(parole en marchant - 9 mars 2017 à 17h36)

—> 1. « İl », peregrinatio, livre 3 : 100. [z G] devenir un dictateur…, contradictions

(récit original)

— Si toutes tes idées restent en accord avec la multitude, ce n’est plus de la dictature, puisqu’elles sont admises d’une manière commune, c’est du bon sens !
— Aaah ! C’est du bon sens, mais alors, ce n’est pas la peine de dictaturer les gens, s’ils demeurent en accord avec moi ?
— Euh ! dans la mesure où ils le sont à chaque fois, il se trouvera bien des sujets de désaccords, et là ce sera une autorité pas forcément acceptée, si ceux-là sont imposés de force…
— aaah !
— Mais si c’est à chaque occasion du bon sens, qui sert la communauté et qui apporte plus un équilibre harmonieux entre les gens, ce sera toléré, évidemment ; c’est le jour où un d’entre nous ne respectera plus l’accord conclu et qu’il veuille imposer ses propres dogmes, c’est là que nous obtiendrons un autoritarisme qui tendra vers une dictature, un absolutisme décidé (des idées), une tyrannie décrétée de force !
— Oui, je vois !

Devait-on le considérer un peu bête de concevoir sa prise de pouvoir ainsi, s’il désire corrompre avec des idées somme toute fort acceptables, où se trouve la perversion ? Puisqu’il n’y acquiert aucun gain personnel qui l’avantage, où réside l’exaction ? Il se posait des questions, donc, sur la manière d’être un autocrate digne de ce nom, mais il avait beau faire, ses idées n’exprimaient guère de méchanceté ; il n’exécrait personne ! Alors quand on ne déteste guère quiconque, comment voulez-vous incarner un despote, dans ces conditions ? On acceptera sa dictature avec grand enthousiasme, on dira « dictature » pour lui faire plaisir, mais tout en sachant que celle-ci n’existe pas, puisque ce sera un régime de bon sens, formellement approuvé par tous ; ce ne sera que lorsque son esprit se dérangera et qu’il devienne véritablement un dictateur, qui corrompt et abuse à ses propres fins, pour son plaisir exclusif, là ça changera peut-être les choses, mais pour l’instant il ne voyait aucun attrait à cela, ils n’en avaient aucune envie ; il avait beau faire, cela ne venait pas ! C’est qu’il n’avait pas tout à fait compris ce que représentait une véritable dictature, ne l’ayant jamais subi ni vécu réellement, celle d’un autre ; et qui n’ai jamais enduré aucun accaparement de qui que ce soit vraiment, il ne savait pas trop, un manque d’expérience qui s’avérait somme toute, préjudiciable à sa cause dictatoriale ! Il se posait donc des questions, peut-être se trompait-il de termes ; c’était…

(parole en marchant - 9 mars 2017 à 17h43)

—> 1. « İl », peregrinatio, livre 3 : 101. [z G]  pourquoi une dictature ?, demander conseil

