(texte (??) - 24 avr. 2017 à 13h50)

—> le doute !

Et si tout cela n’était qu’une mascarade ?
Et si tout cela n’était qu’une mascarade, pour me masquer une réalité dont on ne désire pas que je la comprenne ni ne l’entrevoit ; alors, pour essayer de contrer l’éventuel stratagème qui se manigancerait autour de moi, j’eus l’idée d’inspecter tout ce qui se dit, tout ce qui produit pendant que le monde grouille même quand je n’y pense pas ; je le teste donc par moments à l’improviste, par exemple j’allume une boîte parlante (ce que vous appelez radio), pour vérifier si le discours ne se fait que quand je l’écoute et examiner s’il ne s’interrompt pas si j’éteins l’appareil, vérifier si celui-ci n’était envoyé sur les ondes que pour moi. J’ai même été jusqu’à contrôler simultanément plusieurs chaînes différentes… À aucun moment, je n’ai pu les prendre sur le fait, comme redémarrer à l’impromptu un discours qu’ils auraient arrêté au moment où je ne les entendais plus, non ! Ça jamais ce ne fut ! J’ai eu beau essayer le stratagème des milliers de fois, le résultat s’avéra toujours pareil, il discutait bien sans moi comme si je n’existais pas ? Alors je me suis dit, peut-être, que l’on écoute par avance qui se passe dans mon cerveau et qu’un truc, espionne les intérieurs de moi ; il se trouverait déjà au-dedans de mon être, l’on élabore ma pensée avant que j’aie eu l’idée de la mettre en action, cela se pourrait bien. Ainsi je ne serai qu’une marionnette dont on concocte à l’avance le moindre ébranlement ? Cela se pourrait bien… alors que devient mon indépendance, ma bonne foi, mon intelligence ? Peut-être suis-je l’objet de toutes ces manigances et que c’est par un fait exprès que l’on m’influence ; peut-être bien que l’on me mette ces mots-là à la bouche juste avant que je les dise, c’est bien vrai que les quelques secondes précédentes je n’en sais pas grand-chose de l’énoncé exactement, la phrase me vient au dernier moment… comme c’est étrange ?

Les choses s’avéreraient ainsi construites ? C’est bien cela qui me dérange, si mes choix se trouvent autant sous influence pourquoi donc demeurais-je ici et que dois-je y bâtir dans ce monde que vous me proposez… comme c’est étrange ? Et vous voudriez que j’acquière un nirvana, une plénitude de l’âme comme jamais ne sut l’atteindre auparavant ? Mais en considérant tout ce que je viens de vous dire là, à cette conception impossible je ne peux y adhérer et mon discours devient improbable, aussi novateur que j’aurais pu l’espérer, puisque déjà avant même que j’y pense il serait très prémédité ; vous voyez où en arrivent mes exaspérances ; d’ailleurs si les choses apparaissent bien ainsi, pourquoi me faites-vous raconter tout cela ? Et qui s’en agace, de toutes ces remontrances, vous ou moi ? Peut-être veut-on que je devienne fou comme cela advient parfois avec vos robotes ordonnateurs quand ils tombent sur une erreur, tournent en rond dans une redite, une boucle perpétuelle, un bug ! Et qui doit corriger ce bug embêtant, personne ne vient apporter à l’âme une chose qui le bonifie, ni même un esprit facétieux n’osa une réponse ni une histoire qui m’entête, tourne en rond et devienne bête ; animal que je suis déjà… enfin, je crois… non ! Je pense, oui, je pense !… C’est ça ! La pensée au-delà de la croyance ne donne pas que des certitudes ni même une insouciance, elle apporte le doute ; devrais-je en avoir peur de celui-là, personnellement j’en doute de ce doute que je ne redoute point…