(parole en marchant - 24 août 2017 à 19h11)

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Il comprit en effet, que dans l’édification d’une religion, se révélait très vite derrière l’idée d’une dictature de la foi où l’on devait convertir autrui à une façon de concevoir le monde, et de l’appréhender, une certaine politique de l’âme et du corps, s’il en est une ! À la fois, dans le besoin de certains d’instaurer un état totalitaire, on y retrouvait les mêmes prémices ; ce n’était pas qu’il paraissait bête, car au fond de lui-même, il ne rêvait en rien d’un système despotique, convaincu du principe et de ce que cela pourrait engendrer, non. Non ! il voulait comprendre, il devait se mettre à la place d’un dictateur ; et pour incarner celui-là, il devait vivre quelques instants peut-être, un temps du moins, peu importe lequel, cette sensation d’être un tyran, il désirait s’expliquer cela ; pour percevoir le moteur d’un tel personnage, il devait l’être un moment, c’était sa certitude, il l’élaborait ainsi ; en voyant son tempérament, tout à l’opposé de cette conception étonnerait les gens, s’il changeait subitement d’attitude, et quand on approfondissait, on observait bien qu’il résonnait en dehors d’un pareil système ; mais son obstination à vouloir l’expérimenter restait frappante ! C’est cela qui intriguait, et ce contraste donnait une sensation d’un être indiscernable, litigieux, par claire ! Notons toutefois que toute forme d’oppression, et tous les dictateurs existants suscitaient cette situation, mettant leurs interlocuteurs dans un contexte analogue, ce processus ne montrait là rien de nouveau. Non, avec lui, on avait un doute, s’il allait pouvoir instaurer ce type de régime, car une tyrannie ne devient effective qu’après une prise de pouvoir, après un coup d’État, après une mise en demeure et une application de certaines règles qui installent l’autocratie désirée ; lui, il en semblait loin, et l’on ne savait si cela allait être concrètement réalisé de sa part, s’il irait jusqu’au bout de son raisonnement, en l’exécutant méticuleusement. Là subsistaient l’interrogation, la suspicion, la méfiance et le rire des indigents qui certainement, ne le laisserait pas faire ; on voyait bien qu’il n’était pas un expert de la question et ce système institué depuis des milliers d’années déjà, se roda de diverses manières, avec des efficacités aléatoires, qui de toute façon ne duraient qu’un temps, le temps que celui-ci soit renversé ; dans tout despotisme à tout moment, arrive un instant où l’on arrête de le poursuivre, où il est combattu invariablement, toujours persistent des forces contraires qui chercheront à le défaire.

Lui, ce n’était pas cela qu’il souhaitait éprouver, non ! Il désirait simplement se trouver dans la situation du dictateur, l’appréhender, comme je disais précédemment un temps, le temps qu’il lui suffirait et abandonner ce pouvoir vite fait, pour aller paître ailleurs ; saisir le moment de comprendre, il voulait uniquement comprendre et puis s’en aller. Mais, pourrait-on affirmer, pourquoi dissiper autant d’énergie pour seulement toucher du doigt la chose ; ne conviendrait-il pas qu’il avance directement vers les idées avec lesquels il se sentait en accord, plutôt que vers celles toutes à l’opposé ; de toute façon, il ne promulguerait jamais le principe ni n’édicterait de lois abusives (dans le sens habituel) ; sinon d’une certaine manière de ces règles qu’il établit, imposant une sorte d’oppression positive, c’est une description déjà exposée ici précédemment avec un désintérêt profond de lui, comme une histoire de rigoler un bon coup ; il élabora un contenu tout aussi aberrant que son concept d’une dictature ; non ! la seule chose qu’il désirait éprouvée c’était de se mettre à la place d’un despote ; le mieux, aurait nécessité de prendre un tyran, de changer son âme et de poser la sienne au-dedans de lui, mais cela était impossible, pas réalisable de nos jours, donc il ne pouvait procéder autrement que d’essayer l’aventure à sa façon ; mais de tout ce que nous venons de raconter, il ne pouvait l’affirmer, le proclamer ouvertement, il était obligé de rentrer dans une certaine manigance, une inventivité pour faire croire à tous à sa volonté de dictaturer le monde ; et cette manière propre à lui, avouons-le, s’avérait assez nouvelle. Chut ! Nous, au jour d’aujourd’hui, au moment où vous lisez ce que nous achevons d’écrire, vous êtes les seules à qui nous révélons la chose, il ne l’a point dévoilé à quiconque jusqu’à maintenant.