C’était peut-être cela, qu’il se trompât d’appellation…
— Alors si je disais « une gentille dictature ! », rien que pour garder le mot « dictature » dans l’énoncé de mon régime, ça en jetterait, non ?
— Ah ! là, ça serait de la frime !
— Oh ! vous croyez ?
— Vous savez, vous pourriez l’enlever ce terme absolutiste… je ne vois pas vraiment d’autorité nauséabonde dans vos propos ; euh… jusqu’à maintenant, tout ce que vous m’assénez, c’est… c’est que vos idées, ben, ne s’avèrent pas particulièrement… méprisables… alors qu’elles devraient apparaître haïssables, honnies de tous… et que certains y trouveront un profit pour acquérir les biens des autres ; nécessite un ego très développé, une volonté d’accaparer le patrimoine d’autrui très intense ! Qui ne suscite aucune discussion ; vos propos jusqu’à maintenant, ne témoignent pas de cela ; je suis désolé de vous le dire, je vois que cela vous navre, mais c’est ainsi !
— Oui, oui ! je comprends bien ; je devrais renoncer à toute dictature ?
— Ce n’est pas… le souci ne réside pas là, mais… vous ne correspondez pas au personnage ; si vous devez jouer un meneur, vous n’êtes pas celui-là !
— Alors, je devrais rechercher un régime qui se termine en « ture » ?
— Euh ! si vous voulez, comme une « aventure », si vous la souhaitez, cette escape ? (Il ironise !)
— Ah ! un gouvernement d’aventure ! Aaah c’est plus… évocateur, c’est plus… c’est plus ! C’est plus… que je n’en trouve plus mes mots…
— Oui, oui, peut-être que c’est « dict’ » qui ne va pas avec le « ature », voilà, voilà… (il se moque un peu…)
— Oui, effectivement, je pense que vous avez soulevé un problème… que je ne me rendais pas bien compte ; vous voyez, c’est bon de parler parfois, pour s’apercevoir qu’à certains moments on a des idées qui ne tiennent pas la route ; j’ai eu le même souci quand j’ai voulu créer une religion, on me fit vite comprendre que ce n’était pas approprié et que ça allait déplaire beaucoup…
— Ah ? Vous avez… Oui, c’est une forme de naïveté, excusez-moi… c’est votre façon d’être, je ne le dis pas par méchanceté !
— Oh ! je ne le perçois pas comme cela… c’est que je découvre le monde !
— C’est probablement ça, vous « découvrez le monde », il s’offre à vous…
— Ah ! il s’offre à moi ?
— C’est une image ! une ellipse, une argutie du langage… le monde se montre à vous, vous le parcourez, il s’offre… non, il est, il n’a pas besoin de s’offrir en fait, il apparaît là devant vous, vous l’explorez et vous en découvrez tous les détours et cela vous submerge tant, que les idées des ancêtres et de ceux qui vous ont précédés deviennent parfois… inappropriées, avec votre propre vision de celui-ci, somme toute ; je le comprends ainsi.
— Oui, peut-être ? Peut-être… vous avez probablement raison.
— Voyez ! Un dictateur ne dirait pas comme ça ; il m’aurait déjà assassiné, mis en prison, ou torturé, pour ne plus permettre à mon impertinence, de le traiter de naïf ! C’est ça un despote !
— Ah ! ah… vous croyez ?
— Oh ! ce n’est pas une question de croyance, c’est un fait ! C’est ça une dictature ! On impose un système, que vous l’acceptiez ou non, vous n’avez pas le choix, vous n’avez pas à discuter ; c’est un ordre sous-jacent qui ne dit pas son nom, vous devez obéir, c’est tout !
— Sinon, il m’en cuira !
— Voilà ! il vous en cuira ! Et votre « en cuira » à vous, est beaucoup plus pacifique que le leur !
— Vous croyez ?
— Ah ! J’en demeure à peu près sûr ; comment agiriez-vous ?
— Ben, euh ! Je hausserais le ton et je déclarerais que ce n’est pas bien…
— Vous voyez ? Un dictateur ne chercherait pas à dire « ce n’est pas bien ! », il dirait… il ne dirait rien d’ailleurs, il donnerait un ordre pour me mettre en prison, sans discuter ; il ne s’embarrasse pas de dialoguer, justement, il impose ! Tant qu’on le laisse faire, il « domine » ; un tyran tombe, quand on arrête ce laisser-faire-là…
— Aaah !
— Voui, voui, vous devez encore découvrir beaucoup de choses…
— Je vois, je vois !

(parole en marchant - 9 mars 2017 à 17h54)

—> 1. « İl », peregrinatio, livre 3 : 101. [z G]  pourquoi une dictature ?, niaiserie du despote

— Oui ! en dictature, il faut rester méchant ! Vous, je ne vous trouve pas foncièrement méchant, je ne vois aucun brin de méchanceté dans vos propos ; beaucoup de… excusez-moi de vous le dire ainsi, beaucoup de naïveté de votre part, au sujet de la réalité des hommes, vous risquer plus de vous faire abuser que d’abuser autrui, puisque vous ne sembliez pas avoir une quelconque idée de vengeance, votre ego ne vous submerge pas à ce point, que toute réflexion à votre encontre suscite un intérêt, un éveil dirait-on, qu’autre chose, vous vous étonnez trop du monde pour vouloir lui imposer quoi que ce soit ; je ne considère pas que c’est une tare en vous, mais c’est plutôt un bonheur, un bien fait sur vous, votre naïveté ! Que vous n’éprouviez guère ce désir sournois de la torture me semble heureux ; vous persécuteriez plus leur âme avec vos argumentations assez imprévues ! on n’est pas habitué à des gens raisonnablement gentils ; vous êtes gentils malgré vous, que voulez-vous ! Je deviendrai véritablement méchant, que vous m’en trouveriez des excuses ; si si ! Même cruel, contre vous, que vous m’en trouveriez des excuses !
— Oooh ! quand même, tout de même pas, je vous sermonnerais, je vous donnerais peut-être une claque pour vous calmer, en cas de menace de votre part… vous savez ! À l’évidence, un dictateur m’aurait tué… Oui enfin bon, on n’est pas obligé d’assassiner tout et n’importe quoi, à chaque fois, non plus…
— Ah ! mais en dictature, cela ne se discute pas, sinon on n’est pas un despote ! le tyran n’accepte pas la contradiction…
— Alors c’est des malades ?
— Effectivement ! On peut le dire, c’est une pathologie égotique très développée, et cette maladie demeure très contagieuse ; je veux dire, à chaque absolutisme vous rencontrerez des opportunistes qui profiteront du système instauré pour s’approprier toutes sortes de biens, c’est très curieux ! Oui, l’accaparement reste une des lois fondamentales d’une autocratie, je m’empare de tout tant que je le peux, et je… je file en douce en emportant tout ce que j’ai dérobé le jour où la tyrannie tombe, je n’affronte pas ceux qui sont en train de me vaincre, je fuis ! parce qu’il m’en cuira ! C’est ça, un dictateur ! Avec ses adulateurs, de simples valets, des profiteurs ! C’est toujours ainsi depuis que les hommes sont hommes, les systèmes absolutistes obéissent à des règles somme toute très similaires, avec des variables certes, mais la similitude est, comment dire… constamment à peu près la même, ce sont les, les arguments qui changent, mais le fond reste le même, l’histoire apparaît différente, mais nos (les) comportements gardent la répétition d’une conduite aliénée… certainement, on peut dire ce sont des malades atteints de bêtise, une dégénérescence, une forme d’agissements qu’ils n’arrivent pas à en évoluer, voilà !
— Oui donc, vous voulez me dire, fort aimablement, que je me trompe d’idées ; c’est ça que vous me dites ? Même si ma dictature demeure gentille…
— Pas tout à fait, un despotisme ne peut pas s’affirmer « gentil », c’est un non-sens ! Une dictature, ce n’est « pas » gentil ! C’est méchant ! (il lui parle comme à un enfant…)
— C’est méchant, bon ! Donc vous me condamnez à devenir méchant ?

