(parole du soir en marchant - 7 avr. 2017 à 19h52)

Il s’en rendait bien compte, İl se rendait à l’évidence qu’il était un piètre amant. Il s’en expliqua un jour, qu’on lui demanda d’aimer, pour affirmer une quelconque amitié envers une, qui éprouvait des sentiments pour lui… au début ; mais se trouvant déjà d’un âge mûr sans apparaître très vieux, il lui répondit qu’il serait effectivement un amoureux piteux, qu’il ne lui semblait pas exceller pour cela ; quand on naît d’un songe, on ne naît pas pour chérir à la manière des hommes ; ou même, quitte à s’éprendre de quelqu’un, ce serait pour lui, d’une autre façon dont il ne maîtrise pas encore toutes les perspectives, apparemment, dans une affinité que lui a donné la vie, qu’il ne discerne peut-être pas totalement, mais est-il nécessaire de toujours savoir tout contrôler ? Il se laisserait bien aller, mais quant à devenir un amant (aimant), c’est une problématique qu’il ne se pose plus ; cela le tracassa bien à ses débuts dans ses tourments, il l’écrivit pareillement dans son roman inachevé ; puis l’âge s’affirmant, il vit bien qu’il n’arriverait à rien avec ça, il ne s’en offusqua guère ; alors la belle promise, avertie de cette difficulté, s’en alla chercher ailleurs quelqu’un dont elle pourrait s’éprendre… À bien y regarder, éprouver une passion dans des accouplements réguliers lui fait marmonner « ce rituel inévitable quand on devient amant ! », une affirmation qui le rend perplexe, étrangement. On a beau lui dire que c’est passer du bon temps… mais justement, ce « bon temps-là » l’indiffère royalement ; lui, la copulation, apparemment il n’en use guère, car il n’y trouve que peu d’intérêt, sinon ces embarrassants embrassements qu’il ne maîtrise guère, qui ne l’épatent pas plus, non ! décidément, il ne sera qu’un piètre amant…

(ajout du 4 déc. 2018 à 15h57)

(suite)

Nous dirons maintenant, plus précisément, ce que la vie programma en lui, c’est une désaffection de ce sentiment ; dans ces éternels désirs de toujours varier, elle insinua en lui à la place, une dérive… comme dans un passage sinueux, le sillon d’un salut, une ouverture pour son âme, son esprit prenait peu à peu conscience de cela. Que toute vie ne doit pas toujours sans cesse recommencer les mêmes actes du passé (les mêmes rituels, les mêmes traditions). Il faut essayer de changer un peu, pour voir où cela va nous mener… (on vous dira, c’est ce que pense l’esprit un peu bête d’un être qui ne peut s’éprendre du moindre chagrin.)
Finalement, il se rendit compte qu’il n’avait plus d’envie ni de désir à cet endroit du corps charnel et de l’esprit cette ritournelle, cette appétence désunie, nous vous en parlions déjà au début de son récit, je crois.