Nous le disons aujourd’hui, parce que les faits se sont déjà déroulés, et que son idée elle ne reflète plus d’actualité, il est passé à autre chose ; aussi qu’il vit bien dans les faits, l’affaire se montrait irréalisable, et impliquait de sa part un fort changement de caractère vers un système ou fatalement il devra corrompre, éliminer, manigancer, torturer, afin d’imposer une autorité acceptée par certains, qui rentreront dans sa combine ; car une dictature ne s’installe que si certains suivent le leader, le chef, un chef tout seul ne peut rien ! C’est là qu’il comprit la nécessité d’obtenir une association entre plusieurs êtres, choisissant de partager un même concept, une même idée de pouvoir, et que ce pouvoir ne peut subsister qu’appuyé par un certain nombre de personnes aux capacités influentes, au moyen de persuasions suffisantes de tous ordres qui puisse maintenir la situation de ce régime ; le jour où ceux-là ne suivent plus le leader, la dictature va changer, elle va changer de nom, le despote sera renversé, puis remplacé par un nouveau potentat, s’il en est un à la hauteur, ou encore des opposants désireux de fomenter un coup d’État le chasseront ; engendrer une autre forme de gouvernance, une démocratie, si la volonté des putschistes reste dans l’idéal d’un système le moins mauvais apparemment ; des régimes autoritaires toujours constitués par des pègres qui les maintiennent, tant que ceux-là ne sont pas mis hors d’état de nuire elle peut perdurer ; le meneur, le chef, peut évidemment être abattu, par contre si son charisme n’est pas égalé ou dépassé par celui qui le destitue, vous aurez de fortes chances que cette dictature disparaisse très vite ; un tyran doit représenter l’incarnation d’un dieu pour les gens qui le subissent ; qu’il ait une capacité de convaincre suffisante, pour qu’il convertisse ou fasse accepter son accaparement, si on ne l’apprécie guère ou n’ayant pas le choix, c’est à cet instant que la suspicion envers son voisin survient, quand on ne sait pas de quel bord il est ; entre celui qui obtempère s’il ne peut faire autrement et celui qui participe au système, car il y trouve là son petit pouvoir à lui, sous-tendu par celui du chef cela va de soi, il le comprend bien ; celui qui oppresse localement des gens ne le peut que grâce à la subsistance d’un leader tout en haut, lui permettant d’agir ainsi ; le jour où ce principe s’effondre, les profiteurs sous-fifres ou seconds couteaux qui en abusaient seraient eux aussi obligés de déguerpir, ils seraient très vite arrêtés ou lynchés, c’est courant, on les empêchera de nuire, évidemment ! Cela se déroule toujours plus ou moins de cette façon ; ici, rien de nouveau. Par conséquent pourquoi voulait-il expérimenter ce type d’organisation des hommes, qui existe depuis des millénaires alors qu’il conviendrait plutôt de la dépasser, non ? Il désirait ressentir intrinsèquement au plus profond de lui-même cette attitude, cette façon de procéder ; c’était un sensitif, comme tout sensitif, il a besoin d’éprouver la chose pour comprendre ; il ne pouvait l’intellectualiser, c’était hors de portée de son discernement, il se devait de l’exprimer au fond de lui-même, le comportement ; il n’y voyait là que la meilleure manière de percevoir, d’assimiler ce stratagème des idées et des agissements, que représente la prise de pouvoir. Voilà exactement ce que nous pouvons dire sur la situation, il convient, maintenant, de passer à autre chose…