(parole entre deux sommeils - 30 mars 2017 à 4h52)

—> dans son songe à la fin, livre 4 au détachement : où repasse sa vie de sa naissance à son éveil) [dans tous les sens du terme]
—> Bribes [transposer le drame du suicide réussi comme un éveil en cours, mais lent]

Il lui crie « je voudrais que tu meures », après une fâcherie pas bien sage, elle en rit comme pour marquer un présage.
Il lui dit « je voudrais que tu meures », après une chamaillerie pas bien sage, elle en rit comme pour marquer un présage, une histoire qui allait venir et l’emporter à jamais, sa grande sœur de l’âme qu’il ne connaîtra en fait jamais, jusqu’au bout cela sera aussi un des tenants de son drame !

—> Bribes [pendant le drame, après le suicide annoncé]

Il avait dix ans, ne savait s’il était encore enfant ou devenait adulte ; les débuts d’une adolescence inaugurée par la perte de sa grande [elle [aile]] la sœur de son âme ; celle-ci mourut en effet d’un chagrin d’amour parce qu’on ne lui avait pas appris à elle aussi que des hommes demeurent cupides et abusent les esprits trop sensibles… Dans les bras d’une mère désespérément absente, il se force à pleurer comme c’est l’usage pendant ces moments du drame, et qu’il serait idiot de rire d’une blague à cet instant-là. Il chialait pour des larmes qui ne venaient pas, sentait bien qu’il aurait voulu agir autrement en pareil cas, s’isoler, marcher un temps, ressasser ce passé proche et discerner ce qu’il a manqué ; il ne parvenait pas à s’expliquer la situation et se lançait des reproches illusoires, qu’avait-il oublié de dire, qu’avait-il oublié d’accomplir, qu’avait-il oublié de comprendre, pour que son geste fatal elle n’y songe pas et qu’elle puisse toujours être là auprès de lui ? Petit égoïsme de façade qui cache à peine un manque, ce désir d’une présence sororal, mais aussi surtout d’une sensualité que seule la nature donne au genre féminin ; d’ailleurs bien des hommes ne le comprennent guère, s’ils savaient ce qui les attire dans cette histoire-là, ils ne verraient que des pantins instrumenter par la vie, à ses propres fins ! Mais nous nous égarons… Bref, je le dis peut-être d’une façon un peu rêche, de ce désarroi-là, personne n’en a jamais rien su, il imitait déjà une enfance banale et sans éclat, dorénavant il saisit qu’il s’éveillera un jour d’un long sommeil…

— Son éveil s’avérerait donc en cours, on professe qu’il sera très lent et dénué de beaux discours, ceux prêchés au fond des cours, dans l’intimité des chambres de l’amour, ou dans ces diatribes acerbes de parleurs qui font les sourds…
— D’accord, certes ! C’est dit savamment, mais vos formulations se pavanent déjà dans des mots sirupeux avec des rimes au ton bien piteux ! répondriez-vous avec à la fin « eu » ?
— Tous ces mots pour oublier la chose très intime et qui vous touche, vous vous égarez !
— Arrêtez donc de m’interrompre, alors ! j’en perds le fil… et cette manière que vous avancez de perturber le récit, c’est pénible… Votre imaginaire imagine trop, prenez garde ! Ne chahutez pas trop les sentiments, cela vous expose à quelques ratures que l’on gommerait avec plaisir, devenez patients…