(Cela fait rire le vieil homme, à tant de naïveté, il en cherche ses mots…)

— Ah non !… Je ne condamne personne, mais vous ne possédez pas l’âme d’un salopard, vous n’êtes pas « méchant ! »… C’est dans vos gènes, ça se sent !

Pourquoi s’obstine-t-il à ce désir, à vouloir tant exercer un pareil régime autoritaire, ne serait-ce qu’une expérience de plus à ajouter à ses découvertes et peut-être l’aider à comprendre comment cela se passait-il au-dedans d’un despote ?

— oui… bon… je vais y réfléchir ! Mais vous n’allez pas me prendre pour un illuminé, un saint, un truc religieux, un machin comme ça ?
— Ah non !… Non non non non, je sais que vis-à-vis des religions vous êtes assez remonté ; non non, je le comprends, vous refusez de croire, mais vous sembler garder un bon fond qui ne demande qu’à découvrir la vie, elle devrait vous endurcir afin de vous rendre un peu plus… futé ! Vous avez la chance de tomber sur moi, je demeurerai plutôt altruiste et naguère un peu comme vous, « idéaliste ! », mais vu mon âge relativement avancé, mon expérience vous prévient ! De la part des hommes, vous risquez de rencontrer un plus malin que vous, et là, il saura facilement vous utiliser à ses propres fins, car s’il accepte que vous soyez son dictateur, il tirera les ficelles à votre insu et vous serez sa marionnette ; cela lui permettra de filer en douce le jour où vous tomberez ; le jour où votre régime s’écroulera, s’achèvera inexorablement, un jour, vous serez probablement éliminé, assassiné, mangé… Enfin tout ce que vous voulez… et lui, pfff !… Voilà, c’est le problème, c’est que l’on trouvera toujours un plus malin que soit, il utilisera votre naïveté, vous devrez devenir plus futé que les autres pour survivre… Mais comme dans tout totalitarisme, il y a constamment… Non, on finit invariablement par succomber, et tous les dictateurs s’éteignent souvent en paranoïaques, qu’ils périssent au combat ou dans leur lit ; consultez les récits de notre passé, certains sont morts de leur propre fin naturelle, mais dans un climat de suspicion telle que leur vie n’apparaissait pas vraiment enviable ; relisez l’histoire des hommes, et de ceux-là, vous verrez, vous comprendrez mieux…
— oui, je vais m’instruire donc ; vous avez probablement raison ! Voyageons, parcourons le monde, c’est ce que je vais accomplir, apprendre encore et toujours, voilà ma sombre tâche…
— Oh ! il n’y a rien de sombre !
— Vous croyez ?
— Tout à fait, gardez espoir ; c’est bien, allez ! Dépêchez-vous !

(parole en marchant - 9 mars 2017 à 18h00)

—> 1. « İl », peregrinatio, livre 3 : 101. [z G] pourquoi une dictature ?, demander conseil

— Tout le monde devra travailler pour moi ?
— oui, oui, c’est ça !
— Ah oui ! c’est ça le problème, travailler !
— Voyez, ça commence mal… Le travail obligé vous indispose, donc évidemment, vous n’éprouvez pas le besoin de faire travailler les autres pour vous, vous ne possédez pas l’âme d’un dictateur, vous avez des scrupules, c’est embêtant !
— Ah ! vous croyez ?
— Ce n’est pas que « je croie ! », je le constate, c’est tout, ce n’est pas un problème de croyance ; je l’ai bien compris, votre souci… c’est que vous devriez dominer, en « imposer ! », dans votre dictature et là, vous n’obligez à aucun travail quelconque, qui vous serve, vous ou votre clan ! C’est ça la question…
— Vi vi vi, vous me trouvez idiot, quoi ?
— Non, non, naïf ! naïf ! Ça ne fonctionne pas comme ça, votre rôle c’est d’être craint et méchant ; vous, foncièrement vous ne semblez pas cruel…
— Ah oui ! c’est ça le souci, c’est fatigant de toujours se montrer méchant…
— Euh, oui, mais… euh… pfff ! Je ne sais plus quoi dire…