(texte (??) - 19 mars 2014 à 22h00)
—> monologue lyrique d’İpanadrega de il
Elle est d’un éternel ennui cette vie, une chierie immonde. Et quoi faire des bâillements systématiques de la douleur opulente du soir, envenimée puis douce ?
Où sont nos orgueils et nos préjugés, dans la boîte à Pandore ? Dans la ouate où tu dors ? Sinon écoute les regains du sermon, notre petite envie égoïste et vive, la tête entière dans un drôle d’embarras, avec une vie de rentière, qui rançonne le moindre agonisant. D’où tu arrives ? Quelle est ta tâche ? Et tes démons… quand viendras-tu finir ici presque à genou, implorer comme un pardon ou peut-être encore demander ton nom, les petites médisances et geôles de guenon, auréolise ta parole frelatée, ou non. Supplie donc, cri, donne le ton qui convient, des plus hauts, pour te mettre un juron au bout du nez et dire « râlez donc ! ».
J’ose à peine croire, débordant de doutes toujours indistincts, la folle envie de rester, et d’être ce passant ignoré, ou la vedette d’un soir, époumoné des larmes d’un désespoir ; et puis peut-être non, ne plus pouvoir s’arrêter de rire et vivre à nouveau, veuillez tirer le rideau ! Que l’on ne te voit saoul, soit sobre, ne boit que de l’eau, l’ivresse vient du cœur, ses méandres, sa molle pompe, soudain excentrique, te disent : « à mort ta honte ! » Et le monde t’écoute, tu aperçois ta longue route, petit être arrivant des humaines troupes, d’une Europe vacillante et des trottoirs à l’aube titubante entre les ordures que l’on va bientôt ramasser… Et tu trouves la vie belle ? Mettre ton manteau, c’est bien trop tôt ; et froide saison, rime avec tes breloques sans raison. Jadis, du bout du monde, j’avais apporté, sous des airs ingénus, des paroles de renom piqué à un prêtre modeste, mais bon. Vous aviez cru devoir nier l’évidence et c’est d’un traître sans nom que vous avez dégusté « la vérité » qu’il vous apportait, dérobée elle aussi à des voleurs sous les ponts où s’écoule la scène, où se répandent toutes vos peines ; que je dise non, que déjà s’acharnent les rôdeurs pour quelques coups…
J’écoutais ivre encore, des lambeaux d’époque, la musique sourde de mes tréfonds, les viscères en alerte, le cœur porté haut la main, en disant « voyez donc, c’est qu’il a faim ! » Mais je me trompe, nous devrions divulguer cette honte, ne plus médire enfin, la nier, la redouter, la profaner ! Mais quoi, je fuyais jadis et encore aujourd’hui, j’accélère le pas, me presse ; vite, résoudre les basses besognes, les lavements de ma trogne et les égarantes écritures du soir, soudain inspiré par un début de phrase, après avoir regardé ce film sur la vérité, son nom s’est perdu dans ma mémoire…
Vois donc ce que tu ne sais.
Vois alors ce qu’on t’a fait.
Vois enfin ce que tu es.
Vous observant éructer des mots intransigeants et voyant la paix dans votre cœur, s’amenuiser, à chaque parole énoncée, pour une discorde de plus et que vous osez annoncer des pouvoirs à ces innombrables dialectes, qu’un satin de velours apaise et réconcilie comme pour toujours ; je plains les dérives de vos amours…