(parole en marchant - 14 mars 2017 à 20h08)
—> 1. « İl », peregrinatio, livre 4 : 151. [af o †] (réminiscences oniriques de l’enfance), à trois ans anicroche
(voir récit original)
—> 2. « petit chemin » : partie 1, 14 mars 2017 • [S] (??) audio + sonagrammes
(version préparatoire)
À trois ans, peut-être, oh ! guère plus ; il s’engorge si précocement de réflexions de grands ! Même d’un songe, il devait bien naître d’une manière ou d’une autre ; alors la vie, en traîtresse, lui infligea sans crier gare une malencontreuse action de sa part, à digérer, sans ménagement aucun ! Elle lui dit, « tiens ! Prends ! C’est ta première expérience ! Uses-en comme d’une pénitence si tu veux ; un orgueil, qui sait, à ingurgiter ? Fais en apparaître plus d’une découverte ; mais ! y arriveras-tu ? »
Il se répétait inconsciemment, « tient ! La vie s’est trompée avec moi, elle y a déjà mis une anicroche ; (cela) elle m’a perturbé, quelle idée j’ai eue ? Celle-là, dorénavant, elle va me tourmenter jusqu’à ma fin ; à quoi bon vivre plus loin si ce n’est pour sans cesse ressasser cette calamité, la vie s’égare et je deviens de cette errance ; que dois-je en conclure, de plus mauvais comme ratement, sûrement ? Aurais-je pu concevoir une belle action, non ? Aurais-je dû avoir une bonté, un enlacement, un petit bisou sur la joue ? J’en restais incapable ! On ne m’avait déjà pas appris cette tendresse-là, je ne m’en souviens donc pas, ajoute à mon tourment ; alors devions-nous attendre que je vieillisse passablement pour que me ressorte en travers de la gueule cet acte imbécile ; devrais-je dire “ça suffit ?” Oui, la vie c’est une sale garce ! Elle a instauré en moi quelques gènes défectueux, dont je ne peux me débarrasser ; on a beau réassembler avec une quelconque colle, mais toujours un sort vient l’en détacher et rajoute une nouvelle couche à ma crétinerie ; le monde nous amène de drôles d’envolées ? »
Comment voulez-vous qu’après ça, un petit être puisse s’élever, planer et vivre de joie que déjà vous lui déposerez sur le dos, un acte qui le met aux abois ; pourtant, ce geste n’apparaissait pas comme le pire ; imaginez ces enfants qui dans une guerre voient sous leurs yeux leurs parents se faire écarteler par l’ennemi, ou violer et tout ce qui s’ensuit.
Comment peut-on en sortir intacte ? Son drame à côté reste tout petit, infime ! Mais somme toute, c’est arrivé, que peut-on en changer à ce qui adviendra, y ajouter un éveil terrifiant au monde, une compréhension avant l’heure de ce que nous sommes ?
Comment voulez-vous, qu’à trois ans on puisse mettre toute cette déraison dans sa poche, elle devrait être trouée pour que cela s’évade à jamais ; mais non ! elle était bien conçue, la mère était repriseuse et savait coudre comme il se doit.
Comment voulez-vous qu’à trois ans, on s’éprenne de la vie comme d’un joli entendement ; et puis de s’en émerveiller, quand on détient déjà, en bagage, un pareil harnachement à digérer ?
Comment voulez-vous qu’à trois ans, on s’éveille, quitte à vivre et voir toutes ces saloperies qui s’égrènent à la face du monde ; on a beau désirer ne pas les apercevoir, avec la possibilité d’observer ailleurs, apprécier, dans un parcours de magnifiques paysages ; qu’ils apparaissent splendides, certes c’est estimable, mais quand on regarde ce qu’on a façonné aux alentours, il en reste suffisamment, de quoi méditer sur notre effervescence dans ce monde, en fait !
Bon ! ça devient lugubre là, hum…
…
(version finale)
à trois ans, anicroche
À trois ans, peut-être, oh ! guère plus ; il s’engorge si précocement de réflexions de grands ! Même d’un songe, il devait bien naître d’une manière ou d’une autre ; alors la vie, en traîtresse, lui infligea sans crier gare une malencontreuse action de sa part, à digérer, sans ménagement aucun ! Elle lui dit, « tiens ! Prends ! C’est ta première expérience ! Uses-en comme d’une pénitence si tu veux ; un orgueil, qui sait, à ingurgiter ? Fais en apparaître plus d’une découverte ; mais ! y arriveras-tu ? »
Il se répétait inconsciemment, « tiens ! La vie s’est trompée avec moi, elle y a déjà mis une anicroche ; cela m’a perturbé, quelle idée j’ai eue ? Celle-là, dorénavant, elle va me tourmenter jusqu’à ma fin ; à quoi bon vivre plus loin si ce n’est pour sans cesse ressasser cette calamité, la vie s’égare et j’y arrive dans cette errance ; que dois-je en conclure, de plus mauvais comme ratement, sûrement ? Aurais-je pu concevoir une belle action, non ? Aurais-je dû avoir une bonté, un enlacement, un petit bisou sur la joue ? J’en restais incapable ! On ne m’avait déjà pas appris cette tendresse-là, je ne m’en souviens donc pas, ajoute à mon tourment ; alors devions-nous attendre que je vieillisse passablement pour que me ressorte en travers de la gueule cet acte imbécile ; devrais-je dire “ça suffit ?” Oui, la vie c’est une sale garce ! Elle a instauré en moi quelques gènes défectueux, dont je ne peux me débarrasser ; on a beau réassembler à notre manière, d’un ordonnancement que l’on désire meilleur avec une quelconque colle, mais toujours un sort vient l’en détacher et rajoute une nouvelle couche malheureuse à ma crétinerie ; le monde nous amène de drôles d’envolées ? »
• Comment voulez-vous, qu’après ça, un petit être puisse s’élever, planer ou vivre de joie, que déjà vous lui déposiez sur le dos un acte qui le met aux abois ; pourtant, ce geste n’apparaissait pas comme le pire ; imaginez ces enfants qui dans une guerre voient sous leurs yeux leurs parents se faire écarteler par l’ennemi, violer ou étriper.
• Comment peut-on en sortir intacte ? Mon drame à côté reste tout petit, infime ! Mais somme toute, c’est arrivé, que peut-on en changer à ce qui adviendra, y ajouter un éveil terrifiant au monde, une compréhension avant l’heure de ce que nous sommes ?
• Comment voulez-vous qu’à trois ans on puisse mettre toute cette déraison dans sa poche, elle aurait dû être trouée pour que cela s’évade à jamais ; mais non ! la poche était bien conçue, elle était d’une couture solide reprise en croix comme c’était d’usage en ce temps-là, oui, la couture terminée avec l’aiguille au bout des doigts.
• Comment voulez-vous qu’à trois ans, l’on puisse s’éprendre de la vie comme d’un joli entendement et puis de s’en émerveiller, quand on détient déjà, en bagage, un pareil harnachement à digérer ?
• Comment voulez-vous qu’à trois ans naisse un désir d’éveil, quitte à vivre et voir toutes les saloperies qui s’égrènent à la face du monde ; on a beau souhaiter ne pas les apercevoir, avec la possibilité d’observer ailleurs, apprécier, dans un parcours de magnifiques paysages ; qu’ils apparaissent splendides, certes c’est estimable, mais quand on regarde ce qu’on a façonné aux alentours, il en reste suffisamment, de quoi méditer sur notre effervescence dans ce monde, en fait !