(texte (??) original du 31 mars 2014 à 1h36)
—> corrigé le 14 nov. 2015 à 0h04
—> corrigé et transposé le 9 avril 2018
Rien
Voilà que viennent vos idées, d’où sortent-elles ?
Je ne sais pas quoi en prendre, de vos présages, de vos affaires, alors je ne dis rien.
Voilà un vent apaisé et des édiles que l’on érige comme un drapeau sur la frondaison des bâtisses, sur l’esplanade un soleil haut s’étrille, toujours je ne vois rien.
Voilà que vous me suivez et souhaitez m’accaparer de maints travaux et dire qu’il en fallut des études pour une besogne, la comprendre ; tu devrais pratiquer le verbe aimer !
Je le sais bien, mais je ne fais rien.
Vous voudriez que j’adore que j’étreigne et féconde une ingénue, vous aimeriez l’audace, la quiétude et les soubresauts d’un renouveau, vous imaginez trop, de mon audace ou ma vertu, je vois bien ce que vous exhibez, oh ! je n’ai pas encore perdu la tête, que sais-je en fait ? Rien !
Voilà qu’à nouveau l’on accapare mes entrailles, j’aurais des viscères de misère ; la boîte de mon corps s’avère de piètre qualité, c’est ce qu’on me dit, alors tu devrais y remédier en accomplissant de petits efforts tout un temps, envisager cette mécanique de la besogne qui dégrippe la carcasse avant l’endormissement, oui c’est cela ; mais non, rien !
Dors donc, s’écrie une idée dans ma solitude, « ne t’effraie pas, ils te veulent du bien, eux aussi s’illusionnent », remarque ironique du grand soleil sur la plage des prélassements qui vous ensommeille, comme un orgueil à mi-voix fredonnant encore « ce n’est plus pareil, ici il n’y a rien ».
Le rodéo, la télévision, la politique et des menaces et des impôts et du boulot… oublie tout ça, dors, tu as une bien pauvre mine ; ne t’inquiète pas de mes méninges, repose ta lourdeur, cette douleur sempiternelle, sur le lit de mes ritournelles et va, nage, rêve à d’étranges mondes polissons comme une honte, voire une trahison ; pourquoi médire, sinon pour ton bien… quoi ajouter, ah si ! rien !
Sur le lit, tu ris autour d’elle, l’ingénue de tes illusions, une garce qui te désarçonne, tu vogues, rêvant à d’étranges mondes, palissant d’avance, pour qu’ils te disent ne serait-ce qu’un mot : « rien »…