite sauvage s’écoule dans la plaine, et bruisse des ramages, au-delà, sent cette haleine ! puisque c’est l’éveil, qui s’attarde au soleil, que des branches y pourrissent ; un morne temps où ne passent que des vents et quelques cassures troublent la noire boisure ; de sombres fêlures, une époque lassée, triste plaine étalée, écailleuse de poussière, regarde un peu ! souffres mes yeux, une brume s’égraine en ces lieux ; une fuite sauvage fume d’ardeur ; malgré pans et outrages épars çà et là, verte mâture, noir rognure, tapissent tout de même, les sombreurs de la plaine sans désir, s’y pique mes yeux ; terre brunie que consume, trahis, une sorte de hargne en nage ; il n’est pas mort le sens en cette terre ; seulement voilà, un désert devient ce détour sans âges, où poudre trop d’ombre angoissée, laisse une vieille porte puante d’amertume ; voyez la fuite, toux sauvage d’ardeur qui brûle mes yeux, la vie m’a fait et je ne peux que passer…