(texte final - édition du 13 oct. 2017 à 23h49)

—> 1. « İl », prolegomena, dans les rêves : 13. [o p v] vertigo

Aux grands rêves abracadabrantesques, il a renoncé, ainsi qu’à l’image obscure du prestige qu’il s’était donné.

— Je vous pardonne ! Je sais que vous êtes passée l’autre soir, ma douce envie, d’entre les sommeils, étalée devant mes désirs fous… Vous avez exhalé une clarté d’aube fine jusqu’au bout du jour. Ironiquement, avec un éveil chanteur à l’allure fière et sans trêve, vous m’avez lavé le cœur et puis le reste. Une lumière apparaissante inonde ma rancœur ; je suis à bout du monde.
— Il dit n’importe quoi, ne l’écoutez pas !
(Ce sont des adeptes du « bon droit », des étouffeurs de feu qui reluquent son envie et voudraient que l’on raconte cette histoire autrement, il ne partage pas cet avis !)

De là viennent les vertiges, et des élans soporifiques par instants ; le doux rêveur s’ingurgite des façons de penser et des sortes de matières, à usage prohibé, que nul être ne connaît ; son jardin secret à peine dévoilé.

Sans apparaître nauséabondes, elles ont sur lui des effets que certains diront néfastes, mais une attention profonde montrera à la curiosité du visiteur, une vaste cuisine, composée de savants mélanges qu’il cache à la vue de tous. Sa pitance, maigre condiment, a des allures très spirituelles avec des opinions survenues de tous horizons, saupoudrant les mets à la manière des épices les plus foireux de la création, et dès lors cette substance se frelate comme un repas pourrissant d’avance… Mauvaise nourriture !

Ce sont des troupeaux atypiques qui ont crapahuté de monde en monde, sur des barges de gros, mêlés à des blés immondes ne pouvant plus être farinés pour du pain, voguant longtemps dans les soutes à charbon, puis étalés sur les grandes zones des caravansérails, avant d’être charriés dans ces entrepôts de la mémoire où l’on stocke enfin les idées.

Les vertiges viennent de là seulement ; « un ergot satanique », ironisent les incultes. Il a imprudemment laissé traîner trop de jours avant de les employer, ces condiments à l’idéal devenu putride, à la saveur indécise, l’ont rendu fatigué à force de cette attente. Alors, elles se sont entassées, certaines ont fusionné, on en a volé sûrement, d’autres se sont évaporées au-delà du doute, aucun n’y songe, et encore moins lui…
À son double, il se confie souvent, menant une lutte éprouvante parfois, pour prendre les devants et imaginer ce qu’il adviendra du monde plus en avant.

— Je n’ai pu vous voir, je sais, je vous en donne du tracas, n’est-ce pas ; comment me mettre au pas, vous demandez-vous ? Vous riez comme un soldat, le caractère vous va comme un fusil que l’on changerait d’épaule et des miettes sur la table témoignent de votre fringale tapageuse, ces nourritures bien grasses ingurgitées trop vites et sans faiblesse ; vous butiniez les quelques restes ? Je vous les laisse volontiers !

— À cause de cela, je me rends à l’abstinence pour perdre ces kilos de l’embonpoint inutile qui me mutile.

On vit de trop d’abondances ici !
Oui, souriez,
j’ai découvert le remède
dans cette diète austère
qui me convient si bien !

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