(parole en marchant - 8 juin 2017 à 19h06)
« ma colère elle me vient comme ça »
Ma colère ? Elle me vient comme ça sans que j’y fasse attention, elle réside au fond de mois, elle éructe, elle émet une cacophonie, elle me fait brailler des mots que je ne vous répéterai pas, ils apparaîtraient trop sales, trop anxiogènes pour vous, c’est proche du crime, d’une folie, d’un entendement irraisonnable ; alors pourquoi dès trois ans en percevais-je tant les retombées ? Après avoir vécu depuis, pour en comprendre les subtilités de ce monde, ainsi, on s’imagine, on s’imagine bien trop et la vie est une garce, oui ! elle vous corrompt ; elle vous mène à un désir, elle le peut bien, elle vous programme, vous en restez sa petite genèse perso, et sur chacun elle essaye des turpitudes, peu importe si dans le lot beaucoup vont s’y casser les dents, rejoindre des démences suprêmes, se pervertir et se détruire, elle en demeure à ce point, elle teste toutes les dépravations qu’il peut se concevoir ; à tant d’individus, vous trouverez autant d’obscénités, elle ne compte pas, elle ne lésine pas, elle n’élabore pas une charité, elle s’obstine dans un but : explorer, coloniser toutes les frontières, puis les dépasser, c’est ça ! Parfaitement Monsieur ! Elle va arpenter tous les aspects de cet univers quoi qu’il advienne ; à partir de tout être, quel qu’il soit, elle ne s’émeut d’aucune différence, elle vous amène où elle souhaite aller, là où elle voudrait, et parfois elle façonne comme elle peut ! Oh ! Elle y arrive, elle a besoin de bons indics, de bons limiers, c’est bien pour ça que l’on vous conçut, même, si au bout du compte cela vous anéantit ou que la tâche vous assomme, vous n’y pouvez rien ; vous êtes un jouet… un jouet parmi d’autres, et peu s’en aperçoivent.
La vie, oui c’est une garce ! elle ne s’en tient pas à un être prêt ; si à partir d’un bienfait vous en éprouvez de la sagesse, elle vous appréhendera dans d’autres perspectives pour pouvoir les comparer à un probable contraire, à une éventuelle contradiction, parce que votre vertu, pour bien la comprendre, dans sa logique, vous devrez la confronter à la folie ; si l’on n’a pas affronté celle-ci, comment pourrait-on devenir apaisé ; c’est impossible ! L’idéal serait à pouvoir estimer, soupeser les deux et se donner une opinion concevable, vers un avenir envisageable, sous différentes manières… Et de celles-ci vous croyez en être les maîtres, non ! c’est les appréciations que votre génétique vous amène à penser ; nous serions donc programmés, avec une certaine forme de déterminisme, sans doute très volontaire et qui laisse aller les idées, dans un comportement suffisamment vague, altérée pour que l’on choisisse des approches invraisemblables, que l’on redoute, du pire au meilleur, toutes les choses imaginables du monde ; c’est ça la carrière d’une entité animée, sur terre !
La vie c’est une garce, oui, on ne peut pas faire autrement, on ne peut que s’en défaire en se tuant soit même tout simplement, proprement ou salement, c’est selon vos moyens ; comment voulez-vous faire différemment ? De toute façon, dans ce cycle des existences qui s’entre-mangent perpétuellement nous voyons bien un brassage continu de toutes les organisations, de toutes les génétiques, des vivants qui se mélangent sans cesse et s’agrègent à de nouveaux agissements… Si vous avez le malheur d’ingurgiter une mauvaise graine qui sait ce qui adviendra, peut-être en réchapperez-vous ? Mais peut-être que non ? Alors, avoir du discernement dans tout cela, c’est une logique qui nécessite d’avoir un aplomb suffisant, comprenez-vous ?
Moi qui vous parle, toutes ces ornières-là, toutes ces choses-là, me sont tombées dessus, comme une massue, à trois ans ! J’ai mis un certain temps à me ressaisir, sans cesse confronté au suicide, cela a été pesant ; tous les ans (tout le temps), régulièrement me revenait cette perspective, tellement présente (maintenant si familière) ; oui à trois ans, cette idée que d’un geste vous pourriez tuer si facilement ; si l’on s’y laisse prendre, percevez bien la sorte d’éveil que cela vous apporte, on peut en devenir fou ! À avoir pu éviter cela, c’est pour cette raison que je maintiens le récit de ce parcours-là, pour vous raconter que si mon existence ne resta pas des pires, et même s’avéra plutôt molle que dure, cette carrière que vous me menez de bon gré ou malgré vous ; elle mérite un racontement suffisant pour concocter une modeste information que la vie me dit de mettre, je n’y peux rien, c’est comme ça ; vous devrez avancer avec les qualités de l’histoire, avec ce qu’elle représente, de bien ou de mal, choisissez et faites-vous une opinion, je ne trouve rien de nouveau à ajouter !
