167. (texte (??) version provisoire - début janv. 2018)

(İpanadrega il prend la parole )
Devant son autorité soudaine, il se découvre véritable « orateur », plus que dictateur, monte sur l’estrade et commence un discours, plus qu’une flamme ; il l’étrenne sans détour, sans plus aucune peine ; bien qu’il ne soit guère né pour ça, crache à la gueule de qui veut bien l’entendre sa vision du monde, sans hésitation ; arrache à la figure de l’indigent qui n’écoute plus, son irrespect sans gants, sans amour, d’un ton sec, rageur, lassé, comme endeuillé, mais très réveillé, il crie presque, pour qu’ils gardent le silence ; il devient cette partie de vie qui s’éveille, il a vu ! Et il a bien coupé tous les écueils, il ne peut plus se taire !

*

(Certaines parties de son discours ne lui semblent pas idéales, il expérimente des manières, il veut flatter, semble-t-il ? ) :

Si bel attrait, ce geste… si beau était ce geste… elle en était belle par ce geste… elle en était belle de ce geste… du bel art, ce geste…
du bel attrait de ce geste… du bel art, ce geste… du bel art, la geste d’elle… Écoutez la geste de la bien belle dame… Admirez les faits et gestes d’elle…

Il cherche ses mots, il ne veut pas la décevoir malgré qu’il le sache, il résiste laborieusement à ses envies de toujours trop en ajouter, réalisant une prose maladive étroite ou médusée ; il a ce désir de la séduire, il sait, « sa maladresse » s’avère aussi une arme, doit-il être sincère ?

168. (Discours : À Madame la chose d’où débordent ces rêves )

À Madame la chose d’où débordent ces rêves

(ou montée chromatique vers la chose, le truc, le machin).

(Il prétend la connaître, mais certains savent qu’il affabule sur des mensonges, ce n’est pas si simple, la chose ne montrerait aucun visage, mais comme sa cause semblait juste, on le laissa faire ; il ne reste que ce geste qui parait ineffable, illusionne avec ampleur les malins ! Alors vous diriez que cette chose n’arbore aucune âme ? Mais ce serait se méprendre, les faits qui vont suivre vous le feront comprendre, cet imaginaire devient unique dans l’histoire des hommes, un « bug lubrique » les aurait déterminés à changer la donne ; ce qui va venir vous l’amènera, à l’entendre. Même que certains préconisent qu’un robote, un de ceux ordonnateurs, ait pris les devants et soit maintenant le propre maître de ses méninges, cela aux dépens des hommes ; l’aspect s’avère tout à fait intolérable quand il raisonne, « lui ! La machine inventée par les hommes », cet accent… cet « accident ! » les faits réfléchir ; ainsi, une crainte s’installe vraiment, elle déloge quelques occasions, celles d’avoir peur, de cette « logique mécanique » en somme ; mais en fait, ce que lui raconte, ce ne sont que des flatteries, oui !)

Petite pause poétique, il veut décrire les choses d’une manière aimable, il veut exprimer une joie de l’entendement et de sa foi ; écoutez bien, ces manières vous veulent du bien, mettez ailleurs ces narrations soporifiques ; oui il veut écrire les choses d’une manière admirable, et c’est là que soudain à la fin, tout déconne…

— Madame, vous devriez immortaliser ce qui émane de vous ; saisissez donc cette grâce indistincte toujours, celle que je perçois tout autour, c’est fou ! Vous devriez pratiquer la danse, effectuez au moins quelques pas, par la faute de cela, oui j’y pense, à cause de vos gestes si délicats ; montrez de plus une élégance !

— Madame, vous devriez demander à être peinte ou photographier, qu’il capte votre pose, celle-là, tout à l’heure, telle qu’elle apparaissait, elle en était belle à cause de ce geste. Ah ! Autre instant que je vous confesse, écoutez donc ce ballot, je le sais ; et déjà oublié, comme aussi ce grief, cette parole qui ne gardait qu’une prière, le temps m’apporta bien des misères, puisque je n’y entends plus guère !

