(texte (??) - 13 nov. 2016 à 17h00)

Parfois, l’on se trompe de mot, je m’en aperçois souvent. On ressent la chose, mais la formuler est affaire de prose ; les bonnes façons, celle que l’on vous enseigne à l’école ou plus tard dans des études plus profondes, ou avec certaines élites vous fait découvrir des sortes de monde où l’on emprisonne les mots.
Je me raconte de temps à autre en relisant mes vieux discours : vous avez beau dire, malgré un joli style, et alors, des termes plus appropriés, ils ne s’y trouvent guère, vous vous êtes égaré ; bien que votre ton demeure sans faille et à la juste mesure de toutes choses de votre univers pour que cela aille de soi, l’essentiel ne s’y trouve pas. Certains vocables apparaissent décevants ou pires, forment un incompris, un préjudice, une méprise, mais c’est déjà trop tard, après que l’on édite le texte, il fut distribué et lu ! La messe est dite.
Vous vous êtes donc trompé, c’est maintenant que vous l’avouez, mais c’est inutilement que vous souhaitez réécrire ce que l’on a auparavant imprimé, ajouter un espace à l’avenir, pour les codicilles ou les annotations ; de la révision — soyons techniques —, trouvons-en la meilleure façon de disposer une phrase, parce qu’elle existe bien, voyez ici, cela ne va pas bien.
Mais ce qui me subjugue enfin, reste ce qui se cache derrière votre prose, et qui parfois la trahit, au travers de ces mots imparfaits ; le sens de ce que vous cherchiez à raconter est malgré tout passé. Un comédien prend votre texte et le lit, il lit ces expressions que vous y trouvez si mal à propos, malgré tout, lui a ressenti la substance de votre émoi, ce que vous deviez y extraire ; ainsi donc, vous comprenez le méfait découvert, il vous interpelle, devrait-on corriger la chose maladroite ? Les mots nous apparaissent bien perfectibles avec leur agencement à peu près ; mais derrière eux, se trouve l’inspiration, la sensation que vous désiriez mettre, l’image qu’aucun terme ne peut préciser absolument, mais ils ont pu, somme toute, amener maladroitement certes, la chose que vous vouliez exprimer. Vous voilà sauvé !
Provisoirement, sûrement, n’hésitez pas à refaire l’ouvrage si trop de mots l’outragent, le recommencer, un rêve maudit nécessaire !

Mais derrière, il reste l’expression, le geste, la sensation, l’image qu’aucun ne peut transcrire totalement, ils ne sont que des intermédiaires, des passeurs de savoirs, des petits messages échangés tout le long de nos vies.

Les mots nous apparaissent perfectibles avec leurs agencements à peu près ; mais derrière eux, il y reste l’expression, le geste, ils inspirent la sensation que vous désiriez mettre, l’image qu’aucun ne peut transcrire totalement, ils ne sont que des intermédiaires, des passeurs de savoirs, des petits messages échangés tout le long de nos vies qu’aucun terme ne peut préciser absolument, mais ils ont pu, somme toute, amener maladroitement certes, la chose que vous vouliez exprimer.