(parole du soir - 4 sept. 2017 à 20h36)

—> vouloir laisser une trace !

Ces traces laissées sur le sol, pendant l’enfance, avec le jouet d’un véhicule que l’on faisait rouler sans cesse sur la même empreinte, celle que marquaient bien les pneus à l’endroit très précis où le sable se montrait le plus plastique, là où les sillons apparaissaient les plus prononcés, stigmates miniatures reproduisant celles des vraies pistes dans une savane quelconque ou sur une latérite friable et tendre ; il repassait sans relâche les petites roues pour que l’œil voie la traînée, que soit inscrite l’information d’une avancée, le va-et-vient insistant qui sans arrêt redessine le chemin ; il se souvenait parfaitement de ce jeu enfantin où déjà en fait il cherchait à travers ces sillons inlassablement répétés, déposer quelque part ces infimes vestiges d’un déplacement ; « je dis cela, nu, devant mon pupitre, et j’écris ces instances d’un moment défait (d’effet) où la mémoire fugitive me rappelle ce détail persistant de ma jeunesse », il constata cette insignifiance d’une gestuelle de cette époque, d’une manière indélébile sans qu’il puisse l’en effacer, cela revient par instants et ne cesse de le marquer ; cette conscience de désirer à tout prix laisser une trace !