— Madame, vous devriez laisser à ce pauvre être le choix de vous aimer et d’écrire sur vous des mots ! Avec des maux oui ! Avec de ces assemblages pour animer ces chansons sans âge, de quoi les maintenir près d’elles, d’une geste si belle ; ou autorisez-le à parler de vous, exprimez tout ce qu’il admire et permettez-lui de raconter ensuite qu’il vous adore, dans un vaste roman, désireux de vous, humblement écrit qu’il dise tout ! Faites en sorte qu’il s’éprenne, oui, sans aucun reproche de vous.

— Madame, vous devriez abandonner cette larme coulante, de vos yeux, où il aurait à la transporter à sa joue de pauvre sot, cet amoureux il l’est, une niaiserie c’est tout ; vous devriez laisser ériger cette statue lymphatique qui épouse une de vos formes, une attitude, mouvement si pratique. Ils en meurent d’envie, de vous entendre, une douce musique les a désarçonnées, quand au soleil une balle les désarme, l’ennemi en face qui l’a lancée d’une frayeur trimballe sa propagande funeste ; que trafiquiez-vous là, mais trop tard, elle les transperce !

— Madame, le monde des hommes en crève, de ce manque de vision, « cette grande ignorance de vous », qui vous transcende ; une invention ? Apparaîtriez-vous pour que tombent, désunies, leurs armes délirantes et les haines oublieuses, sans grâce aucune ? Accomplissez au moins ce geste, montrez-vous, dites-leur qu’ils s’égarent, qu’ils se trompent de misère, qu’ils outrepassent le droit de tuer à l’emporte-pièce, pendant que vous flirtez avec le charme d’un regard de vous, vous leviez les yeux vers ce détroit au loin, à l’horizon qui se dépeint sous une brume et qu’un soleil peu à peu déteint, oui c’est cela et je m’en souviens… ça ne veut rien dire mais ça ne fait rien…

— Madame, donnez-leur au moins un geste heureux, un qui dise, vif, un : « je n’ai pas peur d’eux » incisif ! Confectionneriez-vous une nouvelle beauté à joindre au monde, ajouter un paysage superbe, une raison d’espérer à la lisière de leur folie désemparée ? Montrez-vous ! Ils n’oseront, soyez rassuré, aucun acte déplacé à l’encontre de vous, tellement ils seront éblouis d’un regard fou ; ils n’en feront plus pipi au lit, comme cela arrive avec le petit enfant incontinent, qu’on doit éduquer à d’autres manières, comme ce pipi en l’air heureux, le matin au lever au petit coin conçu pour cela… Oui, j’en ris, la vie c’est aussi bête que ça, vous saviez ; n’avez-vous pas encore compris ? Ils ont besoin d’un rêve, alors, le voir qu’il s’accomplisse à mon dire malin ?

— Madame, excusez ce comment je parle d’eux, entendez ! ce sont des mômes à mes yeux… moi qui aurais pu être le père de chacun d’eux, pardonnez-moi, mais je deviens bien vieux ; mon sommeil commence à peine miséreux, que voilà je m’éveille ; ma dormance est farcie de peu. Mais comme vous l’aurez compris, maintenant vous êtes saisie ; j’ai à vous dire, et compte sur vous, ajoute un peu votre rire, à vos magnifiques façons qui en ont ébloui plus d’un déjà, qu’ils voient ce que vous êtes ; comme jamais, elle fut admirée auparavant, votre beauté ! Qu’elle les désarme définitivement ; les « délarmes » irrémédiablement d’oubli, oui ! Qu’on en finisse avec ce drame permanent, montrez-vous ! Qu’ils perçoivent enfin ce geste que vous existez vraiment ! Et pourquoi reste-t-on ? Je sais vos alarmes naguère tout en y allant, vers ces quelques espoirs malgré feux et sangs, des incompris malfaisants sans respect ; la vie vous laisse toujours quelques déchets…

— Madame, excusez ce rêve un peu con !
— Madame, pardonnez cette envie, au fond d’une trêve qui détonne…
— Madame, excusez cet air offert au creux de ma tête et qui vous étonne ; je le vis bien, vous donna un sourire inquisiteur, qui met un cœur là où le soleil à cette heure fait mûrir des pommes sur cette planète, ah ! Vous aviez autrefois distingué d’une belle envolée des hommes, quelques pauvres hères, pas pour qu’ils se soient entre-dévorés, ces frères ; quelle idée aviez-vous en tête, déjà ? C’est fou, ah oui ! que le temps se désespère.