(parole en marchant – 21 juill. 2016 à 16h33)
—> 1. « İl », peregrinatio, livre 3 : 106. [i G] (interrogations de lui), fantasme, à mes assassins
Fantasme, à mes assassins, à mon meurtrier, à régurgiter.
— Ah ! C’est toi qui me tus ?
— Et bien…
— Ce n’est pas bien !
— Je n’en sais rien…
— Ah !, vois-tu, la blessure n’a pas voulu s’ouvrir plus amplement…
(L’assassin reste là, encore innocent, dépourvu, ne sachant quoi entreprendre)
— Et tu ne m’as point tué totalement, la nature a fait en sorte que tu me loupes ! File donc avant que l’on ne t’attrape ! Bientôt, je vais mourir de ta faute,
— Peut-être que oui, peut-être… non ?
— Part ! Disparais de ma vue, toi, mon meurtrier…
(Il part, embarrassé, encore moins innocent que tout à l’heure, à cause de sa fuite, il devient un véritable criminel)
— À vous, mes assassins, je le savais bien, votre arrivée un jour viendrait pour nourrir ma folie dramatique, éprise d’un fantasme qui se mutine, sujette de vos massacres et de tous vos films d’horreur, de guerre et de gros bras musclés, qui ne présente qu’une bêtise désolante, la force qui ne montre rien d’une destruction affolante ; et justement, l’alarme ne se déclenche pas, n’éveillant point mon cervical intérêt.
(Le coupable, le voilà déjà hors d’atteinte, il s’enfuit loin de tous, son innocence est perdue à jamais)
— Oh ! Y en a-t-il de cervelle là-haut en haut de cette tête, on n’y trouve que le sommet d’un long tube, seul, et règne en maître et se démène, à ce que la vie vous digère en fait, voyez, cet être que vous êtes passe vite fait, elle n’a besoin de vous en aucune manière, vous n’illusionnez pas son avenir, vous n’appartenez pas à son destin ; elle vous régurgite et vous abandonne ici, à traîner à votre triste sort, celle des propos orduriers, des manières outrancières de l’égorgement perpétuel, exprimez votre vie d’assassin ! Allez ! Vivez ! Dépêchez-vous d’exister, qu’on en finisse, passez et mourez un jour, en conclusion définitive ; que votre temps puisse délaisser aux autres de nouvelles ornières plus intéressantes et qu’ils méritent une récompense, ceux-là qui détestent vos moroses façons, la vie les réclame à toutes fins ; c’est ce qu’elle explore en permanence, cette vie qui ne cesse de chercher des êtres qui pourront progresser et s’entendre, persister ensemble et partager ; si nous avons ces mots en tête, sûrement, qu’ils ont une raison d’être, que l’on nous y a dit d’y mettre, à la parole, les instruments d’une révolte et qu’elle nous vient contre vous, vous, nos assassins, allez-vous nous laisser en paix enfin ? Que le vent ou le temps vous efface de nos mémoires, au chevalier guerroyant, au grand chef belligérant, qu’on les éteigne de nos souvenances ; ils ne représentent rien, votre passé ne peut que s’évader, un autre dessin s’annonce…
(Déjà, dans un lointain pays, le criminel a refait sa vie et choisi son camp, il a pris le pouvoir en noyant encore ses mains dans le sang ; habitude quand tu nous tiens ?)