(parole en marchant - 17 nov. 2017 à 18h42)

—> coup de blouse !

(version)

Ce gâchis des hommes envers leur planète ne me convient pas, à tel point que je désirerais recommencer tout et qu’on efface le jour même de ma conception, qu’elle ne se réalise pas ! Qu’on refasse l’histoire sans ma naissance et tout ce qui s’ensuivra ; et voir le parcours de cette humanité, à partir de cet instant-là, pour observer ce que deviendra le monde en dehors de ma présence, quand je n’y joue aucun rôle, n’être qu’un témoin, un observateur… de la chose ; ce serait amusant !

Je n’aime pas ce trafic de mes semblables,
je n’aime pas ce que fabriquent mes semblables,
sur cette terre, leurs actes délétères,
et moi-même, parfois, je me maudis !

Nous apparaissons désespérants et je n’y trouve aucune fierté salutaire à faire remonter au sommet d’une quelconque gloire… d’une quelconque gloire ; pour qui se prennent-ils ces hominidés à deux pattes, ces deux pattes, ignominieux ; aujourd’hui, les mots ne paraissent pas enviables, détestables et calomnieux vers mes équivalents ; même ma surdité perdure plus profonde encore à tel point qu’elle ne veut pas entendre ce que je suis en train de dire ! Je suis presque en train de gueuler tout ça afin de ne pas écouter ; un bruit de fond semble étouffer… toutes les vacheries que j’ai en réserve envers tous ces minables qui m’entourent ; tout aussi minable, je ne vaux guère mieux, nous sommes une sale espèce, que l’on nous éradique serait une chose salutaire en ce monde ; qu’on recommence, encore une fois, dans de nouveaux cycles… et peut-être même bien, je me sens immonde, la vie m’apparaît comme une saloperie des animations de la matière, qui nous fait mettre en tête, des désastres et des malheurs permanents, malgré des paysages et des réalités magnifiques qu’elle peut engendrer ; non, notre lignée ne me semble pas enviable, peut-être celle des arbres serait préférable, je ne sais ; certainement subsiste d’autres batailles dans ces endroits-là, pensez-vous, que nous ignorons totalement, ou si peu nous en discernons…

Non ! Décidément, je ne me vois plus dans ces batailles, je ne suis plus de ces entendements, ignominieux et terrifiants, je ne trouve rien qui vaille si ce n’est la beauté des courbes de cet arbre, isolé tout seul, son penchant m’enchante, j’aurais voulu devenir un de ses semblables ; mais je rencontrerais un de ces hommes abominables, venir me couper un jour, c’est inévitable, là où il est situé son sort reste tout tracé, on délaisse à côté celui qui grandis sans grâce, il se montre peu rentable, n’est pas d’un apport monétaire satisfaisant ; on le laissera pourrir sur place, malgré quelques branches… ses quelques branches ont des allures encore élégantes…

À tous ceux qui composent notre lignée, je n’y vois aujourd’hui qu’un mot : « saloperie » ; j’amoncelle d’ignominieuses calomnies qui me font glousser intérieurement, je me déteste autant que je les déteste, cette parodie, cet entendement ; vous… peut-être, mes semblables, ne lirez pas, je garde ça pour moi, dans des textes (écritures cachées) que je nommerai « textes interdits, textes immondes, innommables, non-conseiller… », je cherche des qualificatifs orduriers, je saurais bien d’une certaine manière les répertorier, ajouter avec un luxe indéniable à mes petits orgueils de deux pattes infernal ; aujourd’hui, ma parole devient délétère, certes, oui… Que vois-je encore, une coupelle (non un phare déchiqueté), une pourriture, un objet, qu’ils laissèrent là dans cette forêt ; ce sanctuaire sali par leur présence (remplis) de panneaux « chasse ! Entrée interdite » ; et tout autre terme assassin ; que l’on tue dans des zones protégées, les pauvres êtres qui subsistent ; leur fardeau demande à les supporter, ces « deux pattes ignominieux » ; j’éprouve des plaisirs à balancer de tels qualificatifs, ça m’amuse, c’est récréatif…