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(parole en marchant - 8 juin 2017 à 19h24)
« à propos de ma colère »
À propos de ma colère, j’ai élaboré ce livre pour ne pas me transformer en criminel (incriminé) en quelque sorte, car l’écriture a canalisé cette colère, afin qu’elle ne soit, ne devienne pas un abattement ; cela apporta un bienfait au-delà de mon désespoir, et le mien je le sais, semble bien futile, comparer à d’autres qui survivent dans une misère que je n’ai jamais subie, ne le répéterais-je jamais assez, moi mon accablement est petit, sans envergure potentielle, il aurait pu se montrer plus vaste ! Par conséquent pour que cela n’advienne pas, pour éviter ce commencement d’un meurtre possible je m’adonnai donc à la réalisation d’une quelconque littérature pour décrire ces impressions funestes, malheureuses ou heureuses et qui vous donnent l’état d’esprit de ce récit-là, vous avouais-je enfin cette chose-là que je n’ai jamais exprimée à qui que ce soit, sauf à vous là à cet instant.
Oui mon désespoir devient petit, infime, à côté de ceux qui vivent dans des affrontements et l’horreur permanente, et dans cette insignifiance je perçois la grandeur du leurre ; je peux vous le dire, cela amène des aspects terribles, alors, profitant de l’entendement qu’il me reste encore, de l’étroitesse de mon ridicule désarroi à ne vous énoncer que des abominations, parfois l’on veut en avoir assez et aller chercher ailleurs, ne pas se satisfaire de ces insanités et de ces misérables qui se font exploser au milieu des foules ; parce qu’ils ne voient pas demain dans cette existence-là, mais dans une autre, ils persistent dans cette croyance, ah ! elle apporte quelques dégradations, mais la vie peut-être élimine de la sorte les êtres incomplets, mal conçus, elle détruit de cette manière les êtres qui n’arrivent pas à dépasser ce stade d’un non-avenir, c’est une auto-extermination qui a des effets collatéraux certes ; mais le seul bon côté vous n’aurez plus à guérir ces êtres-là, autant qu’ils meurent ainsi, que pourrions-nous y changer ; cette affliction vous accule à des perspectives dont on ne s’imagine pas l’ampleur des dégâts, sauf dans nos sociétés au luxe exacerbé (où la moindre déflagration engendre tout un cinéma) ; allez donc les visiter, ces pays où culmine la pauvreté, vous pourrez y comparer de multiples aspérités ; qui vous montrera toutes les formes de désillusions, la survie du jour jusqu’au soir est de se nourrir, puisqu’on y a faim ; beaucoup en demeures à cette aspérité-là, ne le négligez pas vous qui vivez dans un confort et qui parcourez en ce moment ce récit ; c’est que vous avez eu la chance d’apprendre à lire et écrire et que l’endroit où vous persistez vous le permet ; ce confort-là, certains ne l’ont pas, ne l’auront jamais, en crèveront ! ils sont très nombreux ! Alors, ne l’oubliez pas, relativiser votre lecture ; celle-ci ne semble pas joyeuse forcément, elle s’avère austère, mais réaliste, du moins je l’espère, n’y trouvez pas plus de raisons délétères…
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(parole en marchant - 8 juin 2017 à 18h47)
« sagesse de l’évitement »
(version)
À trois ans…
Sagesse de l’évitement, sa vie recluse et solitaire pour empêcher le drame et ses conséquences, déjà à trois ans, il avait perçu cet avenir-là ; il se devait d’avancer dans des contournements futurs, son esseulement bien compris dans l’isolement et la collaboration approximative et lointaine de ses semblables, sans une approche trop solide des entendements, trop près ; le monde lui semblait aussitôt insupportable ; on devrait dire « cela commence bien ! » Quelle ironie du sort ? Que devrait-il ajouter à son petit malheur ? Cela lui arriva dans un pays en paix ! Alors que pour d’autres existe un réel drame, au cœur des plus graves conflits qui soient, dans les déroutes les plus totales, ils ont des excuses, ceux-là ! De toutes les dérives humaines possibles, ils ont eu l’horreur absolue ; mais lui ! il n’a rien vu de tout cela ; dans ce cas, pourquoi donc cette pénitence ?
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(parole en marchant - 8 juin 2017 à 18h50)
« il est des jours ou l’on anticipe les drames »
Certains jours où l’on anticipe les malheurs, même s’ils s’avèrent lointains, comme un nouveau sens, on a comme l’idée des conséquences à ceux-là qui arriveraient bien « ces drames » encore sans consistance ; c’est terrible de tout ressentir, du meilleur jusqu’au pire, c’est pénible de tout percevoir, du plus subtil au plus désagréable, recevoir en pleine figure la beauté admirable comme le plus détestable (des portraits) ; à trois ans, ce n’est pas facile, on se raconte : « Mais où on m’a transporté. Que dois-je accomplir ? je n’ai rien demandé moi ! On m’a mis là… comment faire ? Personne ne me guide, je ne sais même pas de quoi parler, quoi dire, quoi… quoi appréhender ? Je n’ai pas encore les mots qui me viennent, ils apparaissent absents de moi, devrais-je les apprendre » ; à trois ans, comment voulez-vous que l’on sache… advenir ? Alors comment voulez-vous que l’on advienne ?