(texte (??) - 11 nov. 2017 à 14h28)

cette sensation

De la transmission, des échanges, des sensations, ce qui apporte un sujet à un ressentiment, de l’incompréhension, les égos se mesurent, s’affrontent et au final ne se comprennent toujours pas.

Vous est-il déjà arrivé d’éprouver cette sensation, je dirais, désagréable, imprécise, indéfinissable, que l’on ne parvient pas à décortiquer de manière satisfaisante. Par exemple, l’attitude de votre semblable, avec qui vous bavardez, il émet sous ses mots, dans un dialogue, une correspondance, une humeur vague où transparaît une perception indéterminée, une contradiction, qui peut s’avérer au bout, méprisable, de la jalousie peu exprimée ; de ces non-dits, de ces formes d’ironie, où l’on raconte des choses en face, avec ce soi-disant second degré, ironie qui n’en est pas une, une hypocrisie de façade non avouée, ce qui à la fin entraîne une telle déconvenue du raisonnement, vous qui espérez une vision saine des esprits, vous vous découragez de ne pas y arriver. Devons-nous les gueuler à la face, toutes nos vérités, nos rancœurs, pour les expurger définitivement de notre tête, afin de résorber les effets des tiraillements exaspérants de cette situation ; infernale, la démangeaison attise tant d’incompréhension, qu’on ne sait comment résoudre pareille sensation, un sourire, une sincérité, deviendrait la bienvenue ; réussir à oublier les rancunes du passé, filtrer sa mémoire, pour qu’elles en ressortent vierges de cela, d’une faute, réussir à pardonner.

Au soir de sa vie, apparaît bien banale l’énumération de tout ce que les souvenirs ont accumulé au fil des ans, et à mesurer toutes ces sensations en en établissant une synthèse, des comptes rendus épistolaires, certains écriront des romans, d’autres des thèses érudites, ou de vastes poèmes mêlés d’allusions, aigreurs et joies naguère ; ajoutant inexorablement la somme de toutes ces expériences au grand journal central du vivant qui sévit sur cette planète, même si la plupart d’entre nous, les bêtes à deux pattes, l’ignorent ou la négligèrent, nous laissons tous une trace de notre passage, ici, au même titre que le ver de terre, la mouche, le moustique, l’amibe ou le bacille… Il suffirait de lire, d’aller chercher l’information là où elle est, c’est ce que réalisent les historiens des temps oubliés, une forme d’existence humanoïde insinuée par la vie pour que l’on se rappelle la persistance d’autres êtres avant vous. Cette mémoire de leur présence vous est offerte, accessible à qui le veut bien, à qui s’en donne la peine ; votre interprétation de cette lecture ajoutera à votre expérience, une nouvelle connaissance venue du passé, pourtant incontestable dans les quelques traces qui furent laissées. Nous demeurons dans ce continuum, nous nous situons tous dans ce mécanisme tentaculaire, inutile il serait de désirer se l’approprier, cette tentation reste bien humaine, ni verrouillée, rien n’interdit d’aller y fouiller tout ce que la destinée nous enseigne, suffirait-il donc de savoir déchiffrer ? Peut-être arriverez-vous à décortiquer de meilleures façons de comprendre tout cela, n’oubliez jamais, nous représentons du vivant qui explore tous nos devants et tous nos arrières et puis nos dedans forment autant une autre manière d’appréhender le monde…

Il me semble affirmer beaucoup de banalités ; mais ça ne fait rien, je ne peux m’empêcher de les raconter, voilà, c’est dit et c’est très bien ainsi.