(texte ⁇ - 24 oct. 2016 à 18h56)

On interroge İpanadrega, au sujet d’aimer !

Il vous dira au premier abord, ce n’est qu’un verbe ! Mais si vous insistez, vous aurez auprès de lui, une longue description de ce qu’il en comprend, de ce mot.
Il se demande, cela lui semble flou, de la posture à avoir sur cette affectivité qui l’interpelle, oh ! Il pourrait vous en raconter tout un vaste roman, avec des déluges de bons sentiments qu’il aurait à donner, mais cela ne se passe pas comme il souhaiterait ; ou du moins, comme l’usage voudrait qu’il s’y prélasse dans l’aimé que voilà ; eh bien non ! de cela, il ne peut pas, il ne peut plus, ne sait plus ; d’ailleurs en a-t-il vraiment envie ?
Vous diriez qu’il en reste déçu, cela se pourrait bien, et demeurerait une certitude s’il avait achevé sa vie, là, maintenant ; mais, il y persiste toujours, au moment de ces lignes, dans les bas-fonds de la mémoire de son auteur, régurgitée ici même ; fouillez donc dans ce qu’il vous laisse à comprendre, cette expression qu’on ajoute au verbe, quand vous parliez d’aimer.
Non qu’ils en soient dépourvus de ce sentiment-là, c’est plutôt qu’il ait peur de lui et de ses débordements quand il l’exprime, il n’en possède pas l’entraînement athlétique du sportif expérimenté, cela risque de dégouliner de partout comme pour un amateur, il se méfie de ces emportements-là ; c’est que son aventure n’agrippe rien de romantique, au sens très éthique du terme ; il ne nous refait pas le coup de ces époques du XIXe, à ses épanchements devenus tout vieillots, démodés que voilà, non, il le comprend bien, son histoire demeure métaphysique, très excentrique, avec tous les « ique » que vous voudrez ; comme il a horreur de l’exclusivité amoureuse et de sa sacralisation naïve ajoutée par certains, il ne sait quoi en pétrir de ces épanchements, il y place, au-dessus, une quête, nous vous l’avions déjà dit, son ultime requête, vous voyez bien qu’il y revient sans cesse, c’est cela qui l’entête ; ne le dispersez pas dans des sentiments, pour lui, sans fête, oui, le monde n’est que ce qu’il est ; sans songer à l’outrepasser (et d’ailleurs le pourrait-il ?), il n’a maintenant qu’un désir, résoudre son vaste dilemme, même s’il doit s’y perdre.