(parole en marchant - 17 mars 2017 à 19h31)

—> 1. « İl », peregrinatio, livre 4 : 151. [af o †] (réminiscences oniriques de l’enfance)

(récit original)

à ajouter

(version)
À trois ans, après ce geste, il comprit, en voyant ses semblables faires de même sans forcément s’en émouvoir, avec toutes les variantes possibles (du projectile) au fil de l’âge ; il s’étonnait, au début, qu’il ait pu exprimer cet acte, mais il saisit bien vite qu’il n’était pas le seul dans ce cas-là, bien que son éveil apparaisse si vif (incisif) et si précoce, à ce sujet-là.
Il découvrit que les hommes usaient d’une carence du vivant, qui devenait nuisible, à eux comme à un bout de la vie en général, car cela n’apportait rien que des dysfonctionnements, de la misère et des insanités peu enviables.
Il comprit que cette fatalité était à combler, panser, raisonner, soigner, et il devait se guérir de lui-même ni forcément attendre des autres, ils en demeurent au même stade, plus ou moins ! Sa vigueur en fut prise au dépourvu, il rêvait à un monde radieux puis voilà qu’il tombe dans un univers qui apparaîtrait merveilleux si vous naissiez un brin chanceux, sinon tout deviendrait trop souvent ennuyeux…
Si, pendant l’enfance, on n’est pas exposé aux guerres, on ne s’en affecte guère (peu), car la parenté reste là bien présente pour vous aider, vous protéger ; mais quand l’être atteint l’âge mûr et fait que toute filiation s’éloigne, disparaisse peu à peu, à ce moment-là on se retrouve véritablement seul ; il doit être armé de bien des robustesses d’esprit, pour se prémunir du monde, qui dans certains pays, trône avec l’horreur (douleur) permanente des êtres que l’on détruit, dans une indifférence des plus totale.
Comment s’en sortir dans ce monde qui dépérit peu à peu ? Au fur et à mesure qu’il avance dans la vie, il s’en sent tout amoindri. Il fait des efforts considérables pour ne pas ôter un fil à son existence ; que vaut-elle malgré le songe d’où il vient ; que mérite-t-elle cette vie-là, dans ce milieu qui s’assombrit, où apparaît-elle la joie ? Dans quelques gaietés que l’on puisse enfin détenir, si brèves, si peu accomplis, un dédain devenu dédale des misères autour de lui ?
Comment s’en émouvoir de ce monde ? Ne s’en exhalent pas seulement des pleurs et des pluies, il arbore mille paysages ; lui devant ça, il s’en éloigne, puis s’en rapproche, encore s’en écarte ; c’est ce qu’on lui reproche, il musarde, essaye un peu tout, expérimente malgré tout ; que doit-il donc entreprendre, accomplir ? Il n’a qu’une réponse, chaque jour, d’un présent ici et maintenant, sans perspective d’avenir, quelle qu’elle soit, il vit au jour le jour ; il s’endurcit peu à peu, d’un monde, qui parfois, il lui semble, le maudit !